Encore impressionnant de solidité, le Danois Rasmus Højgaard (photo) continue sa chevauchée fantastique en pointant à -15 après deux tours avec deux cartes de 62 (-9) et 65 (-6). La concurrence tente de résister à l’image du Français Paul Barjon, seul deuxième à six coups derrière. Treize Tricolores valident leur ticket pour le week-end…
Lionel VELLA, au Golf National
Qui pourra l’arrêter ? Après son insolente démonstration jeudi avec un 62 (-9) record qui a égalé les performances du regretté Eduardo Romero en 2005 et de l’Allemand Martin Kaymer en 2009, Rasmus Højgaard en a remis une couche ce vendredi au Golf National avec une superbe carte de 65 (-6).
L’actuel 160e joueur mondial, déjà trois fois vainqueur sur le Tour européen à seulement 21 ans, affiche déjà un score incroyable de -15 (127). Pour info, jamais personne n’a réussi à jouer aussi bas ici en 72 trous en configuration par 71… Alors après 36 trous, encore moins…
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« Même si le parcours est toujours difficile à négocier, j’ai encore très bien joué aujourd’hui, explique, presque en s’excusant, le golfeur scandinave caddeyé par le franco-anglais Tom Ayling, qui fut sur le sac de Victor Dubuisson et Alex Levy. J’ai touché beaucoup de greens et je me suis donné pas mal de chances de birdies… »
« Lors des derniers tournois, j’ai fait beaucoup de birdies mais j’ai aussi concédé trop de bogeys et pire encore, poursuit-il. Mais je savais que mon jeu était là. J’avais juste besoin d’enchainer ces bonnes sensations sur plusieurs tours consécutifs. C’est ce que je suis en train de faire en ce moment… »ø
Cela a bien fonctionné jusqu’à présent, donc à moi de rester patient, de limiter au maximum les erreurs et de claquer quelques birdies supplémentaires
Rasmus Højgaard
Pas mal pour un garçon qui dispute son premier Open de France et qui, pourtant, n’a pas encore enregistré cette saison le moindre top 5 en dix-sept sorties (deux 10es places comme valeur étalon au Dutch Open puis au Scottish Open).
« Je ne vais pas changer grand-chose ce week-end, prévient-il. Cela a bien fonctionné jusqu’à présent, donc à moi de rester patient, de limiter au maximum les erreurs et de claquer quelques birdies supplémentaires. »
What. A. Putt! @paul_barjon and the home support enjoyed that one 👏 #CazooOpenDeFrance pic.twitter.com/XZRSElCYbr
— DP World Tour (@DPWorldTour) September 23, 2022
Six longueurs derrière, on retrouve seul à -9 (133) le Français Paul Barjon, qui s’est contenté d’un 68 (-3) après avoir joué 65 jeudi. Le « Texan » qui, lui aussi, joue son premier Open de France, se satisfait de cette position, même s’il avoue être un peu frustré de ne pas avoir aussi bien tapé la balle que la veille.
« On s’en est sorti malgré tout en faisant des approches-putts par-ci, par-là et en ne concédant qu’un bogey. C’est donc positif, souffle celui qui vient de perdre son droit de jeu sur le PGA Tour. On espère taper un poil mieux la balle demain si la météo s’agite avec le vent et la pluie… »
Je me sens super bien, je me sens à ma place. Je n’ai pas tellement l’impression de jouer mon premier Open de France…
Antoine Rozner
Le clan tricolore qui place deux autres des siens dans le top 6. Antoine Rozner, parti plus tôt dans la journée, s’offre un excellent 66 (-5) après son 69 (-2) inaugural. Certainement tiré par le haut par son partenaire de jeu, l’incontournable Rasmus Højgaard, le Racingman, qui dispute également son premier Open national, a assuré le spectacle, ne concédant qu’un seul bogey dans ce deuxième tour pour une carte très solide de 66. Il est quatrième à -7 avec le Suédois Alexander Björk, un point derrière le Sud-Africain George Coetzee, troisième lors du dernier Open de France pré-Covid remporté par le Belge Nicolas Colsaerts.
