À nouveau coiffé de la couronne de n°1 mondial, Rory McIlroy semble désormais l’incontestable leader de son sport sur et en dehors du parcours.
Un titre conservé à la CJ Cup, un 23e succès sur le PGA Tour, une accession à la place de n°1 mondial pour la 9e fois de sa carrière : Rory McIlroy a débuté sa saison sur le circuit américain de la meilleure des manières possibles en Caroline du Sud. Dans un contexte houleux, ce succès sportif tombe à pic : il donne encore plus de crédibilité et d’assise à la position dominante du Nord-Irlandais qui, en quelques mois, a pris une nouvelle envergure.
Aujourd’hui, et même si depuis 8 ans sa quête de titre Majeur s’est toujours soldée par un échec, “Ror’s” est incontestablement l’alpha et l’oméga de son sport, à la fois sur le plan sportif (après le recul de Scottie Scheffler) et en coulisse (surtout depuis l’arrivée du LIV golf sur l’échiquier mondial).
Rory McIlroy, jeune star du golf adoubé par Tiger Woods
Mais avant de devenir un porte-drapeau, Rory fut une jeune star éclatante, ébouriffante, à l’image de sa coupe de cheveux de ses débuts. Le surdoué d’Holywood (le club de ses débuts en Irlande du Nord) a vite brûlé les étapes, gagnant son premier Majeur à 22 ans, l’US Open 2011, avec 8 coups d’avance. Les jeunes années du Britannique furent marquées par de nombreux succès, des records. Tiger Woods ne s’y est pas trompé et l’a même pris sous son aile à son arrivée sur le PGA Tour.
Rory a également connu quelques passages à vide, asséné des déclarations ou pris des décisions parfois surprenantes aussi – il avait ainsi comparé à ses débuts la Ryder Cup à une exhibition et s’était séparé avec fracas de son manager, Chubby Chandler en 2012 – mais a toujours su rebondir.
Performant sur le terrain…
Sans victoire en Grand Chelem depuis ses troisième et quatrième succès à l’été 2014 (Open britannique et PGA Championship), McIlroy a parfois affiché une friabilité mentale qui a fait douter de sa capacité à endosser le rôle de leader. En Ryder Cup aussi il a souvent été dans l’ombre des indéboulonnables piliers européens de la compétition.
Mais aujourd’hui, tout porte à croire qu’une nouvelle ère s’ouvre et que McIlroy est désormais apte à s’emparer du flambeau.
À 33 ans, il est un champion mûr que les fans de golf du monde entier adorent.
D’abord parce que son jeu est toujours spectaculaire. Il possède probablement le driving le plus performant de toute l’histoire du golf. Son arme favorite à l’origine de ses 9 top 10 (3 victoires) en 12 tournois.
A true thing of beauty 🤌 pic.twitter.com/66EhO1nDsM
— PGA TOUR (@PGATOUR) October 23, 2022
…et actif en coulisses
Ensuite parce qu’il est franc, réfléchi et passionné dans ses interviews. Malgré son statut, il est disponible avec les médias, avec le public aussi.
Enfin, parce que depuis quelques années déjà, il défend avec fermeté les valeurs de son sport, parfois ébranlées. Et il agit.
La réunion des joueurs du PGA Tour face à la menace du LIV golf en août dernier ? C’est lui (et un peu son ami – et associé – Tiger Woods aussi…).
La refonte du PGA Tour en 2024 ? C’est (un peu) lui.
Les critiques les plus virulentes envers les dissidents européens (Garcia, Westwood, Poulter, Stenson) ? C’est lui, au risque de se froisser avec ses mentors en Ryder Cup et pour défendre ses convictions. Rory a coupé le cordon. Avec lui, Jon Rahm, Shane Lowry et la nouvelle génération, il est temps que l’Europe tourne la page, rompt avec le passé et ses anciennes gloires, désormais dépassées, et fasse sans eux à Rome en 2023.
Les attaques les plus virulentes envers Greg Norman, le “fondateur” du LIV ? C’est lui, encore lui. Surtout lui !
Rory vs Norman
Il le dit haut et fort, Rory n’aime pas le LIV Golf et encore moins Greg Norman. Quand il a remporté son 21e succès sur le PGA Tour au Canada, le quadruple vainqueur en Majeurs avait déjà dégommé l’Australien, se disant “ravi de doubler les joueurs à 20 succès” (Norman en compte 20…).
Dimanche, quand il a récupéré le trône mondial, McIlroy s’est amusé à se fixer un nouvel objectif en déclarant vouloir atteindre les 332 semaines passées au sommet de “l’Official World Golf Ranking”. Il en est à 107. Devinez qui en compte 331 ?
🚨Stat of the day:@McIlroyRory is back to No.1 in the world (for the 9th time in his career) and into his 107th week at the top of the #OWGR.
1. Tiger 683 wks
2. Norman 331
3. DJ 135
4. Rory 107He will have to stay up there until the #PGAChampionship next May to overtake DJ.
— Nosferatu (@VC606) October 24, 2022
La petite phrase n’est pas anodine. Elle confirme que McIlroy est toujours investi dans le “combat” contre le LIV, même si récemment, il a dit espérer que les choses s’apaisent avec le temps.
Elle confirme aussi que Rory est plus ambitieux que jamais. Avec quatre “top 8” en Grand Chelem en 2022, 3 victoires sur le PGA Tour en l’espace de 5 mois, et une 3e FedEx Cup, il est LE meilleur joueur du monde.
Scheffler, Rahm et d’autres ne l’entendent évidemment pas ainsi. Mais même ses rivaux le reconnaissent. Rory est le boss. A plus d’un titre.
Some golf being played by @McIlroyRory right now. #1 in the world yet again! Congrats to him and his team 🏆
— Justin Thomas (@JustinThomas34) October 23, 2022
©Stuart Franklin/R&A/R&A via Getty Images