Pour la troisième fois depuis son retour après son accident de voiture, Tiger Woods a dû se résoudre à abandonner au cours d’un tournoi. Cette fois, ce n’est pas une blessure physique qui l’a obligé à jeter l’éponge, mais un virus. Quoi qu’il en soit, ce nouveau contretemps ne fait qu’ajouter aux doutes autour de ses capacités à revenir au premier plan.
L’inquiétude était très grande quand deux camions de pompiers, une ambulance et des officiers de sécurité se sont postés devant le club-house du Rivera Country Club quelques minutes après l’abandon de Tiger Woods.
Joueurs, suiveurs, journalistes, tous ont cherché à obtenir des nouvelles de la santé du champion. Sans succès.
Quelques heures plus tard, le Tigre est sorti du bâtiment et a quitté le tournoi, sans un mot, chargeant son associé et ami, Rob McNamara, de donner des bribes d’informations dans le but de rassurer. Un virus (une grippe) serait à l’origine d’un état de déshydratation de l’Américain, pris de vertiges.
La scène dit quand même beaucoup du mystère qui entoure la santé générale de Tiger Woods et les interrogations qui se multiplient sur son avenir en tant que joueur professionnel.
Depuis son accident en février 2021, l’homme aux 15 victoires en Majeur n’a pu jouer que sept tournois. Il est allé au bout de seulement trois d’entre eux (47e du Masters 2022, 45e du Genesis Invitational et 18e, sur 20 joueurs du Hero World Challenge 2023).
Un cut manqué (The Open 2022) et trois abandons en cours de tournoi (PGA Championship 2022, Masters 2023 et Genesis Invitational 2024) rendent son bilan sportif famélique et son bilan médical inquiétant.
Toujours des douleurs, un swing rigide
Interrogés à la fin de l’année dernière, de nombreux joueurs français nous avaient fait part de leurs doutes sur la possibilité d’un « come back » gagnant du Tigre.
Il n’y a plus grand-monde, il faut bien le dire, pour y croire, sauf peut-être Tiger Woods lui-même. Qui répète à chacune de ses apparitions publiques qu’il s’aligne en tournoi pour gagner. Sauf que la réalité est tout autre, en plus d’être douloureuse. Certes, grâce à une musculature impressionnante, il est toujours un gros frappeur du PGA Tour, mais son swing manque cruellement de fluidité et ses douleurs à la jambe et même au dos sont loin d’être résorbées.
Sa meilleure carte en deux ans ? Un 67 (-4) au 3e tour à Riviera l’an passé. Pour le reste, Tiger a fait tantôt de la peine tellement il a laissé traîner sa misère sur les parcours en grimaçant de douleur, tantôt fait naître un vague sentiment de nostalgie, quand il a parfois réussi des miracles autour des greens pour compenser ses errements dans le grand jeu. C’est bien, mais ce n’est pas suffisant.
Le Players Championship avant le Masters ?
A 48 ans, son avenir sur le PGA Tour s’inscrit en pointillés. Il avait annoncé à la fin de l’année dernière qu’il jouerait un tournoi par mois en 2023. Dès janvier, la promesse n’a pu être tenue. Il affirme ne plus souffrir de la cheville mais il boite toujours ostensiblement et on a peine à croire qu’il soit en mesure de jouer quatre tours régulièrement.
Sans doute, comme il l’avait laissé entendre, profitera-t-il de son passage à la cinquantaine pour prendre la direction du PGA Tour Champions, où il sera autorisé à jouer en voiturette.
Il est évidemment exempté à vie sur le Masters, où on espère le voir en avril. Jouera-t-il un autre tournoi avant Augusta ? Peut-être s’alignera-t-il au Players Championship. Il est peu probable qu’il soit à Bay Hill en mars, pour le 4e Signature Event de la saison.
Et pour quoi faire ? On n’aimerait vraiment que ses apparitions sporadiques ne virent pas au pathétique.
Tous les fans de Tiger Woods rêve d’un dernier coup d’éclat, d’une dernière grande victoire. Son sacre au Masters 2019, plus de 11 ans après son précédent triomphe en Majeur (déjà sur une jambe à l’US Open 2008) fut célébré comme un miracle tellement il fut inattendu…
Tiger nous a appris à ne jamais dire jamais. Mais il faudrait déjà un frémissement pour commencer à y croire. Malheureusement, depuis cette terrible sortie de route de février 2021, Woods n’a pas montré le moindre signe d’un possible « come back » gagnant. Seul motif d’espoir cette pub pour sa nouvelle marque dans lequel il dit :
“Evertime they said I couldn’t, I showed I could”. À chaque fois qu’ils ont dit que je n’en étais pas capable, j’ai montré que je l’étais.
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— NUCLR GOLF (@NUCLRGOLF) February 13, 2024
Le slogan est vibrant. Il ressemble aujourd’hui à un vœu pieux.
© Ross Kinnaird/Getty Images/AFP