C’est l’un des épisodes de la nuit qui a le plus interrogé les téléspectateurs : pourquoi l’Américain Bryson DeChambeau a-t-il pu bénéficier d’un dégagement gratuit qui a été refusé quelques minutes auparavant au Belge Thomas Pieters ?
A-t-on assisté à la manifestation d’un anti–européanisme primaire de la part des arbitres comme l’a fait remarquer le consultant de Golf+ Arnaud Verhaeghe dans le tweet ci-dessous où il incrimine l’USGA ? En direct, Verhaeghe a même expliqué « qu’à la place de Pieters, il aurait poussé l’arbitre dans l’eau » (sic).
Shame on you @usga with the ruling against @Thomas_Pieters against @b_dechambeau !!! EUROPE EUROPE EUROPE
— Arnaud Verhaeghe (@arnaudverhaeghe) March 23, 2022
Ou simplement s’agissait-il d’une grossière erreur corrigée par les officiels entre deux matchs lorsqu’il leur a été rapporté que quelque chose d’incongru s’était produit au trou 13 ?
Quoi qu’il en soit, afin d’éteindre l’incendie, Gary Young, le chef des arbitres, a été contraint de s’expliquer sur ce qu’on pouvait considérer comme “un deux poids, deux mesures.”
Rappel des faits
Dans le match qui l’oppose à l’Américain Tom Hoge, le Belge Thomas Pieters voit sa balle s’immobiliser à quelques centimètres de la zone à pénalité (une pièce d’eau) dans une tête d’arrosage (sprinkler). Malheureusement pour le vainqueur de l’Abu Dhabi Championship, lorsqu’il appelle un arbitre pour obtenir le dégagement gratuit qui semble logique en pareil cas, celui-ci lui explique que la balle repose contre la limite de la zone à pénalité matérialisée de rouge et qu’en conséquence il ne peut pas obtenir de drop gratuit !
Passablement agacé par cette décision qu’il juge stupide pour ne pas dire autre chose, le Belge joue sa balle depuis le “Sprinkler” et perd le trou. De rage, il envoie sa balle dans l’eau mais, heureusement pour lui, il parvient à s’imposer 2&1.
Quelques parties plus tard, le cas de figure se présente à nouveau mais cette fois, il s’agit de la balle d’un Américain, en l’occurrence Bryson DeChambeau opposé à un européen, Richard Bland. Et étonnamment, la décision des officiels est différente !
En effet, DeChambeau bénéficie du drop gratuit refusé quelques minutes auparavant à Thomas Pieters !
Comment est-ce possible s’insurgent les téléspectateurs du monde entier ?
L’explication de Gary Young
Le chef des arbitres a tout d’abord rappelé que seul le format match play autorise une décision différente impliquant deux joueurs dans un même tour pour un cas de figure identique. En effet, en stroke play tous les joueurs doivent être traités de la même façon du point de vue du règlement, ce qui n’est pas nécessaire dans des affrontements en “un contre un”.
Ce qui parait tout de même très étonnant, comme l’a souligné le journaliste de CBS, Kyle Porter, qui a écrit : “Imaginez qu’on déplace la ligne de touche en plein milieu d’un match de NFL”.
Imagine moving the sideline during the middle of an NFL game. pic.twitter.com/2OpYkUasqK
— Kyle Porter (@KylePorterCBS) March 23, 2022
Ensuite, Gary Young a raconté que lorsque l’épisode “Pieters” leur avait été rapporté, les officiels ont pris conscience de leur bévue. Le tracé qui délimite la zone à pénalité devait faire le tour de la tête d’arrosage afin d’offrir la possibilité à un joueur, qui retrouve sa balle dans celle-ci, de bénéficier d’un drop gratuit.
Ainsi, une équipe a été envoyée sur place pour modifier le “marquage”. D’après Young, elle était en route quand le cas s’est produit avec DeChambeau.
Lorsque l’Américain a demandé un drop gratuit, les arbitres qui n’avaient pas encore pu procéder à la modification ont toutefois été autorisés par le chef des arbitres, à le lui accorder. CQFD ou pas…