Auteur d’une époustouflante démonstration sur les greens l’Australien Cameron Smith, s’est finalement imposé lundi au terme d’un Players Championship largement perturbé par la météo. Malgré une ultime frayeur au 18, le nouveau n°6 mondial s’adjuge son deuxième succès de l’année, le plus important de sa jeune carrière et empoche le jackpot de 3,6 millions de dollars !
Ce n’était pas la plus belles éditions du Players Championship. Deux premiers jours ensevelis ou presque sous les eaux, plus de la moitié des favoris passés à la trappe en raison d’un tirage défavorable et de conditions de jeu épouvantables le samedi après-midi , et puis une dernière partie lundi, composée de joueurs au pedigree modeste, qui allait avoir bien du mal à soulever l’enthousiasme du public américain.
Malgré trois bons tours l’Indien Anirban Lahiri 322e joueur mondial, l’Américain Doug Ghim 252e joueur mondial et le Colombien Sebastien Munoz 66e joueur mondial n’avaient en effet clairement pas les faveurs des observateurs et des rares spectateurs revenus suivre lundi, le dernier chapitre du tournoi phare du PGA Tour.
Ceux qui avaient plutôt misé pour la partie du n°1 mondial Jon Rahm et du tenant du titre Justin Thomas dans l’espoir de vivre des émotions fortes sont aussi restés sur leur faim. Le premier a craqué dès le trou n°4 (un 9 synonyme de quintuple bogey, son pire score sur un trou en tournoi) et le second est resté très discret, incapable d’enclencher la machine à birdies.
Trou en un et albatros
Mais la magie du TPC Sawgrass a tout de même opéré avec une dernière journée haletante.
Côté coups d’éclat, signalons le deuxième trou en un de la semaine réussi le matin par Viktor Hovland ou encore l’albatros au tout début de quatrième tour signé Russell Henley, au trou n°11 (malheureusement manqué par les caméras).
Pour la bonne bouche, on n’oubliera pas la sublime carte finale de 63 (record du parcours égalé) signée Dustin Johnson avec un coup de wedge rentré pour eagle sur son 72e trou. En souplesse. Façon DJ.
Walk-off eagle‼️@DJohnsonPGA ties @THEPLAYERSChamp record for the low 18-hole score.
It’s the ninth 63 in tournament history. pic.twitter.com/jiEiEkix83
— PGA TOUR (@PGATOUR) March 14, 2022
Smith dans son jardin
Et puis surtout il y eut cette bataille pour la victoire et ces multiples rebondissements en haut du leaderboard jusqu’aux derniers trous.
Le premier à sonner la charge fut le futur vainqueur, Cameron Smith, auteur d’un départ canon avec quatre birdies sur ses quatre premiers trous.
Fin connaisseur de l’endroit et de ses pièges, puisque depuis qu’il s’est établi en Floride il s’entraine ici la plupart du temps, l’Australien semblait complètement à son affaire sur des greens qu’il connait comme sa poche.
Mais après un 5e birdie en 6 trous, trois bogeys consécutifs du 7 au 9 sont venus enrayer la belle mécanique du natif de Brisbane.
L’Anglais Paul Casey, puis le chaud bouillant Keegan Bradley (quatre birdies de suite du 9 au 12), en ont profité pour revenir à sa hauteur. L’Américain était notamment désireux d’effacer sa sévère pénalité de deux coups reçue au 2e tour.
Dans la dernière partie seul l’indien Lahiri, parvenait à se montrer menaçant. Après une vilaine sortie de route au 8 (double bogey), il réussit à se relancer avec un eagle au 11 et se mêla à la lutte pour la victoire jusqu’au dernier chip.
Un putting de folie
Au total près d’une dizaine de joueurs sont restés en position de s’imposer jusqu’à l’entame du retour lorsque les choses ont commencé à se décanter.
Le moment choisi par Smith, l’incroyable Mr Smith, pour reprendre son ahurissante leçon de putting là où il l’avait laissée 4 trous plus tôt.
Avec 42 fois “un-putt” sur l’ensemble du tournoi, le nouveau n°6 mondial a largement battu le précédent record du tournoi pour un vainqueur. (KJ Choi 38 un-putt en 2011).
