30e du ranking européen, le Racingman est conscient d’avoir délivré un exercice 2022 complet qui peut lui permettre de se qualifier dès dimanche pour le prochain Open britannique au Royal Liverpool. Tout en voyant un peu plus loin encore…
Propos recueillis par Lionel VELLA, à Dubaï
C’est à l’ombre, tout près d’un putting-green exposé à un soleil de plomb qu’Antoine Rozner nous a accordé quelques minutes sur les coups de 13h00 locale (10h00 en France). Le Racingman, accompagné par son frère Olivier, a joué neuf trous dans la matinée sur le Earth Course, l’emblématique parcours du DP World Tour Championship. Un tracé qui ne lui a pas franchement souri. Lors de ses deux précédentes finales (en 2020 et 2021), il n’avait pas réussi à accrocher un top 30…
Quand on se retrouve ici à Dubaï pour la finale de la saison regroupant les 50 meilleurs du Tour européen, se dit-on qu’on a finalement réalisé une bonne année de golf ?
Oui, forcément. C’est une belle récompense. C’est le signe d’une saison aboutie, complète, sérieuse. Le champ est réduit. 50 joueurs. C’est peu. Il y a une quinzaine d’entre eux qui ne jouent pas dans la même catégorie que nous, celle qui marque des gros points en Majeurs. Nous, on est une trentaine de joueurs vraiment réguliers sur le circuit européen et cela fait donc vraiment plaisir d’être là.
Vous occupez actuellement la 30e place du ranking européen synonyme de ticket pour l’Open britannique en 2023. N’est-ce pas votre objectif principal cette semaine, celui de rester justement dans ce top 30 jusqu’à dimanche soir ?
Oui, même si je me dis que ce n’est pas une fin en soi. Il y aura encore plusieurs possibilités de se qualifier d’ici juillet à ce British. Maintenant, ce serait top de le faire dès cette semaine. Cela récompenserait une belle saison. Mais je ne rentrerai pas non plus dans ce genre de calcul. Je vais donc d’abord essayer de faire la meilleure semaine possible !
Si j’arrive à prendre confiance sur certaines mises en jeu qui m’embêtent encore ici, je peux glisser des bons scores. En 2020, j’ai le souvenir d’avoir fini sur un 68 (-4) le dimanche.
C’est votre 3e finale. Les deux premières, vous aviez terminé au-delà du top 30. Y-a-t-il là une autre raison de se surpasser ?
C’est vrai que je n’ai jamais très bien réussi sur ce parcours du Earth Course. Mais je pense aussi que ça peut très vite cliquer favorablement pour moi. Si j’arrive à prendre confiance sur certaines mises en jeu qui m’embêtent encore ici, je peux glisser des bons scores. En 2020, j’ai le souvenir d’avoir fini sur un 68 (-4) le dimanche. Je sais donc que j’en suis capable. Je dois juste répéter ce genre de tour plus souvent !
Vous aviez gagné ici en 2020 mais sur l’autre parcours du Jumeirah Golf Estates, le Fire Course. Quelle est la grosse différence avec le Earth Course ?
Cela n’a rien à voir. Le Fire est plus ouvert, il est plus court aussi. Il y a plus de wedges à taper. Sur le Earth, il y a zéro wedge. Les pars 5 sont compliqués et les greens sont beaucoup plus pentus et plus rapides aussi. Les roughs sont bien plus épais également. Le grand jeu est primordial sur le Earth alors que sur le Fire, on peut se permettre de rater un petit peu. Voilà les grosses différences.
Honnêtement, si pour la Hero Cup, j’ai une carte à jouer, pour la Ryder Cup, je suis vraiment loin, en retrait. Il ne faut pas se voiler la face là-dessus. J’ai du retard. Il va falloir que je gagne un ou deux très gros tournois pour mériter cette place.
Du 13 au 15 janvier se déroulera la Hero Cup, l’ex-Seve Trophy, opposant les Britanniques aux continentaux. Une sorte de revue d’effectif avant la Ryder Cup en septembre. Y pensez-vous déjà ?
Oui. Ce serait une belle récompense. Un peu à l’image du British. Il y a une carte à jouer. Les capitaines (Tommy Fleetwood pour les Britanniques, Francesco Molinari pour les continentaux) vont choisir les joueurs. J’ai cru comprendre qu’ils allaient un peu privilégier les jeunes joueurs et les rookies. Alors pourquoi pas. Je le répète, j’ai sûrement une bonne carte à jouer. Il faut juste que je réalise une bonne semaine ici pour avoir ma place.
Avez-vous pu discuter avec Luke Donald, le capitaine de l’équipe européenne de Ryder Cup, la semaine passée en Afrique du Sud durant le Nedbank Golf Challenge ?
Non. Je l’ai très peu croisé. Honnêtement, si pour la Hero Cup, j’ai une carte à jouer, pour la Ryder Cup, je suis vraiment loin, en retrait. Il ne faut pas se voiler la face là-dessus. J’ai du retard. Il va falloir que je gagne un ou deux très gros tournois pour mériter cette place. La route est donc encore très longue. De toute façon, je sais que je dois encore progresser pour faire partie de cette équipe.
Photo : ROSS KINNAIRD / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP