Largement impliqué dans les changements apportés aux “Elevated Tournaments” du PGA Tour en 2024, Rory McIlroy a pris la parole pour défendre les choix du PGA Tour de favoriser les champs réduits et l’absence de cut.
Le circuit américain a confirmé qu’à partir de l’année prochaine, plusieurs tournois parmi les plus lucratifs se dérouleront selon un format qui ne prévoit pas de cut après deux tours et qu’ils seront réservés à une élite de 70 à 80 joueurs.
Les modifications, dont les premières rumeurs ont émergé sur les réseaux sociaux mercredi après-midi, auraient été approuvées par le conseil d’administration du PGA Tour lors d’une réunion mardi avant d’être partagées avec les joueurs.
Si vous demandez à Mastercard de payer 20 millions de dollars pour sponsoriser un tournoi, ils vous demandent en échange la garantie de voir les stars le week-end. Il faut accepter de devoir en passer par là
Evidemment les critiques ne se sont pas fait attendre et les comparaisons avec le LIV Golf, le circuit polémique de Greg Norman financé par le Fonds d’investissement public (PIF) d’Arabie saoudite, ont fleuri sur Twitter.
Interrogé en conférence de presse en prélude de l’Arnold Palmer Invitational, Rory McIlroy a insisté sur le fait que les changements avaient été décidés dans l’intérêt du circuit mais aussi en pensant à tous les joueurs du PGA Tour, pas seulement les mieux classés.
« Évidemment, j’ai fait partie des discussions et j’approuve car je pense que cela rend le circuit plus compétitif. Je pense que cela crée un produit vraiment plus attractif », confie le Nord-Irlandais.
« Si vous êtes un joueur vous n’aurez plus à attendre toute une année pour faire fructifier vos bons résultats avec de nouvelles opportunités de jeu. Ces opportunités se présentent à vous immédiatement. »
« En jouant bien pendant deux ou trois semaines, un joueur pourra intégrer un “Designated Event”. Et s’il continue à bien jouer, il n’en sort pas. Par exemple, quelqu’un comme Chris Kirk la semaine dernière qui gagne le Honda Classic en fera partie. Gagner est vraiment ce qui comptera sur ce circuit. Le fait de bien jouer sera mieux récompensé. »
D’autres “Cuts” en voie de disparition ?
La question de l’absence de cut a également été abordée. Les amoureux du golf ne craignent que ce principe établi afin de mieux rémunérer les meilleurs joueurs après 4 tours mais aussi de donner la chance à plus de candidats en début de tournoi soit amené à disparaître.
Ils regrettent que le PGA Tour s’aligne en quelque sorte sur une pratique du LIV qui met en péril le concept de méritocratie.
« Nous avons toujours eu des tournois sans cut sur ce circuit. Rappelez-vous des quatre WGC (Championnats du Monde), il y a aussi les 3 tournois des Playoffs de la FedEx Cup. il y a la CJ Cup, le ZOZO », explique Rory McIlroy.
En effet, si l’on compare les tournois sans cut en 2019 et ceux annoncés ou en passe de l’être en 2024, leur nombre évolue de 9 à 11. (Cf tableau ci-dessus – Entre parenthèse le total de joueurs ayant participé).
« Y en aura-t-il quelques-uns supplémentaires ? Peut être. C’est encore en discussion », indique le numéro 3 mondial.
« Si vous demandez à Mastercard de payer 20 millions de dollars pour sponsoriser un tournoi, ils vous demandent en échange la garantie de voir les stars le week-end. Il faut accepter de devoir en passer par là. »
On l’a bien compris. Avoir l’assurance de voir les vedettes du circuit pendant les 4 tours rassure les principaux partenaires du PGA Tour qui ont certainement fait pression pour prolonger leur bail et participer à la colossale augmentation des dotations.
©Richard HEATHCOTE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP