Le golf est sport difficile, pavé de déconvenues, d’échecs, de frustrations. C’est pourquoi on éprouve autant de satisfactions, de joie, de bonheur à le pratiquer ! Une partie de golf est une tempête émotionnelle et on adore ça… Verdict : ne boudez pas vos plaisirs, épousez-les, et si possible avec des témoins !
Le trou n°17 de l’Albatros s’appelle LE VERDICT. Quand le vent est contre, il devient redoutable. Comme le rappelle en souriant l’architecte du parcours, Hubert Chesneau : « on a vu beaucoup de crèmes renversées sur ce green difficile » ! La victoire se joue souvent au bout de cette belle ligne droite.
Joie individuelle et collective
L’émotion, dans la vie, au golf, il ne faut pas la craindre mais la chérir, partir à sa quête, espérer la ressentir ! N’est-ce pas pour ça que l’on vit ou joue au golf ? Pour vivre des émotions. Sachant que la plus belle des émotions jaillit soudain, enfin, lors de la victoire, de la signature d’un contrat ou de la rencontre d’un amour partagé !
Qui, dans sa vie professionnelle, peut se targuer d’avoir ressenti le bonheur collectif, de remporter une Ryder ou une Solheim Cup ?
Cette joie viscérale où l’on se met à danser, à se jeter dans les bras les uns les autres, où l’on se jette dans le bassin du 18 ou dans la fontaine de Trevi ? En fait, pas besoin de Ryder Cup pour ressentir une telle émotion collective : une simple victoire avec son équipe en club, quel que soit le niveau, suffit à nous provoquer cette joie. N’est-ce pas merveilleux ?
Ce qui nous meut, ce sont nos émotions.
L’émotion est l’énergie de notre véhicule. À nous de rester maîtres du volant, du frein et de la boîte de vitesses. Ce qui nous meut, ce sont nos émotions.
Aimons-les et vénérons la plus belle : la joie. Et rappelez-vous que l’on passe d’une joie modérée à une joie intense quand on arrête de faire les choses à moitié, quand on va jusqu’au bout des choses. Il n’est pas question ici de faire bien ou mal les choses, mais de les faire vraiment jusqu’au bout.
Le golf est une voie vers la perfection, si tant est que l’on joue chaque coup avec générosité, moralité, honnêteté, renoncement, sagesse, énergie, patience, détermination, bienveillance et sérénité. Dix vertus pour suivre les enseignements de l’éveil suprême oriental. Vous remarquerez qu’il n’est pas question de résultats dans cette liste, mais d’une manière de monter jusqu’en haut l’escalier du flow: faites les choses à fond, vous y trouverez la joie, quel que soit le résultat.
Avoir confiance en soi
Le problème principal souvent des golfeurs n’est pas le swing, contrairement à ce qu’ils pensent. La plupart du temps, les blocages viennent d’un manque de confiance en soi.
Olga Leonovtich, coach de golf : « J’avais une élève dont le pro venait carrément de lui conseiller d’arrêter le golf ! J’ai donc commencé par lui redonner confiance en lui montrant que sa motricité était parfaite. Je lui disais simplement : “Fais une balle courte”, puis “Fais une balle haute”, et elle savait très bien le faire, sans se poser de question. Je lui ai dit : “Tu vois, tu sais faire ! Donc accepte que tu sais faire.” Quand tu te répètes sans cesse “J’arrive pas, j’arrive pas, j’arrive pas”, effectivement, sans surprise, tu n’y arrives pas, parce que tu es toujours dans le négatif.
Je sais faire !
Il faut faire l’inverse : à chaque fois que tu réussis un coup, te dire : “Ah ! bravo, je sais faire ça. C’est moi qui l’ai fait !” Il faut te valoriser, te féliciter en permanence parce que si tu ne t’aimes pas, comment peux-tu donner de l’amour aux autres ? »
Prendre plaisir dans le process
Le jeu de golf est une école de persévérance, où l’on découvre par la pratique, sur le terrain, que la victoire, quel que soit notre projet, repose sur le travail sur soi, le chemin parcouru, le plaisir de partager ses progrès.
On finit par se souvenir essentiellement des bons moments, des meilleurs coups (surtout s’ils se produisent vers la fin du parcours).
Ce qui m’a le plus nourri : ce goût du challenge, de l’entraînement.
Patricia Meunier-Lebouc, pro de golf : « Au bout du compte, ce qui m’a le plus nourrie, en fait, dans mon parcours individuel, c’est mon goût de l’entraînement. J’adore travailler !
Au putting, ça m’arrivait de faire des exercices de perf’ où je m’interdisais de sortir avant d’avoir réussi l’objectif fixé… Je ne vous dis pas les états par lesquels je passais ! Mais pour moi, c’est une merveille. C’est un truc que j’adore ressentir. Je pense que c’est peut-être le moment où je me suis sentie la plus vivante ! Voilà ! Tout simplement ! C’est ça, le golf, dans sa plus grande expression, c’est ce challenge qui me pousse dans mes retranchements, me force à sortir le meilleur de moi-même ».
Sourire et agir
Thomas Levet a toujours organisé sa vie, pensé et agi en champion. Et c’est l’un des joueurs les plus souriants du circuit. Il fait partie de ces golfeurs qui savent quels ingrédients il faut mettre dans le chaudron magique pour atteindre la performance. Donc le sourire doit en faire partie. CQFD.
Fais ce que tu as à faire.
Thomas Levet, pro de golf : « Plus il y a de pression, plus je suis à l’aise. Dans les tournois, j’ai toujours beaucoup de plaisir à jouer, et ça se voit. Et j’en ai encore plus quand je suis en tête ! Car, par définition, si je suis en tête, c’est que je suis au top de mon niveau ; c’est donc là que tu contrôles le mieux ce que tu es en train de faire, et tu sais que ça va continuer, car tout se passe bien. Donc relax.
Ce qui compte, c’est rester concentré sur ce que tu as à faire, ton propre score. Ensuite, tu vois si l’autre fait mieux ou pas. Mais quoi que fassent les autres, tu dois rester dans ton jeu, supprimer toute pensée parasite qui t’éloignerait de ce que tu as à faire : jouer le mieux possible au golf ».
Éprouver le plaisir insoupçonné du « vrai coup de golf »
Ce dont les non-golfeurs n’ont pas conscience, c’est du plaisir insoupçonné que l’on ressent la première fois où l’on réussit à envoyer une balle haute dans le ciel !
Éric Douennelle, président PGA France : « Quand on parvient à toucher une belle balle, le plaisir que l’on ressent est tellement supérieur à celui qu’on imaginait que ça décuple le plaisir. À partir du moment où l’on ressent cette intensité de plaisir, on est piqué.
En tant qu’ancien professeur d’EPS, j’ai pratiqué quasiment tous les sports, et je peux vous assurer que le golf est particulièrement puissant ».
Prêt à relever le défi
Avoir le goût du défi comme Patricia, c’est formidable, parce que ça lui correspond à 100 %, comme elle l’a découvert, jeune joueuse, avec sa préparatrice mentale et comme elle l’a confirmé tout au long de sa carrière.
Patricia sait parfaitement pourquoi elle a besoin de relever ces défis, quelles émotions elle stimule en les affrontant et pourquoi elle éprouve un véritable plaisir en les vivant. Mais ne vous croyez pas pour autant obligé de l’imiter.
Qu’est-ce qui vous rend plus vivant ? Plus joyeux ?
Avant de vous mettre martel en tête, demandez-vous plutôt si ce défi, une fois relevé, vous apportera du plaisir, vous rendra un peu plus heureux.
Souvenez-vous des mots de Patricia : « Je pense que c’est peut-être le moment où je me sens la plus vivante ! »
Voilà le vrai indicateur de vérité. Seule la satisfaction personnelle, intérieure, est à rechercher. Qu’est-ce qui vous rend plus vivant ? Plus joyeux ?
Golfez !
Les émotions, ne cherchez pas à les étouffer, juste à les vivre, les ressentir, les canaliser autrement quand elles vous submergent, vous parasitent. Apprenez d’elles, dialoguez avec elles, au lieu de chercher à les fuir ou à les étrangler.
En compétition, l’heure n’est plus à l’entraînement mais au jeu ! Il est temps de golfer !
Relevez seulement les défis qui sont bons pour vous, en y mettant vraiment toute l’énergie de la joie ; ne vous brûlez pas les ailes aux lumières qui ne sont pas les vôtres. Mais golfez maintenant !
L’ALBATROS, PARCOURS DE VIE
Cet article est un extrait digest de l’ouvrage L’Albatros parcours de vie*
Quel que soit votre niveau (du débutant au pro), n’hésitez pas à contacter Jean-Christophe Buchot, coach en stratégie et optimisation des performances, pour des accompagnements spécifiques : jcbuchot@albatros-coaching.fr
* L’Albatros, parcours de vie, aux éditions Amphora, par JCh Buchot, avec le soutien de la ffgolf. Plus d’infos sur : albatros-coaching.fr
Précédemment
Votre progression dépend de votre approche stratégique et psychologique sur le parcours, c’est pourquoi nous vous invitons à considérer chaque parcours de golf comme un voyage initiatique.
Et ce voyage, nous vous proposons de le faire sur le parcours mythique du Golf national, l’Albatros, en retrouvant ici les épisodes précédents :
Épisode 1 : EN AVANT – Prendre son élan
Épisode 2 : L’APPONTAGE – Trouver sa mission
Épisode 3 : LE MÉRANTAIS – Trouver son élément
Épisode 4 : CHATEAUFORT — Trouver sa force
Épisode 5 : PLEIN GAZ – Trouver sa passion
Épisode 6 : MAÏS ET COLZA – Trouver ses racines et ses ailes
Épisode 7 : LE DROMADAIRE – Devenir heureux avec son Je.u
Épisode 8 : GREEN-KEEPER — Devenir compétent inconscient
Épisode 9 : VENT DEBOUT — Jouer en mode sans échec
Épisode 10 : LA MARE AUX FOULQUES – Mieux se préparer pour aller plus loin
Episode 11 : LES GRENOUILLES – Engranger du positif avec Patricia Meunier-Lebouc
Épisode 12 : LE GOULET – Performer sur le parcours et au-delà
Épisode 13 : L’ILE AUX CHENES – Sculpter son swing
Episode 14 : LES COLLINES DE COLLIN – Avoir la chance du vainqueur
Épisode 15 : LE JUGE – Apprendre à gagner
Épisode 16 : L’APPEL – Nager dans le flow
Cet article est un extrait de l’ouvrage L’Albatros, parcours de vie.
Quel que soit votre niveau (du débutant au pro), n’hésitez pas à contacter Jean-Christophe Buchot, coach en stratégie et optimisation des performances, pour des accompagnements spécifiques : jcbuchot@albatros-coaching.fr
©JCH.BUCHOT – 2022