Vous estimez rater vos compétitions de golf parce que vous n’avez pas de chance. Vous l’expliquez longuement au club house et vous devenez un perdant. Il est évident qu’avec beaucoup plus de chances, vous réussiriez assurément tous vos coups. Alors comment avoir plus de chances, comme les champions ? Voici quelques éléments de réponse en cheminant sur les collines de Colin…
Le trou n°14 s’appelle les Collines de Colin : « C’est un long par 5 avec des bosses, d’où le nom de Collines, et de Colin parce que Colin Montgomerie, l’année où il a gagné l’Open de France, en 2000, a réalisé un superbe eagle sur ce trou, » se réjouit le créateur de l’Albatros, l’architecte Hubert Chesneau.
All-in sur les collines
L’Ecossais Colin Montgomerie est un joueur d’exception. Entre 93 et 99, il a été classé sept années consécutives premier au classement de l’Ordre du mérite européen. Mais, manque de chance, il n’a jamais gagné un tournoi du Grand Chelem. Encore une histoire de collines… de hauts et de bas. On y revient toujours.
Plus je m’entraîne, plus j’ai de la chance
Je partage une chose en commun avec Colin : je n’ai jamais été vaincu en Ryder Cup. Et une chose est sûre : j’ai de la chance ! La preuve : je suis en vie. J’ai la chance incroyable d’exister. Un millième de seconde plus tard, ou plus tôt, et j’aurais pu ne jamais exister, et j’aurais pu mourir tellement de fois… Ce facteur chance, on le retrouve sans cesse au golf.
Un merveilleux drive peut toujours trouver un mauvais lie dans un divot de fairway. Une socket peut toujours finir au fond du trou, ça s’est déjà vu. Tout est possible ! Rien n’est grave, au golf. L’essentiel, c’est la santé, n’est-ce pas ?
Si vous êtes en vie et que de surcroît vous jouez au golf, par définition statistique, vous êtes, un sacré veinard ! Qui plus est si vous gagnez la compétition ! Car si l’adage golfique, « plus je m’entraîne, plus j’ai de la chance » est rigoureusement exact, il est impossible de remporter une compétition sans une part supérieure de bonne fortune.
Les meilleurs ont plus de chance
Les champions sont réputés et admirés pour leur maestria. Leurs performances incluent à coup sûr une part de réussite : être au bon endroit au bon moment. D’ailleurs, plus ils sont célèbres, plus ils sont connus pour avoir de la chance, et plus ils sont réputés avoir de la chance, plus ils sont vénérés. Quel champion n’a pas de chance ?
Je me souviens du meilleur gardien de but de ma jeunesse : Sepp Maier. Il était considéré comme «très chanceux», car effectivement, très souvent «sauvé par ses poteaux». C’était juste le meilleur gardien au monde, donc les attaquants devaient prendre plus de risques. Et, de fait, ils frappaient plus souvent les poteaux. CQFD. Comme par hasard, c’est le même Sepp Maier qui a formé le tout aussi «chanceux» Oliver Kahn.
Aujourd’hui, Sepp, comme tant d’autres footballeurs, passe plus de temps sur les fairways que sur les terrains de foot, allez savoir pourquoi ? Tous s’estiment chanceux, à raison… sans quoi ça porte malheur.
Ça n’arrive qu’à moi !
En cas de coup du sort, pour évacuer votre frustration, vous pouvez râler un bon coup, bien sûr, avec toute la mauvaise foi d’un grand champion, tel l’immense Jean Carrayade : « Rho, ça n’arrive qu’à moi !!! » – ce qui rappelle, cela dit en passant, combien vous êtes un être exceptionnel. Puis passez à autre chose, revenez au présent.
La chance ne sourit qu’aux esprits bien préparés… et vous êtes bien préparé, puisque vous prenez le temps de lire ces mots !
Penser long, c’est penser faux : all in !
