Troisièmes à un point des leaders au départ de ce dernier tour en formule fourballs, Victor Riu et Stanislas Caturla sont parvenus à dompter la redoutable paire réunionnaise Julien Sale-Alexandre Daydou à l’issue d’un play-off à rebondissements.
Lionel VELLA, à la Réunion
Fin de tournoi à rebondissements multiples ce dimanche au golf du Bassin Bleu. En rentrant un huitième birdie sur le par 5 du 18 pour un score record de -10 (61) égalé – d’abord battu par Camille Bordone et Tom Santa un peu plus tôt dans la journée – la paire Victor Riu-Stanislas Caturla pensait avoir fait le plus dur en prenant les commandes du tournoi à -20.
C’était sans compter sur la force mentale de Julien Sale et d’Alexandre Daydou, eux aussi auteurs d’un sublime birdie sur le 18 après une série incroyable d’exploits entre le 11 et ce même 18 : six birdies claqués en huit trous. 62 (-9) et -20 score final !
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Il fallait donc se résoudre pour la première fois dans l’histoire du tournoi à un supplément de frissons en formule… foursome. Une nouvelle qui, visiblement, ne réjouissaient pas vraiment les deux paires, qui auraient préféré continuer ce bras de fer en fourballs. Mais la règle, c’est la règle et c’est donc dans ce format bien plus aléatoire que les quatre golfeurs s’élançaient en trou par trou (comprenez mort subite) depuis le par 4 du 17…
Après deux mises en jeu pleine piste puis deux fléchettes administrées sur le green, à distance quasi égale du drapeau, Victor Riu enquillait un sublime putt de plus de sept mètres pour birdie. Mais il était écrit que ce play-off réserverait encore quelques coups de théâtre. A l’image de cette ficelle d’Alexandre Daydou plein trou, là aussi pour birdie, obligeant les deux équipes à prolonger l’aventure sur le par 5 du 18. Juge de paix par excellence !
Depuis que je suis pro, ça faisait au moins dix ans que je n’avais pas fait de play-off. C’est toujours cool au départ d’avoir les mains qui tremblent et d’avoir surtout su gérer par la suite.
Victor Riu
Après deux mises en jeu une fois encore parfaites, Victor Riu, toujours lui, plaçait sa balle à un peu moins de deux mètres du trou pour… eagle alors que l’attaque de Daydou restait court de green. L’approche de Julien Sale manquait à son tour de tonus et mettait de facto le binôme Riu-Caturla en position plus que favorable. D’autant que le putt de Daydou pour birdie ne trouvait pas la cible.
Deux putts pour la victoire, un seul suffisait pour Stan Caturla qui, dans un cri de bonheur, offrait la victoire à son partenaire avec cet eagle quasi donné. « Depuis que je suis pro, ça faisait au moins dix ans que je n’avais pas fait de play-off, souffle, incrédule, Victor Riu. C’est toujours cool au départ d’avoir les mains qui tremblent et d’avoir surtout su gérer par la suite. On prend à chaque fois un grand plaisir à participer à ce tournoi. C’est le bonus de fin d’année pour la plupart des golfeurs. C’est toujours génial de jouer un tel événement en équipe, chose qui n’arrive jamais chez les pros. Si ce n’est à la Ryder Cup. »
Stan Caturla raccroche et se dirige vers l’enseignement
« Je pense qu’on a très bien communiqué, notamment sur les longueurs de fers, enchaîne Stanislas Caturla, créateur du WinTour, un circuit « pay and play » français lancé en juillet 2020. Cela peut paraître dingue mais on n’a jamais joué ensemble plus de 18 trous en compétition. Et c’est comme si on était du même club et qu’on se connaissait parfaitement. Gagner, c’est un vrai rêve pour moi, alors que je ne joue plus depuis plus de deux ans et demi… » « On a eu une bonne attitude, ajoute Victor Riu, membre du Challenge Tour alors que Stanislas Caturla a décidé de raccrocher pour se diriger vers l’enseignement. Hier, on a vraiment mal commencé. On était +4 après 5 trous mais on n’a jamais paniqué. On était assez serein tout au long des trois jours. »
Forcément, dans l’autre camp, la déception était palpable, notamment chez Alexandre Daydou, qui n’arrivait d’ailleurs pas à maitriser son émotion, lui qui signait chez lui à La Réunion, sa troisième deuxième place dans ces Internationaux de France professionnels de double.
Vu le jeu que j’ai produit lors des deux premiers jours, je suis quand même très content. Cela m’a fait plaisir de jouer de nouveau très bien au golf.
Alexandre Daydou
« Cela reste une très belle semaine avec neuf derniers trous de folie, murmure-t-il, les larmes aux yeux. Vu le jeu que j’ai produit lors des deux premiers jours, je suis quand même très content. Cela m’a fait plaisir de jouer de nouveau très bien au golf. C’est bien sûr aussi de la déception parce qu’ils ont été meilleurs sur ce dernier trou. Un peu plus encore que les dernières années, je passe tout près de la gagne. J’ai quelque part cette satisfaction de ne pas avoir perdu le tournoi. C’est eux qui l’ont gagné. Mais la déception est là… »
Auteurs d’un dernier eagle sur le 18, la paire surprise de ces 9es Internationaux de France, Thomas Dorier-Romain Guillon, prenait de son côté la troisième place à -18 avec un dernier tour bouclé en 64 (-7). Ils avaient fini 17es l’an passé !
Julien Guerrier et Grégory Havret au-delà du top 10
« Le bilan est positif évidemment, résume Romain Guillon. Cela a été top de partager une super partie avec deux très grands joueurs (Alexandre Daydou-Julien Sale). Les ambiances de dernière partie, c’est un peu particulier mais ils ont été cools. On a connu un passage difficile entre le 10 et le 13 où ça a manqué de birdie. » « Trois jours géniaux, poursuit Thomas Dorier. Partager ce dimanche avec des joueurs du Challenge Tour, c’est très enrichissant. Mais on s’est accrochés jusqu’au bout. On est vraiment contents ! »
Avec un score là aussi canon de 62 (-9), Maxime Radureau, ancien vainqueur du tournoi en 2019, et Anthony Grenier, terminaient seuls quatrièmes à -17. Julien Guerrier et Grégory Havret, les deux têtes d’affiches, devaient quant à eux se contenter respectivement d’une 15e et d’une 20e place à -7 et -6.
Rendez-vous dans un an, au golf de Bourbon cette fois, avec, on l’espère, autant de jolis de coups de golf et autant de bonne humeur.