A l’image de ses trois derniers tours à Abu Dhabi la semaine passée où il n’a concédé aucun bogey, Antoine Rozner a remis le couvert ce vendredi en claquant un sublime 65 (-7) sans la moindre erreur. Le Français est tout simplement en tête du tournoi à -9 (135) et projeté 2e de la Race. Avec dans la poche un ticket virtuel pour le PGA Tour 2025 !
Propos recueillis par Lionel VELLA, à Dubaï
Après un passage devant les micros de nos amis anglais et dans la langue de Shakespeare, Antoine Rozner a retrouvé celle de Molière pour délivrer avec un peu plus de profondeur son analyse sur ce sublime deuxième tour qui pourrait être à l’origine de pas mal de changements dans sa vie de golfeur pro.
GOLF PLANETE : En signant cette carte sans bogey de 65 (-7), vous êtes seul leader de la finale de la Race après deux tours. Aviez-vous pensé à un tel scénario en début de semaine ?
Antoine ROZNER : (Petit sourire) On y pense toujours un petit peu. La question est de savoir si on peut le réaliser ou pas. J’ai fait une partie fantastique. J’ai super bien joué. Je me suis un peu mis en difficulté et quand je l’ai été, j’ai réussi à sauver le par à chaque fois. Comme je le disais à l’issue du premier tour, c’est important de prendre les fairways. C’est ce que j’ai le mieux fait aujourd’hui. J’ai réussi à concrétiser mes occasions. Avant un gros finish (Ndlr, birdie 14, 15 et 16) pour ramener cette grosse carte.
G.P. : On a l’impression que ces dernières semaines, vous avez réussi à mettre tous vos secteurs de jeu en place, en même temps. Et ça semble fonctionner…
A.R. : Cela fait plusieurs mois que je joue vraiment pas mal. J’avais du mal à avoir tous les compartiments du jeu bons au même moment. J’ai trouvé des trucs intéressants au putting, j’essaie de me concentrer à fond là-dessus. J’ai super bien putté aujourd’hui. C’était assez dingue. C’est l’une de ces journées où on a l’impression que tout va rentrer. Je suis heureux de mon jeu en ce moment, je suis en confiance. Il va falloir utiliser cela au mieux !
Il reste encore tellement de golf à jouer. Je ne me projette pas du tout encore. Il ne faut pas d’ailleurs.
Antoine Rozner
G.P. : Ne pas concéder de bogey aujourd’hui sur ce parcours, c’est ce qui fait la différence ?
A.R. : C’est assez fort ! D’autant que dès que l’on se retrouve dans le rough, c’est la grosse bataille.
G.P. : Vous êtes leader de ce tournoi après 36 trous. Et vous êtes projeté 2e de la Race. Beaucoup de choses doivent se bousculer dans votre tête, là, maintenant…
A.R. : Il reste encore tellement de golf à jouer. Je ne me projette pas du tout encore. Il ne faut pas d’ailleurs. Je dois juste me concentrer sur mon jeu. Qui est bon. Il faut utiliser cette confiance et puis on verra ce qui est à saisir dimanche. Mais pour le moment, je ne me projette pas du tout. Même demain soir, ce sera encore trop tôt. On sait que le golf, ça peut aller tellement vite.
G.P. : Les sensations que vous avez eues aujourd’hui ont-elles été les mêmes qu’à Abu Dhabi lorsque vous avez aligné trois tours du vendredi au dimanche sans le moindre bogey et en jouant un -21 en cumulé ?
A.R. : Chaque semaine est différente mais c’est vrai que j’ai de bonnes sensations. Elles sont là depuis plusieurs mois. Elles se sont encore bien révélées aujourd’hui. J’essaie simplement de bien concrétiser toutes ces occasions. Pour l’instant, ça se goupille comme je le souhaite.
G.P. : Le déclic de cette belle série n’a-t-il pas débuté en Corée du Sud à la fin du mois d’octobre alors que vous avez hésité à effectuer ce long déplacement ?
A.R. : Je n’étais pas sûr d’y aller, en effet. Mais j’avais besoin de points pour me garantir cette présence à la finale. Et ce fut une très bonne décision. C’est un parcours qui me plait, j’ai fini 4e du tournoi en jouant super bien au golf. Je n’ai pas été loin de gagner le tournoi. Cela m’a forcément donné confiance. Je ne sais pas si ça a été un déclic mais en tout cas la confiance a cliqué.
Photo : Andrew Redington / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP