Parmi les 29 Français engagés cette semaine au Golf National pour le Cazoo Open de France, le premier depuis le triomphe du Belge Nicolas Colsaerts en octobre… 2019, Pierre Pineau, 23 ans, vient de remporter sa première victoire ce dimanche au Portugal sur le Challenge Tour. Portrait express.
Lionel VELLA, au Golf National
Passé professionnel en janvier 2019 mais handicapé l’année suivante par une arthrite ankylosante au niveau du bassin l’obligeant à une pratique très limitée du sport, Pierre Pineau vient de décrocher sa première victoire sur le Challenge Tour ce dimanche 18 septembre à l’Open du Portugal sur le Royal Obidos Spa & Golf Resort.
Un succès que l’on pourrait qualifier d’atypique, obtenu en play-off face à deux autres golfeurs tricolores, Félix Mory et David Ravetto. Et quelque part inattendu puisqu’il restait sur trois cuts manqués d’affilée et qu’il ne s’élançait que pour son neuvième tournoi en 2022, le treizième seulement sur la deuxième division européenne depuis le premier au tout début de septembre 2017, au Cordon Golf Open.
Carte déjà assurée sur le Challenge Tour 2023
« On va dire que ce n’était pas vraiment programmé mais je sentais que j’avais le niveau pour y arriver, nous explique-t-il, calmement installé dans un divan du Golf National. Malgré mes derniers résultats, je jouais très bien. Mais il y avait toujours un secteur de jeu qui était catastrophique. »
Cette victoire lui ouvre désormais en grand un horizon jusque-là encore incertain, n’ayant pas réussi en 2021 à finir dans le top 5 final sur l’Alps Tour, la 3e division européenne, et bénéficiant essentiellement d’invitation sur le Challenge Tour. Avec maintenant un droit de jeu complet assuré sur le Challenge Tour 2023, il peut ainsi s’offrir plusieurs champs d’investigations supplémentaires jusqu’à la fin de la saison actuelle. En entrant dans le top 20 de la Road to Mallorca, le voilà par exemple « qualifié » – pour le moment – pour le DP World Tour 2023 même si on sait que le top 5 final l’aiderait à accéder plus régulièrement aux meilleurs tournois de l’ex-European Tour.
A trois trous de The Open à St Andrews…
S’il ne parvient toutefois pas à se maintenir dans ce fameux top 20 alors qu’il reste encore cinq événements à jouer, dont la grande finale à Majorque du 3 au 6 novembre, il y aura aussi la possibilité de prendre part aux PQ3, les cartes d’accessions, prévues en Espagne là encore (à Tarragone) entre le 11 et le 16 novembre.
La dernière option serait de gagner tout simplement le Cazoo Open de France en fin de semaine, ce qui lui permettrait de changer complètement d’univers et de perspectives à court et moyen terme. Alors rêvons un peu ? Deuxième en Autriche sur le Challenge Tour (Euram Bank Open) le 17 juillet dernier, il avait déjà frappé à la porte quelques jours seulement après avoir manqué d’un rien une qualification au 150e The Open programmé à St Andrews (Ecosse). Alors co-leader sur le links du Prince’s (Kent), l’élève de Guillaume Biaugeaud avait, hélas, craqué sur les trois derniers trous encaissant d’abord un bogey puis un rédhibitoire triple bogey…
Sponsors, coaches, parents… Ils seront tous là au National
« A Prince’s, je n’avais pas joué mon jeu, souligne-t-il. J’avais essayé de faire des pars alors que ce n’est pas du tout mon style. Hier, au Portugal, je n’ai pas voulu regarder le leaderboard, je ne voulais pas savoir si j’étais en tête ou pas. De ne pas m’être qualifié pour l’Open britannique a été un bien au final pour moi car j’ai fini deuxième en Autriche sur le Challenge Tour la même semaine que The Open. Même si j’avais fini 15e au British, ça ne m’aurait pas apporté ce que cette deuxième place m’a apportée en Autriche. Je n’étais peut-être pas prêt. Là, au Portugal, je l’étais. J’étais stressé mais je sentais que c’était un bon stress. »
Aura-t-il les mêmes sensations ce jeudi quand il s’élancera pour la première fois sur le redoutable Albatros en version Open de France, lui qui connait par cœur ce tracé ayant reçu la Ryder Cup en septembre 2018 ? Issu du Pole Espoirs, il avait en effet le loisir de l’affronter tous les jours. Ou presque…
« Mes sponsors, mes coaches, mes parents seront là, conclut-il. C’est une fierté d’être au départ d’un tel tournoi. Mais même si je connais très bien le parcours, je ne dis pas que je n’aurais peut-être pas les mains qui tremblent sur ma première mise en jeu… »
Photo : Challenge Tour