Troisième de la Road to Mallorca avant d’aborder le Blot Open de Bretagne qu’il n’a plus joué depuis 2012, Alexander Levy a retrouvé de la sérénité en se reconstruisant sur le Challenge Tour. Avec son caddie Rudy Thuillier, le quintuple vainqueur sur le DP World Tour est bien parti pour réussir son objectif annoncé : retrouver l’élite du golf européen.
Propos recueillis par David CHARPENET, à Pléneuf-Val-André,
Golf PLANETE : Quel bilan tirez-vous de ces premiers mois sur le Challenge Tour et de votre troisième place à la Road to Mallorca ?
Alexander LEVY : J’ai bien enchaîné les bons résultats depuis quelques semaines. Sur le Challenge Tour, il faut rentrer dans le top 6 des tournois si tu veux marquer de gros points. Et j’ai réussi à être régulier depuis le début de la saison avec sept top 10. Je suis content parce que la régularité n’était pas vraiment ma marque de fabrique sur le DP World Tour. C’est quelque chose de nouveau. Quelque chose en plus. Et je suis vraiment content.
Le classement de la Road to Mallorca
G.P. : Ces résultats prouvent en tout cas que vous avez digéré la déception de la descente de l’année dernière, après plus de dix ans parmi l’élite. Que vous ont appris ces derniers mois ?
A.L. : Je n’étais pas loin l’année dernière de garder ma carte sur le DP World Tour. Il m’a manqué un gros résultat. J’avais passé beaucoup de cuts. Ça témoigne que le niveau de jeu moyen était là. J’ai certainement sous-estimé le temps de récupération après ma blessure début 2022. Je me suis quand même arrêté pendant neuf mois. J’ai repris en étant trop exigeant tout de suite avec moi-même. Je sens maintenant que j’ai gagné en maturité en redescendant sur le Challenge Tour. J’ai mis mon égo de côté et je suis bien décidé à repartir de l’avant. J’aime toujours autant le golf en tout cas. C’est peut-être un mal pour un bien. Cette année, je peux me reconstruire seul, en étant moins médiatisé que sur la première division. Cette sérénité me fait du bien.
G.P. : Vous avez un nouveau caddie depuis le début d’année que les observateurs connaissent bien…
A.L. : Rudy Thuillier est très expérimenté puisqu’il a déjà caddeyé Victor Dubuisson, Romain Wattel ou encore Benjamin Hébert. C’était important pour moi d’avoir un caddie. On a commencé à travailler ensemble en début d’année. Et quand j’ai compris que j’allais jouer moins de tournois que prévu sur le DP World Tour, j’ai quand même tenu à ce qu’on reste ensemble toute la saison sur le Challenge Tour.
G.P. : Comment s’organise votre entourage d’entraîneurs entre le Belge Jérôme Theunis et Raphaël Jacquelin ?
A.L. : Jérôme Theunis s’occupe toujours de la partie technique de mon jeu. On bosse pas mal au Golf de Vidauban ou à Dubaï. Ça se passe très bien avec Jérôme. Raphaël Jacquelin me fait beaucoup de bien aussi depuis un an en m’apportant une vraie aide au niveau de l’approche du haut niveau. C’est une sorte de coach mental ou de mentor.
G.P. : Comment va s’articuler votre calendrier ces prochaines semaines, sachant que le tournoi de Pont-Royal a été annulé ?
A.L. : Je vais enchaîner avec le Vaudreuil Golf Challenge la semaine prochaine et après je vais voir. C’est sympa de faire deux tournois de suite à domicile en France. J’aurais bien entendu adoré jouer l’Open de Provence à côté de chez moi. J’aurais eu mes amis pour me soutenir. Je suis forcément triste de son annulation. En tout cas, je reste sur le Challenge Tour jusqu’à la fin de la saison.
G.P. : Vous avez effectué un retour sympathique sur le DP World Tour en Chine…
A.L. : C’était cool de retourner au Volvo China Open où j’ai gagné mon premier titre sur le Tour il y a dix ans. Ça ne s’est pas goupillé comme je l’aurais voulu, mais ça fait plaisir de se replonger dans ce genre de souvenirs et ça donne envie de regoûter à la victoire et au DP World Tour.
G.P. : Connaissez-vous le parcours du Golf Bluegreen Pléneuf-Val-André, théâtre du Blot Open de Bretagne ?
A.L. : Je ne suis pas venu à Pléneuf-Val-André depuis 2012. J’ai fait une première reconnaissance mardi et le pro-am mercredi. Le parcours se défend très bien quand il y a du vent. Il va falloir jouer prudemment pour bien prendre les fairways. C’est clairement la clé ici. Et être agressif quelques rares fois pour aller chercher quelques petits birdies aux bons endroits.
G.P. : Vous êtes-vous fixé des objectifs de fin de saison, mis à part rester dans le top 20 bien entendu, afin de retrouver le DP World Tour ?
A.L. : Je ne me suis pas réellement fixé d’objectif pour la fin de saison. Je mets en place ce qu’il faut pour bien performer et je verrai à la fin. Je n’ai pas vraiment d’objectif de place finale par exemple.
Photos : Golf Planète