Revenu chez lui à Fort Worth (Texas), le Français Paul Barjon s’envolera vers l’Idaho lundi prochain pour se préparer à la première étape en trois volets des Finals Tour, la session de rattrapage pour accrocher une éventuelle carte sur le PGA Tour 2022-23 regroupant les 75 premiers du Korn Ferry Tour 2022 et les 75 joueurs classés entre la 126e et la 200e places de la saison régulière du PGA Tour. Séquence marathon !
Propos recueillis par Lionel VELLA
L’objectif de terminer dans le top 125 du PGA Tour 2021-22 n’a pas été atteint. Quel bilan faites-vous de cette saison au plus haut niveau ?
C’est une saison décevante. Finir 160e n’était pas l’objectif en fin d’année dernière. Donc, c’est assez frustrant. Néanmoins, il y a eu aussi du bon. J’ai pris quelques jours de repos pour aller voir mardi et mercredi mon entraîneur (Jon Sinclair). On va faire ensemble un bilan. Mais il va falloir très vite tourner la page car il y a les playoffs du Korn Ferry Tour qui débutent la semaine prochaine afin de retrouver son statut sur le PGA Tour… Donc, oui, c’est évidemment décevant de ne pas jouer cette semaine les playoffs de la FedEx Cup à Memphis et de ne pas posséder une catégorie pleine pour la saison 2022-23 mais, bon, c’est comme ça. On ne va pas non plus tomber dans la dépression. Le plus important désormais c’est de faire, comme je l’ai dit, ce bilan assez rapide sur ce qu’il faut bosser cette semaine pour être prêt les trois prochaines semaines. Cela va être un peu à l’arrache car j’ai joué les sept dernières semaines. Quelques jours de repos sont un peu nécessaires !
Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné dans votre jeu cette saison ?
Le driving a été en général plutôt bon, ce qui est dans tous les cas mon point fort. Le putting a été très bon par moment. C’était soit très bon ou alors pas bon. Il y a eu dans ce secteur une vraie amélioration tout au long de la saison. En revanche, je me suis mis très souvent en difficulté sur les attaques de greens. J’avais un contrôle très moyen de la balle, que ce soit sur des wedges de 110 mètres jusqu’aux fers 8 et 9… A l’arrivée, ça fait des bogeys et pas beaucoup de birdies…
Même si je ne dirais pas que j’ai senti les choses arriver, je dois bien avouer que c’était souvent un peu à l’arrache dans mon jeu…
Paul Barjon
Dans quel état d’esprit étiez-vous quand vous avez manqué huit cuts sur vos neuf départs entre fin janvier et début mai ?
Je pensais que j’avais toujours une chance. Au Wyndham Championship la semaine dernière, il fallait que je gagne ou au mieux finir dans le top 3 pour garder ma carte mais comme beaucoup de compétiteurs, lorsque que j’arrive sur un tournoi, j’ai toujours l’idée de performer au mieux. Il y avait toujours cette envie. Ceci dit, même si je ne dirais pas que j’ai senti les choses arriver, je dois bien avouer que c’était souvent un peu à l’arrache dans mon jeu…
Vous allez donc prendre part au Tour Finals qui débutent la semaine prochaine dans l’Idaho. Expliquez-nous le processus !
Je les avais déjà joués l’an passé. On a le top 75 du Korn Ferry Tour, et dans ce top 75, on a les 25 qui ont décroché leur carte pour la saison prochaine via la saison régulière. Comme cela avait été le cas pour moi en 2021. Et on a aussi les 75 joueurs qui ont terminé entre la 126e et la 200e places du PGA Tour. Seul le top 25 prendra une carte sur le PGA Tour pour 2022-23 en plus des 25 premiers du Korn Ferry Tour.
L’objectif principal, c’est d’abord le top 25 et puis l’objectif ultime serait de gagner les Tour Finals
Paul Barjon
Et plus on finit haut dans le classement à l’issue de ces trois tournois, plus on a des chances de jouer beaucoup de tournois sur le PGA Tour à partir de septembre prochain…
Exactement. Même si en regardant les stats de cette année, on s’est aperçu que ceux qui avaient fini 25e du Korn Ferry ou 25e des Tour Finals, c’est-à-dire le 49e et le 50e, ont pu prendre le départ de 22-23 tournois de la saison régulière du PGA Tour. Bref, l’objectif principal, c’est d’abord le top 25 et puis l’objectif ultime serait de gagner les Tour Finals. Car dans ce cas-là, tu rentres sur le Genesis Invitational, le tournoi de Tiger (Woods), tu rentres au PLAYERS Championship, tu rentres sur plusieurs gros tournois où la dotation a été sensiblement augmentée pour l’exercice à venir.
Et l’éventualité de retourner sur le Korn Ferry Tour si tout ne se passe pas comme vous le souhaitez ? Vous y avez aussi pensé ?
Il faut en effet être lucide que ça peut arriver à tout le monde. Trois tournois, c’est un peu comme les cartes. Retourner sur le Korn Ferry Tour, ce serait décevant mais ce ne serait pas non plus la fin du monde. J’ai déjà connu des hauts et des bas, j’ai joué au plus bas, donc ce n’est pas un problème. Je n’ai pas forcément envie d’y retourner mais ça reste une éventualité, effectivement. J’ai la chance d’avoir gagné dans un passé récent, donc je suis déjà assuré d’avoir la meilleure catégorie possible sur le Korn Ferry. Je ne serais pas à la ramasse au niveau calendrier. Mais je le répète, l’objectif est de reprendre la carte sur le PGA Tour. Même avec une petite catégorie. D’autant qu’avec le LIV Golf, même avec une petite catégorie, cela peut bien se goupiller, vu qu’il y a quand même pas mal de joueurs qui partent. Cela libère des spots toutes les semaines.
Photo : DAVID CANNON / David Cannon Collection / Getty Images via AFP