Après plus de dix mois d’absence, Cyril Bouniol, de retour sur les greens au Médoc pour le Championnat de France Professionnel, est provisoirement sur le podium avant le dernier tour. Il a accepté de revenir sur ses derniers mois difficiles.
Une carte de -4 aujourd’hui, on vous imagine content ?
J’ai bien tapé, bien putté, un peu à l’image des deux premières journées. Je joue bien mais je n’ai pas forcément scoré les deux premiers tours. Hier, j’ai eu un petit passage compliqué avec trois bogeys consécutifs où j’ai commencé à sentir la chaleur. Aujourd’hui, c’était un peu plus jouable en partant plus tôt et il y avait plus de rythme avec des parties de 2.
Ça reste des conditions assez difficiles pour jouer ?
Oh oui ! La chaleur, ça va encore si on a de l’air. Là, on a un parcours où il n’y a quasiment pas d’ombre. La chaleur, ça épuise donc mentalement. On est parfois un petit plus à cran alors qu’on serait plus calme dans des conditions plus faciles. La clé, c’est d’essayer de ne pas gaspiller d’énergie. C’est un parcours où il y a des occasions de birdies mais tu peux vite faire des bogeys un peu bête avec des positions de drapeaux assez compliquées.
J’ai un rythme cardiaque qui est encore élevé au repos
Votre dernière apparition remonte à août dernier sur le Korn Ferry Tour, que s’est-il passé depuis ?
J’ai eu des problèmes de santé qui se sont déclarés vers le mois d’avril après ma deuxième dose de vaccin. Jusqu’en juillet, je jouais mais ça n’allait pas du tout. Au mois d’août, je ne pouvais plus vivre ; j’étais un légume. Après, j’ai du me faire traiter, et depuis le mois d’avril, je recommence à m’entraîner mais je ne peux pas trop faire d’activité physique comme le cardio. J’ai repris un peu doucement, 30 minutes de vélo de temps en temps. Mais j’ai un rythme cardiaque qui est encore élevé au repos et je m’épuise beaucoup plus rapidement.
Pourquoi venir disputer le Championnat de France au Médoc ?
Je voulais avoir trois tournois en quatre semaines avec des champs de joueurs assez bons comme sur le Challenge Tour. Et aussi des tournois avec le système de Pro-AM le mercredi pour avoir un vrai rythme de tournoi. Je veux voir comment je me sens physiquement et si déjà je peux le faire. Ça fonctionne parfaitement car il y a ce Championnat de France puis Pléneuf (Open de Bretagne) et deux semaines après, le Vaudreuil. Donc c’était un bon moment pour rentrer, faire ça et enchaîner en juillet-août aux USA pour voir où j’en suis et réfléchir pour l’inscription des cartes (pour le Korn Ferry Tour), si j’ai une chance ou pas. Ça sera une décision à prendre à ce moment-là mais pour l’instant ma priorité, c’est prendre du temps de jeu et voir où cela me mène.
Et également se tester aussi face à un champ de joueurs ?
Tester oui, mais surtout physiquement. Il y a des jours où je me lève où j’ai du mal à swinguer le club, d’autres où je suis plutôt bien. Donc pour moi, c’est presque extra golf. Ça enlève même l’attention sur le jeu, ce qui n’est parfois pas une mauvaise chose car ça arrive qu’on se prenne la tête sur notre jeu. Alors que ma crainte actuelle se résume à cette question : vais-je me sentir bien durant 18 trous ? Jeudi, ça n’a pas été le cas. Vendredi , ce fut bien mieux. Cela dépend des jours. C’est un peu imprévisible et il faut que je m’adapte à cette nouvelle réalité et voir si je peux toujours performer à haut niveau avec cette situation.
©Nathan Cardet/Golf Planète