Le PGA Championship 2022 débute le 16 mai à Tulsa, en Oklahoma. S’il n’a pas l’aura du Masters ou du British, ce deuxième tournoi du Grand Chelem de l’année s’annonce excitant à plus d’un titre. Voici pourquoi.
Parce que Tiger Woods
Gêné (euphémisme) par les affaires liées à la Saudi League, le tenant du titre Phil Mickelson a renoncé au dernier moment à venir défendre son titre. Mais l’absence de « Lefty » passera finalement presque inaperçue puisque Tiger Woods, LA légende Tiger Woods, sera bien là.
Son retour inattendu au Masters avait déchaîné les passions. Il en sera de nouveau de même à Tulsa (Oklahoma), même si on peut s’attendre à ce que le Tigre soit encore un peu rouillé, comme à Augusta.
A 46 ans, il part donc en quête d’un 16e majeur malgré ses douleurs et sa claudication. Tiger a repéré Southern Hills fin avril. Il connaît le parcours puisqu’il y a triomphé en 2007 lorsque le PGA Championship y a fait étape pour la dernière fois. Le tracé a subi de nombreux changements. Mais on sait évidemment que si Woods s’aligne, c’est qu’il est ambitieux. Pourquoi pas le voir à la bataille pour la gagne dimanche ? Ce serait une dinguerie…
Southern Hills Director of Golf Cary Cozby shares some friendly tips with @TigerWoods during their practice round today. pic.twitter.com/nwemmRp1Ba
— PGA of America (@PGA) April 28, 2022
Parce que le parcours est une curiosité
Chargé d’une histoire chaotique, Southern Hills (par 70, 6735 mètres) s’annonce redoutable, comme un test relevé même pour les plus fines lames du PGA Tour (et de l’Asian Tour, et du DP World Tour, et de la LIV League…). Construit lors de la Grande Dépression, imaginé par l’architecte Perry Maxwell, le parcours, qui a reçu trois US Open et quatre PGA Championship, se caractérisait par des fairways étroits, bordés d’arbres.
Un remodelage ces dernières années a rendu les mises en jeu plus accueillantes mais les greens surélevés et de petits ruisseaux placés stratégiquement demeurent là pour contrer les gros frappeurs.
Selon le pro local, “Southern Hills est avant tout un test de chipping”, tant il est difficile de toucher beaucoup de greens en régulation car les pentes font glisser les balles sur les côtés.
Le trou n°12 (ci-dessous, 421 mètres), adoubé par Ben Hogan et Arnold Palmer, est considéré comme l’un des plus beaux par 4 des Etats-Unis. Ce dogleg gauche réclame un deuxième coup très précis avec un green défendu par un petit ruisseau et quatre bunkers profonds.
Fini août et les chaleurs étouffantes
Ce qui caractérise aussi les lieux, c’est la chaleur extrême qui peut y régner. Quand Tiger Woods s’était imposé en août 2007, les températures avaient régulièrement dépassé les 100 degrés Fahrenheit (37° Celsius) et de gigantesques brumisateurs avaient dû être installés un peu partout sur le parcours.
A l’époque, John Daly avait même préféré la climatisation d’un casino plutôt que de repérer le parcours.
Depuis 2019 et le déplacement au mois de mai de l’US PGA, les joueurs ont moins à se préoccuper de ce genre de contrariété.
Choisi pour remplacer le parcours de Bedminster de Donald Trump, initialement désigné pour recevoir l’épreuve à la suite des évènements du Capitole lors des élections américaines, le site est aussi célèbre pour des épisodes parfois noirs.
En 1977, le FBI avait été alerté que le leader du tournoi, Hubert Green, risquait d’être abattu sur le parcours. Ses menaces de mort ne l’ont pas empêché de jouer le dimanche et de s’imposer.
Quelques années plus tard, un règlement de comptes entre mafieux a conduit à un meurtre sur le parking du club. Bref, on a connu endroit plus paisible pour un tournoi de golf…
Parce que Spieth peut faire le Grand Chelem
Parmi les champions qui jouent gros cette semaine à Tulsa, il y a Jordan Spieth. Le PGA Championship est le seul tournoi majeur qui manque au palmarès du Texan.
Capable de tous les exploits putter en main, Spieth est imprévisible cette année. Son premier cut manqué en carrière au Masters, une victoire au RBC Heritage et une deuxième place au AT&T Pebble Beach Pro Am… C’est un peu tout ou rien.
Ses nombreux fans sauront sans doute assez vite si Spieth est dans une bonne semaine.
Parmi les belles histoires que l’on peut espérer, il y a aussi l’attente autour de Rory McIlroy, deux fois vainqueur de cette épreuve mais sevré de victoire en majeur depuis 2014.
Et puis on attend aussi l’avènement en Grand Chelem de quelques-uns des meilleurs joueurs du monde actuellement. Cameron Smith, Patrick Cantlay, Viktor Hovland, pourquoi pas Sam Burns, ou Xander Schauffele, des joueurs de premier plan qui tournent autour d’un premier majeur. Sur un parcours aux caractéristiques très américaines, l’occasion est belle pour ces ténors du PGA Tour…
Parce que Scheffler peut écrire l’histoire
Le n°1 mondial, Scottie Scheffler, est le favori logique du tournoi. Il reste sur une série de succès étourdissante. Sa victoire au Masters a ébloui les observateurs et les joueurs qui y voient dans sa saison quelque chose de similaire au Tiger de la grande époque.
Ses principaux rivaux se nomment Jon Rahm (qui vient de re-gagner sur le PGA Tour) et Collin Morikawa (deux titres majeurs à 25 ans).
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