Durement frappée par un ouragan en 2014, la pointe sud de la Basse Californie mexicaine s’est relevée douloureusement. Aujourd’hui bien vivante, le golfeur européen lui irait comme un gant. Il faudrait d’abord qu’il le sache.
Les images en témoignent encore, Los Cabos était dans un état infernal après ce typhon au sud de la Californie. Enormes dégâts et pertes humaines alimentent encore le souvenir de chaque témoin. Très fréquentée par les californiens, moins par les européens que la durée du voyage semble repousser, ce qui se discute, cette langue de sable, ni “aboudabienne”, ni “dubayesque”, prise en étau entre l’océan Pacifique et la mer (intérieure) de Cortez, est un site de séjours qui peuvent devenir inoubliables pour plein de raisons.
Moult bonnes raisons
Parce que l’hôtel choisi est exceptionnel et il n’est pas rare. Parce que la pêche au gros promet espadons et marlins. Parce que des cohortes de cétacés passent sous les yeux. Parce que les régates ont toutes les brises voulues. Parce qu’une virée en bateau-taxi vers “Lovers Beach” ou “Divorce Beach” est originale.
Parce que les raids en 4×4 ou en quad dans les dunes n’ont rien à envier à ceux du Qatar. Parce qu’un chapelet de dix-huit parcours fait de Los Cabos le premier site de golf d’Amérique latine. Les perles y sont nombreuses et le développement loin d’être terminé.
Retour à l’exceptionnel
Après le désastre, les autorités, les hôteliers, les volontaires ont travaillé en 24/24 pour remettre en ordre le principal, en commençant par l’aéroport et les liaisons aériennes. Depuis, hôtels et resorts ont retrouvé leur lustre et 13’000 chambres et suites sont disponibles, très occupées par des golfeurs ravis de leur sort, vite revenus aux Cabos pour faire revivre ce joli bout de monde avec leurs dépenses en resort luxueux ou dans le décor amical d’une petite pension de charme.
Mais où donner du driver entre dix-huit parcours posés depuis 1994, étiquetés de “mention bien” à “hors concours”?
De San José à San Lucas
Un conseil ou deux puisque tout le monde ne peut passer les deux semaines nécessaires à leur découverte dans le “corridor”, cet espace long de 30 km bordé d’adresses hôtelières de référence et de golfs sophistiqués entre San José et San Lucas, les pivots. Ne pas hésiter à contacter l’Office du Tourisme de Los Cabos. Sa prestation est exemplaire (info@visitloscabos.travel).
Né en 1994, le parcours de Jack Nicklaus (ex-Ocean Course) au Cove Club fait figure de pionnier avec l’historique Palmilla (1956) fréquenté par les stars du showbiz hollywoodien, de Frank Sinatra à George Clooney, hérauts d’armes de choix de cette région. Classé dans le Top 100 mondial, ce parcours (6’484 m.) est un plaisir total quand on n’a pas passé la soirée précédente à vider une caisse de Corona, Jack Nicklaus y frottant sept trous avec les ressacs de la mer de Cortez.
Les plus grandes signatures
Seul ombre au tableau, Cove Club est privé, le seul des Cabos avec El Dorado signé par le même créatif. Mais il en reste seize, bien plus accueillants tel le Dunes du Diamante Resort, au bord du Pacifique, Top 100 surprise de 2010, signée par Davis Love III et son frère. Personne ne les attendait à un tel niveau. Autre raison de passer par Diamante, il héberge les 6’687 mètres d’El Cardonal, le tout premier parcours dessiné par Tiger Woods.
Le who’s who du design golfique se retrouve dans cette région aau ciel bleu permanent où la mer et l’océan, le sable et la rocaille du désert, les cactus et les saguaros sont interprétés de façons étonnamment diverses par Tom Fazio (Chileno Bay, Querencia), Robert Trent Jones II (Cabo Real, Costa Palmas), Tom Weiskopf (Desert Course), Greg Norman (Puerto Los Cabos)…
Pas de quoi s’ennuyer si la plongée sous-marine pour le défilé de raies manta ou une randonnée cavalière ne vous tentent pas plus que ça.
Hôtellerie irréprochable
Quant à la qualité du séjour, la concurrence réceptive est telle que la clientèle est rarement déçue. Ainsi, à prestations plus ou moins égales, il s’agit de bien passer en revue la pléthore de propositions des Cabos. Il y a de tout un peu, des séjours hôteliers “all inclusive” comme des “self catering”, appartements ou cottages joliment meublés et équipés où vous êtes chez vous, piscine comprise, certains les pieds dans la mer de Cortez.
Conséquence logique, tous les prix se côtoient, certains enflammés, le défaut de la cuirasse. Mais si on accepte de régler mille dollars pour une nuit de janvier dans l’un des hôtels les plus beaux au monde à San José del Cabo, le sublime Las Ventanas Rosewood est à épingler, histoire de se sentir millionnaire l’espace d’un superbe moment une fois dans sa vie.
Photos ©DR/Office du Tourisme de Los Cabos