Il l’a fait, et avec la manière. En remportant dimanche le Genesis Invitational à Los Angeles, au terme d’un duel au sommet face à Max Homa Jon Rahm est redevenu n°1 mondial. À six semaines du Masters à Augusta le Basque s’empare également de la tête de la FedEx Cup !
Il a fallu deux birdies somptueux de Jon Rahm, au 14 et au 16, sur le mythique parcours du Riviera Country Club, pour qu’il mate enfin la résistance de Max Homa, aux avant-postes depuis jeudi.
Le meilleur des Américains ce week-end, sur ses terres californiennes, monte sur la deuxième marche deux ans après avoir reçu le trophée des mains de Tiger Woods l’hôte prestigieux de cet historique rendez-vous du PGA Tour.
Dans ce 3e tournoi « boosté » de la saison qui avait attiré 19 des 20 meilleurs joueurs du monde, Homa, désormais 8e joueur mondial, a tenu la dragée haute à son prestigieux adversaire jusqu’au dernier trou.
Dimanche c’est lui qui a le plus contesté la domination de l’Espagnol, en rendant une carte de 68 (5 birdies, 3 bogeys). Parti avec trois coups de retard le Local Hero de Riviera est même passé seul en tête du tournoi au 12 et il s’en est fallu de peu que sa merveille d’approche au 18 lui permette d’arracher un play-off !
So close for Max Homa. pic.twitter.com/cqPhaY5BJt
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Trois victoires en 2023
Au rayon des statistiques, dont les Américains raffolent, c’est la 3e victoire de Rahm en 2023, après le Tournament of Champions à Hawaï et l’American Express.
Sa 5e victoire sur ses 9 derniers tournois disputés. Et sa 10e sur le PGA Tour, alors qu’il n’a que 28 ans.
Je suis épuisé, parce qu’il y a eu une grosse bagarre avec Max (Homa) et parce que Patrick (Cantlay) nous a fait peur
Jon Rahm
Enfin, pour faire bonne mesure, il est aussi le premier Européen à triompher sur le mythique Riviera depuis Sir Nick Faldo en 1998, il y a tout juste 25 ans. Sur un parcours où ni Tiger Woods, ni Jack Nicklaus, ont réussi à s’imposer.
« C’est un club qui a tellement d’histoire que c’est spécial de gagner ici », a réagi le champion espagnol, avant de recevoir le trophée des mains de Tiger, héros de sa jeunesse. « Je suis épuisé, parce qu’il y a eu une grosse bagarre avec Max (Homa) et parce que Patrick (Cantlay) nous a fait peur », a ajouté le héros du jour, qui a terminé à 17 coups sous le par.
Egalité parfaite au départ du 11
Le ton de cette journée a été donné par Homa dès le trou N.3, quand il a fait un birdie pour grimper à -14 alors que Rahm a concédé son premier bogey.
Après 10 trous les deux hommes se sont retrouvés à égalité parfaite grâce à deux birdies consécutifs d’Homa, au 9 et au 10, et un bogey de Rahm sur ce premier petit par 4 piégeux du retour.
Le moins qu’on puisse dire c’est que l’Espagnol a eu toutes les peines du monde à contenir les assauts de son adversaire.
« Après le 12, sur ce parcours vraiment difficile, je me suis dit que je devais absolument jouer dans le par sur les cinq ou six derniers trous pour avoir une chance de gagner », a confié Rahm qui a finalement fait bien mieux.
D’abord un très long putt parfait, parti du bord du green du 14, pour remonter à -16 et ponctué d’un rugissement que n’aurait pas renié Tiger Woods !
Roars for Rahm 🗣@JonRahmPGA is back on top @TheGenesisInv. pic.twitter.com/nPiUxEWSO0
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Puis un fer 8 somptueux sur le tee du 16 (le dernier par 3), pour frôler le trou en un qui lui aurait rapporté une belle voiture ainsi qu’à son cadet.
😱 @JonRahmPGA is RIDICULOUS!
Nearly an ace and the closest of the day on 16. pic.twitter.com/As1nKRfeaD
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Revenu à la marque de -17, comme après le 8, grâce à son 5e birdie du jour (pour 3 bogeys). Rahm a tremblé jusqu’au bout mais c’est bien lui qui a pu serrer le poing au 18 en signe de nouveau triomphe.
Racking up win No. 10 at Riviera 🏆 pic.twitter.com/iiIEB16QHo
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Cantlay sur le podium
Comme c’était jour de fête en Californie, le spectacle était partout et le peloton de chasse s’en est donné à cœur joie.
À commencer par Patrick Cantlay, digne de son statut de 4e joueur mondial ce lundi. Il a grimpé jusqu’à -15, peu après la mi-parcours, et a arraché sa place sur le podium, à -14, grâce à une dernière carte de 67 agrémentée de 6 birdies (pour 4 bogeys).
Strong Sunday from @WillZalatoris 👏 pic.twitter.com/wInzG1xt7m
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Un autre Américain a frappé un grand coup, Will Zalatoris, auteur d’un superbe dernier tour en 64 (8 birdies, 1 bogey) pour prendre la 4e place, à -13, et devancer Keith Mitchell, seul 5e à -12.
Le nouveau 44e joueur mondial a eu l’honneur et le privilège de passer deux jours en compagnie de Rahm et Homa, qui ont mis la barre très haut. Loin d’être ridicule dimanche, il a été freiné par un manque de réussite désolant au putting.
Il a aussi le mérite d’avoir devancé plusieurs caïds du PGA Tour, comme par exemple Collin Morikawa, 6e ex-aequo avec Sahith Theegala. Malgré ce bon résultat décroché grâce à un finish ébouriffant birdie, eagle, birdie, Morikawa perd une place au classement mondial et redescend au 10e rang.
Birdie. Eagle. Birdie. @Collin_Morikawa is the only player on record to play the final three holes at Riviera in 4-under.
He’s now T5 @TheGenesisInv. pic.twitter.com/EeGVj8DAcV
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Tiger battu mais content
De son côté Tiger Woods, revêtu comme à son habitude de son célèbre polo rouge du dimanche, a rendu une carte de 73 et terminé 45e.
Mais le Tigre était beaucoup moins déçu que vendredi, après son 2e tour très frustrant et ce score de 74 qui avait failli lui faire rater le cut.
Pour son tournoi de reprise Woods a joué deux tours sous le par (69 jeudi, 67 samedi) et ravi les spectateurs. Il a terminé nettement moins épuisé que lors de ses précédentes sorties de 2022. De quoi rassurer ceux qui espèrent le voir être un concurrent sérieux à une 6e veste verte lors du Masters début avril.
Lots of love for @TigerWoods 🐅 pic.twitter.com/opkBjbN23J
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Scheffler et McIlroy ont déçu
Last but not least, comme disent les Américains, les deux autres membres attitrés du trio de tête du golf mondial, Scottie Scheffler et Rory McIlroy, ont connu des fortunes diverses.
L’Américain, victorieux dimanche dernier à Phoenix, termine 12e, à -8, au bout d’un tournoi sans grand relief (70-68-70-68) pour celui qui était arrivé à L.A avec le label de N.1 mondial mais qui doit logiquement céder le trône au vainqueur du jour.
Quant au Nord-Irlandais, vainqueur à Dubaï en janvier, il devra se contenter d’une modeste 29e place, à -4 (67-69-73-71), qu’il peut attribuer à un putting largement défaillant. Lui aussi recul d’une place dans la hiérarchie. Il est désormais troisième derrière Scheffler et Rahm.
Un classement qui semble cette fois nettement plus incontestable.
Le résumé vidéo du 4e Tour
Le classement final