10 one-putts thru 14 holes 🕳
Cameron Smith is steady. pic.twitter.com/6lVeZTke6b
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Casey monsieur Poisse
Après ses trois bogeys de rang, Smith est donc reparti de plus belle alignant à nouveau quatre birdies de suite !
Après 13 trous, le joueur à “la coupe mulet” comptabilisait 9 birdies, trois bogeys et un seul par.
Une carte complètement dingue digne du génial architecte Pete Dye et de son parcours bâti pour le “show”. Au 14 et 15, Cam Smith rentrait encore 4m et 3m pour le par…
Vint alors le tournant du tournoi. Tandis que Bradley concédait un “trois-putts” au 17 et noyait ses derniers espoirs dans l’eau du 18, Smith, lui, embarquait complètement à gauche sa mise en jeu du 16. (pour les fans de stats l’australien n’a touché que 43% des fairways cette semaine, soit le plus petit total de tous les joueurs ayant franchi le cut…).
Dans la foulée, Casey tapait un coup parfait… Mais sa balle se ficha dans une marque de pitch plein fairway et laissée là par un joueur indélicat d’un groupe précédent.
Un coup du sort malheureux pour l’Anglais dans l’incapacité d’attaquer ce par 5 en deux en plein “money time… ”
Cruel mais finalement à l’image d’un tournoi où les aléas, climatiques principalement, ont eu tendance à prendre le pas sur la performance.
What are the odds!? 😬
Paul Casey’s tee shot ended up in someone else’s pitch mark. pic.twitter.com/11GgqPBB00
— Golf Digest (@GolfDigest) March 14, 2022
Avec deux coups d’avance sur Casey et Lahiri, il restait à Smith à négocier les terribles trous 17 et 18 sans partir à la faute pour inscrire un cinquième tournoi du PGA Trou à son palmarès.
Le stress du 17 et de son effrayant green en île, vous dites ? Que nenni ! pas pour Cam Smith ! Aligné droit sur le drapeau l’Aussie planta le mât pour signer comme à la parade son 10e birdie du jour. Epatant. Trois coups d’avance.
Right. At. It. pic.twitter.com/u09jBrteSt
— PGA TOUR (@PGATOUR) March 14, 2022
Ultime rebondissement
Plus prudent sur le trou suivant, sans doute trop, Smith envoyait son drive très à droite au 18. Un coup de recentrage en direction du fairway s’imposait. Mais sa balle “punchée” traversait tout le fairway et glissait dans l’obstacle d’eau.
De son côté Lahiri signait un bon birdie au 17, pour se laisser une chance d’inverser in-extremis le cours de l’histoire.
If there’s such a thing as a clutch bogey …
This is it. pic.twitter.com/XzW94c2Sgh
— PGA TOUR (@PGATOUR) March 14, 2022
Mais l’impassible moustachu trouvait les ressources pour sauver le bogey, d’une approche de 50 mètres déposée au drapeau et au bout d’un putt qui ne faisait aucun doute. Au total il n’aura eu besoin que de 10 putts pour boucler les 9 derniers trous.
Lahiri laissait lui passer sa chance d’aller chercher un play-off, avec un coup de fer trop tenu. Fin du suspense… Cam Smith pouvait enlacer les siens arrivés d’Australie une semaine auparavant, après 2 ans et demi d’éloignement forcé pour cause de pandémie.
Mais malgré les orages, malgré le vent, le froid glacial du dimanche matin et un final le lundi sans beaucoup de public, le “Players” a quand même encore une fois offert du grand spectacle. Des émotions. Et un grand vainqueur.
After 107 hours and 9 minutes, we finally have a champion: Cameron Smith is the 2022 Players Championship winner. What an unbelievable week, for about 3.6 million different reasons.
— Jason Sobel (@JasonSobelTAN) March 14, 2022
Un vainqueur très ému à l’évocation des retrouvailles avec sa famille.
Ses parents, sa sœur, tenus à l’écart du fils prodige pendant deux très longues années. L’attente… comme pour souligner que ce tournoi qu’on pensait “interminable”, au sens premier du terme, a fini par trouver son épilogue.
Win for Cameron Smith.
Win for his family 🇦🇺 pic.twitter.com/uaqYIDFsLR
— PGA TOUR (@PGATOUR) March 14, 2022
Le résumé vidéo du 4e tour
Le leaderboard
©PGA Tour