André Gide nous invitait à « prendre les choses non pour ce qu’elles donnent, mais pour ce qu’elles sont, jouer avec les cartes qu’on a. » Le golf nous interroge sur notre rapport aux autres (as de cœur), à la nature (as de trèfle), au temps (as de carreau) sur lesquels nous pouvons intervenir. Avoir en plus un as de pique à la river (la dernière carte retournée qui peut faire gagner ou perdre la main au poker) relèverait vraiment de la chance. De celle qui font les gains énormes. Bénissons-la. Avec un brelan d’as, n’hésitons pas à faire tapis All in! Les joueurs pros de poker sont formels: «Penser long, c’est penser faux.» Au golf, ayez des intentions claires et des engagements francs.
Alignement des planètes
À toutes les étapes de la Ryder Cup, Pascal Grizot reconnaît avoir eu beaucoup de chances. Comment y parvenir ? Prévoir tous les imprévus, anticiper toutes les catastrophes, pour que, le moment venu, finalement, tout semble se passer au mieux.
Cela me fait penser également au flow, cet état de grâce, qui arrive quand tout a été si parfaitement préparé, si bien anticipé que toutes les planètes semblent s’aligner et que les difficultés s’estompent d’elles-mêmes, comme par miracle. La préparation mentale sert à ça.
Sérendipité
Plutôt que de chance, les chefs entreprises préfèrent souvent parler d’heureuses coïncidences ou de «sérendipité». Elle peut signifier le fait de trouver une information, un feed-back ou un partenaire qu’on ne cherchait pas spécialement et qui va bouleverser le projet initial. Une fois encore, pour saisir les sérendipités, il faut ne rien forcer mais s’y préparer, y être ouvert. Dès lors, tout dépendra de votre capacité à œuvrer avec l’inattendu, à le transformer en «synchronicité», pour reprendre cette fois le vocabulaire jungien, c’est-à-dire le synthétiser en une coïncidence significative… comme un trou en 1. Bonne chance !
L’ALBATROS, PARCOURS DE VIE
Cet article est un extrait digest de l’ouvrage L’Albatros parcours de vie*
Quel que soit votre niveau (du débutant au pro), n’hésitez pas à contacter Jean-Christophe Buchot, coach en stratégie et optimisation des performances, pour des accompagnements spécifiques : jcbuchot@albatros-coaching.fr
* L’Albatros, parcours de vie, aux éditions Amphora, par JCh Buchot, avec le soutien de la ffgolf. Plus d’infos sur : albatros-coaching.fr
Précédemment
Votre progression dépend de votre approche stratégique et psychologique sur le parcours, c’est pourquoi nous vous invitons à considérer chaque parcours de golf comme un voyage initiatique.
Et ce voyage, nous vous proposons de le faire sur le parcours mythique du Golf national, l’Albatros, en retrouvant ici les épisodes précédents :
Épisode 1 : EN AVANT – Prendre son élan
Épisode 2 : L’APPONTAGE – Trouver sa mission
Épisode 3 : LE MÉRANTAIS – Trouver son élément
Épisode 4 : CHATEAUFORT — Trouver sa force
Épisode 5 : PLEIN GAZ – Trouver sa passion
Épisode 6 : MAÏS ET COLZA – Trouver ses racines et ses ailes
Épisode 7 : LE DROMADAIRE – Devenir heureux avec son Je.u
Épisode 8 : GREEN-KEEPER — Devenir compétent inconscient
Épisode 9 : VENT DEBOUT — Jouer en mode sans échec
Épisode 10 : LA MARE AUX FOULQUES – Mieux se préparer pour aller plus loin
Episode 11 : LES GRENOUILLES – Engranger du positif avec Patricia Meunier-Lebouc
Épisode 12 : LE GOULET – Performer sur le parcours et au-delà
Épisode 13 : L’ILE AUX CHENES – Sculpter son swing
Cet article est un extrait digest de l’ouvrage L’Albatros, parcours de vie*
Quel que soit votre niveau (du débutant au pro), n’hésitez pas à contacter Jean-Christophe Buchot, coach en stratégie et optimisation des performances, pour des accompagnements spécifiques : jcbuchot@albatros-coaching.fr
©JCH.BUCHOT – 2022