Au lendemain de l’annonce de l’USGA et du R&A d’introduire de nouvelles méthodes de test auxquelles les balles réservées à l’élite devront désormais se conformer, plusieurs voix s’élèvent pour critiquer cette décision qui risque de fracturer le golf.
Les premiers à réagir ont été les joueurs et notamment Bryson DeChambeau, réputé pour avoir modifié son style de jeu afin de favoriser la distance. Le vainqueur de l’US Open 2020, désormais joueur du circuit dissident de Greg Norman, a critiqué ce qu’il considère comme « un retour en arrière au moment où le golf a besoin de séduire les nouvelles générations. »
En modifiant la vitesse du robot-testeur qui va désormais swinguer à 127 mph au lieu de 120 mph, les instances visent essentiellement les joueurs les plus puissants dont fait partie DeChambeau mais également Rory McIlroy, Jon Rahm et bien d’autres.
Le PGA Tour s’interroge
Du côté du PGA Tour, on ne s’est pas encore exprimé de façon officielle. La décision concernant l’adoption de ce qui sera à partir de janvier 2026 une règle locale va certainement faire débat encore plusieurs mois.
Le circuit américain a simplement déclaré qu’il avait l’intention de poursuivre sa propre « analyse indépendante approfondie » de la façon dont la distance impacte le jeu sur le PGA Tour avant de décider de mettre en œuvre ou non le modèle de règle locale proposé.
« Le circuit reste déterminé à garantir que toutes les solutions futures identifiées profitent au jeu dans son ensemble, sans impact négatif sur nos compétitions, ses joueurs ou le plaisir de nos fans. »
Autrement dit, on s’interroge sur les conséquences pour le spectacle d’un tel changement.
Les Majeurs divisés ?
Comme l’a dit le CEO du Royal & Ancient, Martin Slumbers, le but de la proposition est de « protéger l’intégrité du sport et de réduire la pression concernant l’allongement des parcours. »
Les spécialistes estiment que pour les plus longs frappeurs, l’introduction d’une nouvelle balle répondant aux nouveaux critères de test va se traduire par une perte de distance d’environ 15 à 20 yards. Mais cela pourrait ne concerner que les joueurs dont la vitesse de swing est la plus rapide.
Il va sans dire que les deux instances ont l’intention d’obliger les joueurs à utiliser cette “deuxième balle” dans les deux tournois Majeurs dont ils ont la charge. The Open et l’US Open proposeront donc ces balles “bridées” à partir de 2026.
La PGA of America va certainement se ranger de leur côté comme on peut le lire dans un communiqué publié quelques heures après l’annonce. « Nous sommes ravis qu’il ne soit plus mis l’accent sur un changement ou une modification de la balle et des clubs destinés aux joueurs de loisirs. »
En ce qui concerne le PGA Championship 2026, la PGA of America explique qu’il est encore trop tôt pour se prononcer. « Tant que nous ne connaîtrons pas les détails de la règle locale modèle proposée, nous ne sommes pas en mesure de prendre cette décision. »
Silence radio à Augusta
En Géorgie, où l’on se prépare à accueillir le premier Majeur de la saison dans moins de 4 semaines, c’est le silence total. L’Augusta National Golf Club, comme à son habitude serait-on tenté d’écrire, réserve sa réponse. On en saura certainement plus lors de la conférence de presse de Fred Riley en amont du Masters.
Titleist veut avoir son mot à dire
Le fabricant de la balle numéro un chez les pros est en revanche farouchement opposé à cette “bifurcation” entre joueurs élite et joueurs loisirs. Titleist, dont les fameuses ProV1 et ProV1X sont toujours les plus jouées au plus haut niveau, regrette cette décision.
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— Titleist (@Titleist) March 14, 2023
« L’unification est une force puissamment positive dans le jeu, et nous pensons que la bifurcation sera préjudiciable au bien-être à long terme du golf. En conséquence, nous participerons activement aux discussions avec les instances dirigeantes », explique David Maher, le CEO d’Acushnet.
Tandis que chez Callaway, on se montre plus réservé à ce stade. « Nous étudions toutes les informations concernant la proposition qui nous ont été fournies et nous ne ferons pas d’autres commentaires dans l’immédiat. »
©Chuck Burton/Getty Images/AFP