« Je me sens super bien, je me sens à ma place, lâche-t-il tout sourire à la sortie du recording. Je n’ai pas tellement l’impression de jouer mon premier Open de France… Je connais par cœur le parcours, il n’y a pas de surprise à ce niveau-là. Je trouve que j’ai plutôt bien géré la pression et les attentes autour de moi ces derniers jours. Je fais de très bonnes choses maintenant depuis deux mois… On va essayer de continuer comme ça. »
« Je n’ai pas senti une réelle différence dans mon jeu entre aujourd’hui et hier, enchaîne le double vainqueur sur le Tour européen. Je crois que j’ai rentré quelques putts qui ont fait la différence. Cela s’est joué là-dessus. Je n’ai loupé qu’un seul green (au 11) et ma balle n’était qu’à un mètre cinquante en dehors. Bref, je ne me suis pas mis en danger, et ici, c’est plutôt pas mal. C’est un avantage énorme. Mais il reste encore 36 trous. C’est très long… »
Moi, j’ai besoin d’être challengé, j’ai besoin d’avoir le cœur qui bat comme aujourd’hui
Mathieu Decottignies-Lafon
Comme habité dès qu’il s’agit d’affronter l’Albatros en mode Open de France, Mathieu Decottignies-Lafon, 16e et meilleur français en 2016 (avec Julien Quesne) et membre du Challenge Tour cette saison, a une fois encore brillé. Le Nordiste désormais domicilié au Portugal poste un second 68 (-3) en deux tours et accroche, seul, la sixième place à -6.
« Je suis vraiment satisfait de cette journée, surtout vu le déroulement de la partie, souligne-t-il. Je passe dans le par à l’aller (parti du 10) en n’ayant pas raté un coup de golf mais en n’ayant mis aucun putt. C’était très frustrant de se retrouver à +1 après 11 trous. Mais je suis resté calme. Et à un moment, ça a switché. J’ai fait quatre birdies sur mes sept derniers trous. J’ai réussi aussi à glisser quelques bons putts solides pour le par (au 7 et au 8). On va essayer de poursuivre ça ce week-end, avec deux-trois putts de plus car il va falloir aller chercher cet énergumène (sic) qui s’est un peu excité sur les deux premiers tours. »
« Moi, j’ai besoin d’être challengé, j’ai besoin d’avoir le cœur qui bat comme aujourd’hui, ajoute-t-il. Sur ce parcours, ça peut aller très vite. On n’est jamais à l’abri. Il y a eu des coups clés à taper. J’ai tapé des sacrés coups de golf, ce fut un kiff monumental. Maintenant, j’espère que le cœur battra encore plus fort tout au long du week-end tout en tapant les meilleurs coups possibles. »
Je ne m’attendais pas forcément à être si haut avec deux 69, je pensais que ça allait jouer plus bas. Je suis content, j’ai envie de continuer et d’aller encore plus haut
Oihan Guillamoundeguy
Trois autres français occupent à -4 (138) la 12e place au leaderboard : Matthieu Pavon et Victor Perez, deux valeurs sûres du clan tricolore ces dernières semaines, et l’étonnant Oihan Guillamoundeguy, 18 ans le 19 novembre prochain, impeccable avec un second 69 (-2) en deux jours.
« J’ai vraiment bien su manager le parcours même si j’ai fait 2-3 erreurs qui m’ont coûté trois bogeys, regrette le Landais de Seignosse. Mais tout est dans la stratégie de jeu. Car ma frappe de balle, et comme celle de tous les amateurs ici, c’est la même que celle des autres joueurs pros. A part peut-être le top 10 européen où c’est vraiment au-dessus. Je ne m’attendais pas forcément à être si haut avec deux 69, je pensais que ça allait jouer plus bas. Je suis content, j’ai envie de continuer et d’aller encore plus haut. »
Tous les amateurs français des Mondiaux au rendez-vous
Treize Français franchissent finalement le cut fixé dans le par. Ils étaient 29 au départ jeudi matin. Honneur à l’équipe de France amateur qui a participé aux derniers Mondiaux organisés entre fin août et début septembre au… Golf National et à St Nom-la-Bretèche.
Tom Vaillant (22e à -3), Julien Sale (47e à -1) et Martin Couvra (64e dans le par) valident l’aventure pour deux tours supplémentaires. Un trio talentueux qui annonce, forcément, des lendemains radieux pour le golf hexagonal !
Le leaderboard
Le leaderboard des autres français
Photo : DP World Tour