Devenu en 2013 l’unique tournoi Majeur disputé en Europe continentale (hommes et femmes confondus), l’Amundi Evian Championship fête cette semaine ses 30 ans d’existence alors que Céline Boutier (photo) remet son titre en jeu. Une magnifique réussite collective impulsée par Franck Riboud, le président du tournoi !
L.V. à Evian
Que le temps passe vite ! Il y a 30 ans, Antoine, le père, et Franck Riboud, le fils, se lançaient le défi d’installer un tournoi féminin de référence chez eux, en Haute-Savoie, quelques mois après que l’idée initiale, en l’occurrence un pro-am 100 % masculin, n’ait tourné au fiasco.
Piloter par les meilleures joueuses françaises du moment mais aussi européennes telle l’Anglaise Laura Davies, multiple vainqueur en Majeurs et alors porte-étendard du golf féminin sur le Vieux continent, cet événement baptisé Evian Masters, d’abord inscrit au calendrier du Ladies European Tour (LET), prend un sérieux envol en devenant en l’an 2000 un double-badges LPGA/LET.
C’est le premier grand virage pris par ce rendez-vous programmé fin juillet et prisé par les joueuses venues du LPGA, bichonnées par l’organisation, logeant pour les plus illustres d’entre elles à l’hôtel Royal, construit au début du XXe siècle en même temps que le parcours, né en 1904 et surplombant majestueusement le lac Léman.
Repositionné en juillet après plusieurs couacs en septembre…
Mais le vrai tournant s’effectue en 2011 quand Mike Whan, alors patron du Circuit US féminin, adoube le tournoi en version Grand Chelem. Cette décision est définitivement actée à partir de 2013, offrant à l’Evian Masters, rebaptisé Evian Championship pour l’occasion, l’identité de 5e Majeur de la saison. Compte tenu d’un calendrier très serré sur le LPGA, il trouve sa place dans la première quinzaine du mois de septembre mais la météo, franchement mauvaise lors des éditions 2013 et 2017 (format réduit à 54 trous), obligent à la fois le LPGA et les organisateurs de l’unique Majeur disputé en Europe continentale (hommes et femmes confondus) à déplacer l’édition 2019 à la fin du mois de juillet. Créneau occupé par l’Evian Masters de 1994 à 2012.
Annulé en 2020 en raison de la pandémie liée au Covid-19, le tournoi dirigé par la paire très complémentaire Franck Riboud-Jacques Bungert s’offre une nouvelle appellation avec l’arrivée en 2021 d’Amundi comme sponsor titre. L’Amundi Evian Championship prend un peu plus de hauteur encore en voyant sa dotation grimper presque d’année en année, calquant autant que faire se peut la sienne à celles pratiquées sur les autres Majeurs. Passée à 6,5 millions de dollars en 2022, elle est aujourd’hui de 8 millions, talonnant désormais l’AIG Women’s Open (9 millions) et se rapprochant des deux « leaders », l’US Women’s Open (12 millions) et le KPMG Women’s PGA Championship (10,4 millions).
Céline Boutier : un seul top 10 en 2024
Repartie l’an passé avec un chèque de 1 million de dollars, Céline Boutier, la tenante du titre, va tenter en 2024 d’augmenter son pécule de 200 000 dollars. La tâche ne sera néanmoins pas simple pour la Française qui s’élance ce jeudi pour son 39e Majeur, son 8e Evian Championship personnel.
Ses récentes sorties en Majeur n’ont guère été couronnées de succès en 2024 : cut manqué au Chevron, 58e à l’US Women’s Open, 19e au KPMG Women’s PGA Championship. Et que dire de la saison actuelle sur le LPGA où elle n’a pour l’instant accroché qu’un seul top 10. Une 2e place obtenue le 3 mars dernier au HSBC Women’s World Championship. Pour sa défense, la Francilienne domiciliée à Dallas (Texas) n’a manqué qu’un seul cut en quatorze départs. Tout le monde ne peut pas en dire autant.
5 sur 5 pour Delacour et Roussin-Bouchard
Trois autres Françaises sont au départ cette semaine. Elles ont toutes les trois bénéficié d’une invitation. 78e mondiale, Perrine Delacour s’élance pour son 5e Amundi Evian Championship. Son objectif ? Franchir le cut évidemment et faire mieux que cette 54e place en 2022, la seule fois où elle s’était qualifiée pour le week-end.
Revenue sur le Ladies European Tour (LET) cette année après avoir perdu son droit de jeu fin 2023 sur le LPGA, Pauline Roussin-Bouchard s’apprête elle aussi à jouer son 5e Evian Championship personnel. Contrairement à Perrine Delacour, elle a passé le cut à trois reprises en quatre tentatives tout en finissant assez loin des places d’honneur : 38e en 2021, 72e en 2022, 54e en 2023.
Pour son second Majeur après l’US Women’s Open à la fin du mois de mai où elle s’était retrouvée 2e après dix-huit trous (avant de finir 67e), Adela Cernousek, 20 ans seulement, ne découvre pas le Champions Course de l’Evian Resort Golf Club. La championne universitaire NCAA cette année avait ainsi participé à The Amundi Evian Juniors Cup en 2017.
Le retour de Nelly Korda aux affaires…
Face à ces quatre golfeuses tricolores se dresse un champ de 128 adversaires (elles sont 132 au départ). Au premier rang des favorites, il faut évidemment évoquer Nelly Korda, solide n°1 mondiale, six victoires en onze tournois depuis le début de la saison. L’Américaine traverse toutefois une zone de turbulences depuis quelques semaines puisqu’elle vient de manquer trois cuts consécutifs, dont deux en Majeurs (US Women’s Open et KPMG Women’s PGA Championship). Mordue par un chien le week-end du PGA Championship à Seattle, elle a même dû déclarer forfait à l’Aramco Team Series London (LET) remporté au début du mois par l’Irlandaise Leona Maguire.
Attention aussi à Lilia Vu, l’ex-n°1 mondiale, revenue à son meilleur niveau après une blessure au dos. Les Sud-Coréennes seront également à suivre de près, forcément, à l’image de Jin Young Ko, n°3 mondiale et vainqueur de The Amundi Evian Championship en 2019, ou de sa compatriote Amy Yang, n°5 mondiale, lauréate le 23 juin du 3e Majeur de la saison. Bref, que la fête commence !
Photo : Philippe Millereau / KMSP