À Augusta, le retour aux sources du Masters dont le Covid, virus malpropre, avait plus ou moins réduit l’écho, est marqué cette semaine par une présence massive de la presse après deux années de confinement forcé et par le retour carrément miraculeux de Tiger Woods qui sera au départ !
Philippe Hermann à Augusta,
Qui aime bien châtie bien ! Sur le vol AF 0682, le media francophone est bien présent. Trois confrères de la presse écrite se rongent déjà les ongles, si impatients de voir enfin cet Airbus 350 atterrir, pour courir au contrôle des entrées aux USA, récupérer la valise sur le tourniquet No2, foncer vers le « shuttle » du centre « Rental Cars », en battant des records de vitesse.
Mais, devant le comptoir de la célèbre marque rouge, mal organisée à Atlanta si vous voulez mon avis… les futurs locataires butent sur une file indienne.
Longue la file, très longue… Pas que des amoureux du golf, mais aussi tout plein de fans du basket, la finale de la saison se jouant à Atlanta. Il faudra 210 minutes au trio parisien pour tourner la clé de contact. Record du monde.
Et Woods ? Qui vivra verra…
Reste encore à trouver l’adresse du logement loué pour la semaine en banlieue d’Augusta. Si le GPS fait défaut, on peut appeler Police-Secours… Tu la vois cette église au toit éclairé en mauve ? Oui dit-il. « Je suis devant, clignotant en fonction, seule âme qui vive. Ca ne doit pas être la même… »
Et l’iPhone qui n’a plus de batterie. Et cet autre qui n’a pas de connexion internet… Et le camarade qui n’a pas la bonne adresse et tourne en rond… Rassembler ce petit monde, mine de rien, nous porte vers 23h00, soit l’aube suivante à Paris. Et Woods… Il peut attendre, entend-on dans un bâillement de concert.
Tiger Woods donc, pour ceux que la vie intime de vos journalistes préférés ne déchaîne pas les passions, considère Augusta National et son parcours unique comme sa propriété privée. Il y est venu (presque) sans discontinuer depuis 1995, Comptez ! Oui, cela fait un bail, le tout emballé avec quelques épisodes au sommet tant dans les rangs amateurs que professionnels.
Presque parfait donc, sans compter ses pannes de courant qui l’ont plongé dans des périodes noires incitant une grande majorité d’experts es-Tiger à lui prédire une fin toujours prochaine, mais toujours reportée. La vie est curieuse.
Mickelson vilain petit canard
Phil Mickelson, que le public aime d’amour tendre, à la façon d’une Arnie (Palmer) Army, voit aujourd’hui sa vie méchamment exposée dans un livre sans concessions où on apprend de ces choses, mais de ces choses… Pas vraiment blanc-bleu le père Mickelson qui a souffert d’un virus de force A+, le jeu d’argent partagé avec des partenaires patibulaires mais presque.
Le voilà mis au banc et se voit effacé de la liste à Augusta comme chez ses principaux sponsors. Dans le même temps, Tiger, son ennemi intime – peuvent pas se voir – échappé de ses misères matrimoniales (le droit à l’oubli…), n’a pas trouvé mieux que de se sortir à pleine vitesse d’une autoroute californienne, frôlant la mort, cassé de partout, avec une jambe éparpillée façon puzzle.
Tigre fascinant
Et le voilà qui fait un détour par Augusta, en douce, fin mars, puis dimanche dernier, journée sans presse, sur le parcours du Masters et, annonçant ce mardi, qu’il jouerait le titre parce qu’il se sent capable de le gagner. On connaît la bête.
Il travaille sans compter ses heures, ses douleurs, ses sueurs, ses rides, sa calvitie précoce… Mais quand même. Ce type fascine quel que soit le geste, mauvais ou génial, sans cesse dans le défi. « Seule la victoire me convient et je jouerai tant que je pourrai la titiller », affirme-t-il en claudiquant un poil. Lui seul connait la vraie vérité de cette allégation au bout de quatre ans d’épisodes chirurgicaux.
Fred Couples l’a vu jouer neuf trous et n’en démord plus : « Tiger me stupéfie avec son nouveau swing que lui impose son état physique. Il peut gagner un 6ème titre ici… ». Là-dessus, libre à vous de miser une bière ou deux, une Corona bien sûr.
©The Masters