Les Français, le public, le parcours… On vous donne l’avis de Golf Planète sur la 104e édition de l’Open de France.
On a aimé : le grand retour de Notre Open
Après deux ans d’absence totale au calendrier, le simple fait que l’Open de France fasse son retour sur l’échiquier du DP World Tour est déjà une très bonne nouvelle. On était, certes, assez loin des grandes heures du plus vieil open national d’Europe continentale, mais le public français a pu de nouveau admirer de près les meilleurs joueurs du monde. Cela fait du bien au golf en France, tout simplement…
On n’a pas aimé : le champ de joueurs “faiblard”
Il n’y avait que sept joueurs du « top 100 » mondial sur la ligne de départ et aucune grande star. Le Belge Thomas Pieters, 33e au World Golf Ranking, était la “tête de série n°1” du tournoi. Patrick Reed, l’ancien vainqueur du Masters devenu un joueur du LIV Golf, était sans doute le nom le plus “ronflant”, mais il a nettement manqué le cut et est resté dans un anonymat sportif complet. Les tournois du DP World Tour dans leur ensemble subissent cette pénurie de grands noms et l’Open de France n’a pas échappé à cette érosion.
On aurait aimé poser des questions sur l’avenir de l’Open de France à Keith Pelley présent ce week-end (photo de une) mais le boss d’European Tour Group, qui a posé avec la “Edward George Soïber Cup” au départ du 1, n’était pas disposé à répondre à la presse.
On a adoré : les jeunes Français qui brillent
Certes, la concurrence était, on l’a dit, assez réduite pour ce qui concerne les meilleurs joueurs du monde. Mais voir des jeunes amateurs français briller sans complexe sur l’Albatros fait un bien fou.
Julien Sale (25 ans), Oihan Guillamoundeguy (17 ans), Martin Couvra (19 ans) et Tom Vaillant (20 ans) ont tout à tour flirté avec le haut du leaderboard, affichant des qualités de jeu et de mental très encourageantes. Bravo à eux (et à la FFGolf) pour ce vent de fraîcheur et de jeunesse !
On a regretté : le maigre public
C’est un euphémisme, le public ne s’est pas pressé au Golf National. La météo, le champ de joueurs et aussi la disparition du tournoi ces deux dernières années expliquent peut-être cela. Il y avait quand même un avantage certain à cette pénurie de spectateurs. Ceux qui sont venus ont pu suivre de très près leurs joueurs préférés. Comme ici pour Golf planète avec Tom Vaillant le samedi, sur le trou n°10 !
On a apprécié : le Village de l’Open
Des animations pour petits et grands ont été mis en place pour le public au Village de l’Open. Un mini golf, des cibles de chipping, un “bunker challenge”, il y en avait pour tous les goûts et les jeunes enfants ont, semble-t-il, apprécié ces stands en tout genre. Alors nous aussi !
On a détesté : l’erreur d’arbitrage qui favorise Thomas Pieters
Les règles de golf, on le sait, sont très compliquées. Trop sans doute, encore aujourd’hui. La preuve : deux arbitres chevronnés se sont trompés dans l’interprétation d’une règle et ont favorisé Thomas Pieters, qui a pu rejouer sans pénalité un putt qu’il avait frappé en étant gêné par le bruit d’un spectateur. Ce n’est qu’après le recording que le Belge s’est vu signifier que son coup aurait dû compter.
Il a donc été logiquement absous de toute pénalité. S’il s’était imposé d’un coup, sa victoire aurait pu faire jaser… Si même les arbitres du Tour européen n’y arrivent pas, alors comment l’amateur du dimanche va-t-il s’en sortir ? Le Royal & Ancient a encore du pain sur la planche.
On a (un peu) rêvé : les Français aux avant-postes
Paul Barjon, Antoine Rozner, Victor Perez ont joué les premiers rôles dans leur Open de France pendant les trois premiers tours. Barjon s’est retrouvé un peu seul le dimanche pour espérer la gagne, mais les Bleus qui ont été 13 à franchir le cut, signent une belle performance d’ensemble. Réjouissant.
How did that not go in 🤯@paul_barjon gives the home crowds something to cheer about 🇫🇷#CazooOpenDeFrance pic.twitter.com/9CtFwHAVpS
— DP World Tour (@DPWorldTour) September 25, 2022
On a désapprouvé : le nouveau forfait de Dubuisson
C’était une mauvaise habitude, cela devient franchement une fâcheuse attitude. Victor Dubuisson a renoncé à jouer le 2e tour après une mauvaise carte initiale (76). C’est la quatrième fois cette saison qu’il agit de la sorte sur le DP World Tour. Poser un lapin sans aucune explication valable constitue une manque de respect regrettable, vis-à-vis du public, des autres joueurs aussi…
On a raffolé : le suspense pour la gagne
La charge héroïque de Guido Migliozzi, le show Rasmus Højgaard (25 birdies et un eagle dans la semaine), la robustesse au putting de George Coetzee, le coup de bois 3 génial de Thomas Pieters au trou n°14, l’espoir Paul Barjon… Il y en a eu pour tous les goûts le dimanche pour vibrer à la lecture du leaderboard et à ses multiples rebondissements.
Le trou n°15 a condamné le Sud-Africain et le Belge. Le fantastique coup de fer de l’Italien sur le 72e trou lui a offert la victoire. Avant la débâcle de Rasmus Højgaard au 2 samedi (quintuple bogey avec 3 balles dans l’eau), le natif de Vicence comptait 12 coups de retard. Merci pour le spectacle !
Stop that @Thomas_Pieters 👀#CazooOpenDeFrance pic.twitter.com/DrcHMZgIaM
— DP World Tour (@DPWorldTour) September 25, 2022
Step up @guidomigliozzi!!!!
He hits this shot into 18 as he looks to post -16. #CazooOpenDeFrance pic.twitter.com/ifos4jTocz
— DP World Tour (@DPWorldTour) September 25, 2022
On aurait préféré : un parcours plus ardu
Certes, il n’y a rien à faire quand la météo est clémente (le vent était aux abonnés absents), mais on a un peu regretté la préparation de l’Albatros. Le rough était plutôt aimable, les fairways et les greens réceptifs… On était loin du monstre qui avait accueilli la Ryder Cup en 2018.
Les scores en témoignent. Au 62 du jeudi de Højgaard, Migliozzi a répliqué par un score identique record le dimanche. Il y a eu des tonnes de birdies. C’est bien pour le plaisir des yeux, mais la réputation de l’Albatros en a pris un coup…
Photo : Golf Planète