En France ou ailleurs, le rebond du développement du golf entamé à la sortie de la crise sanitaire se poursuit. Tous les indicateurs sont au vert à commencer par celui du nombre de licenciés de la Fédération française de Golf. Une belle progression qui ne demande qu’à se confirmer dans les mois et les années à venir mais qui contraste aussi avec les perspectives du golf professionnel dont les contours s’inscrivent en pointillé.
Nouveaux membres dans les clubs, nombre d’abonnés croissant aux practices et autres académies, vente de stages, et créations de parcours en hausse, achats et ventes de clubs, de séjours golfiques en net rebond, le baromètre semble bloqué sur un ciel sans nuage, ou presque pour Monsieur et Madame “Toutinchacun”.
Voilà pour le côté “faste”.
Côté pile, l’horizon ne cesse de s’assombrir. L’alliance stratégique PGA Tour/DP World Tour, menacée par l’émergence du LIV, peine à produire des effets bénéfiques.
L’accélération de la perte d’attractivité du circuit européen inquiète et fait craindre le pire.
Les relations entre le circuit et les promoteurs de tournois n’ont jamais été aussi tendues.
L’Open de France à la croisée des chemins
Si le récent BMW PGA Championship demeure un incontournable rendez-vous automnal qui attire toujours, le retour au calendrier du “French” Open après 2 ans d’absence se fait sur la pointe des pieds.
Un tournoi plus que centenaire que nombreux s’accordent à dire qu’il mériterait largement une envergure internationale.
Notamment en raison de son parcours estampillé “Ryder Cup” si souvent plébiscité par les joueurs.
Reste à trouver l’appui d’un solide et puissant partenaire à l’instar de “Genesis”, le sponsor titre made in USA, du co-sanctionné Open d’Ecosse.
Constellation moins étoilée
Plus facile à écrire qu’à faire. Le rêve de voir le tournoi entrer dans une nouvelle dimension, celle d’une épreuve hors norme digne d’une étape de championnat du monde, comme cela avait été évoqué après la Ryder Cup 2018, s’est éloigné.
Les annonces de la refonte du PGA Tour n’incitent pas vraiment à l’optimisme. Rien n’indique que l’Open de France puisse rapidement emboîter le pas au Scottish en bénéficiant d’un double badges avec le circuit américain.
C’est plutôt retour à la case départ avec le désormais acté retrait de Cazoo.
Le DP World Tour qui préside aux destinées du tournoi continue, lui, de se diluer.
Critiquées et critiquables, nombreuses sont ses stars à s’être laissées séduire par les sirènes du LIV.
Garcia, McDowell, Westwood, Kaymer et autres Poulter ne risquent pas de refouler de sitôt les fairways de l’Albatros
Moins prestigieux mais tout aussi talentueux les MacIntyre, Stone, Olesen, Pieters valent mieux que le relatif anonymat qui les attend.
Comme à Rome la semaine dernière, ils se mesureront aux quelques “renégats” du LIV, au premier rang desquels Patrick Reed, une de ses figures de proue, vainqueur majeur à l’image brouillée.
Pelley attendu au tournant
Nul doute qu’un succès de “Captain America” dimanche ne manquera pas d’hérisser le poil de Keith Pelley au moment de lui remettre le trophée.
Le boss canadien de l’European Tour a préféré s’afficher à la President Cups mais, on l’espère, fera un crochet par Paris ce week-end.
Si sa présence se confirme, qu’il s’attende à être assailli de questions concernant l’avenir de l’emblématique Open de France.
Philippe Hermann
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