Ses fans sont rassurés, lui aussi Tiger Woods est en bien meilleure forme que l’an dernier à la même époque. On s’en est rendu compte pendant tout ce Genesis Invitational, à Los Angeles, où il a alterné le bon et le moins bon, après sept mois d’absence. Et où il a surtout montré que le travail acharné de rééducation, avec toute son équipe, commençait à porter ses fruits.
Les trois sorties de Tiger Woods en 2022, au Masters (47e), au PGA Championship (abandon après le 3e tour) et à St Andrews pour The Open (cut manqué), avaient relevé du miracle à répétition, un an seulement après son accident de voiture à Los Angeles.
Le Tigre était blessé, il souffrait, il boitait bas, mais il était là et les foules se pressaient pour admirer son courage, sa résilience, à défaut de ses coups ou ses scores.
Mon jeu, ça va, même s’il est un peu rouillé. J’ai fait quelques erreurs stupides, ici et là. Mais j’ai plutôt bien tapé dans la balle
Nous sommes en 2023 et tout a changé, enfin presque. Tiger Woods ressemble à nouveau à un joueur de golf en état de marche, et même s’il grimace parfois, son jeu est en train de se remettre en place.
« Mon jeu, ça va, même s’il est un peu rouillé. J’ai fait quelques erreurs stupides, ici et là, j’ai eu du mal à m’adapter au changement de vitesse des greens, d’un jour à l’autre, mais j’ai plutôt bien tapé dans la balle », a confié l’ex-numéro 1 mondial après avoir signé sa dernière carte de la semaine, un 73 dimanche, bien plus encourageant que son 74 de vendredi, quand il avait failli rater le cut de son grand retour sur le PGA Tour.
Une carte de 69 jeudi, une autre de 67 samedi
« Vous avez réussi à faire quatre tours d’affilée, en plus du Pro-Am mercredi, comment vous sentez-vous ? », a demandé la journaliste de CBS. « Réussir à marcher, c’est vraiment l’objectif principal. Et je dois vraiment remercier toute mon équipe, car ils ont fait en sorte, le matin et le soir, que j’ai une chance de bien taper la balle », a répondu le Tigre, fatigué mais visiblement rassuré, soulagé, heureux.
Si l’on regarde son bilan chiffré cette semaine sur ce parcours du Riviera Country Club où il ne s’est jamais imposé pendant sa carrière professionnelle, il y a de nombreux motifs d’encouragement. D’abord il y a ces deux excellentes cartes, un 69 jeudi, un 67 samedi, en tapant de longs drives, en retrouvant des sensations avec ses fers, en dépit de quelques moments d’absence au putting.
Un eagle samedi sur le 1
Malgré tous ces petits bémols, explicables par le manque de compétition depuis juillet 2022 en Ecosse, il y a eu des birdies chaque jour (4 jeudi, 2 vendredi, 3 samedi et encore 3 dimanche), et même un eagle samedi sur le 1, sommet d’un “moving day” qu’il a réussi à “électriser” comme à ses plus belles heures.
A roar nobody would’ve been ready for 😵
The tap-in eagle putt moves @TigerWoods to T26 (-3) @TheGenesisInv. pic.twitter.com/PYZYNIuDva
— PGA TOUR (@PGATOUR) February 18, 2023
Au delà des scores, il y avait l’attitude générale, la gestuelle, l’impression par moment qu’il souffrait moins de sa jambe droite, de sa cheville froissée, et que sa voute plantaire le laissait à peu près tranquille.
Il a boité les 4 jours mais pas de façon aussi inquiétante que lors de ces dernières apparitions. Il a bien rigolé avec ses deux compères, Rory McIlroy et Justin Thomas, jeudi et vendredi, il a très bien joué samedi, et il a assuré l’essentiel dimanche, pour ne pas finir en queue de classement.
Devant quelques pointures…
Autre motif de satisfaction, au delà de sa 45e place sur 130 engagés, pour son premier tournoi du PGA Tour depuis le Zozo Championship fin 2020 au Japon, il a laissé derrière lui au classement quelques pointures, des pros plus jeunes et plus forts que lui, qui jouent chaque semaine ou presque, qui n’ont pas détruit leur SUV et leur jambe droite en février 2021 sur les hauteurs de Los Angeles.
208 yards ➡️ 7 feet@TigerWoods shaped this one perfectly on No. 6 @TheGenesisInv. pic.twitter.com/ZWTVz0Nn7f
— PGA TOUR (@PGATOUR) February 19, 2023
La liste est longue, avec par exemple Adam Scott (65e à +5), ou encore Matthew Fitzpatrick et Justin Rose, qui ont manqué le cut, tout comme Jordan Spieth et Hideki Matsuyama, tous des vainqueurs de Majeurs.
Les Majeurs, c’est le grand sujet du Tigre. À 47 ans, Woods n’a pas renoncé à en gagner encore un, deux ou trois, pour qui sait égaliser le grand Jack Nicklaus, l’idole de sa jeunesse. Il l’a laissé entendre très clairement, en arrivant à Los Angeles : « Je ne serais pas là si je ne me sentais pas capable de battre tous ces gars ».
Priorité aux Majeurs
« Je l’ai déjà dit et je le répète: j’en ai joué trois l’an dernier, j’espère jouer les quatre cette année. Et je ferai peut-être un ou deux tournois en plus si mon corps le permet », a encore expliqué Tiger dimanche.
Il a même ajouté en souriant qu’il reviendrait peut-être l’an prochain au Genesis Invitational, comme joueur, pour essayer de gagner, enfin, sur ce parcours mythique du Riviera Country Club.
The flatstick is heating up 🔥 @TigerWoods gets up-and-down from the bunker on No. 3 @TheGenesisInv. pic.twitter.com/bQbvQ4ozCC
— PGA TOUR (@PGATOUR) February 19, 2023
En attendant, le premier Majeur de l’année 2023 se profile à l’horizon, le Masters, du 6 au 9 avril à Augusta National, sur un parcours qu’il connaît comme les poches de ses anciennes vestes vertes enfilées en 1997, 2001, 2002, 2005 et 2019.
On peut déjà être sûr d’une chose, Tiger Woods va le préparer soigneusement, avec toute son équipe médicale, dans son jardin et sur ses parcours préférés de Floride, autour de Jupiter.
J’en ai joué trois l’an dernier, j’espère jouer les quatre cette année
Et si tout se passe normalement, il sera parfaitement capable, dans six semaines en Georgie, de faire mieux qu’au Masters 2022 (47e). Il avait mal partout mais il avait terminé juste devant un certain Max Homa (48e), 2e dimanche du Genesis Invitational, derrière le numéro 1 mondial, Jon Rahm.
Photo: Cliff Hawkins/Getty Images/AFP