Ce troisième tour du DP World Tour Championship 2024 s’annonce grandiose pour le golf français. Un Tricolore va s’élancer en dernière partie en compagnie du plus emblématique joueur issu du Vieux continent : Rory McIlroy. Show devant !
L.V., à Dubaï
Antoine Rozner, propriétaire d’un tour d’anthologie bouclé en 65 (-7) – meilleure carte de la semaine pour le moment – trône tout en haut du leaderboard avec un score total de -9 (135). Il devance d’une petite longueur le Nord-Irlandais Rory McIlroy, 69 (-3) aujourd’hui, et l’Anglais Tyrrell Hatton, qui a posté la même carte que son partenaire de jeu ce vendredi à Dubaï.
Retrouvez le classement complet et les tee times du 3e tour
Comme il nous l’a expliqué juste après avoir signé cette carte immaculée, le Racingman a joué la partie parfaite. Sans la moindre erreur. Et quand celle-ci est intervenue, il a eu les ressources nécessaires pour la gommer et ainsi s’offrir une journée qu’il n’est pas près d’oublier.
Ce tour de force permet en effet au Français, qui reste sur deux résultats ultra probants (6e à Abu Dhabi, 4e en Corée), d’être projeté 2e de la Race et ainsi être en possession d’un ticket – certes encore très virtuel – pour évoluer à partir de janvier prochain sur le PGA Tour et ainsi retrouver Matthieu Pavon et Victor Perez.
Three in a row! @AntoineRozner charging up the leaderboard to open up a three-shot lead 🙌#DPWTC | #RolexSeries pic.twitter.com/r1I1NzfEGk
— DP World Tour (@DPWorldTour) November 15, 2024
Il lui faudra toutefois contrer les assauts de ses plus proches adversaires, et ceux-ci ne sont pas nés de la dernière pluie. Rory McIlroy entend ainsi faire le doublé ce dimanche au Jumeirah Golf Estates. Victoire et Race. Le Nord-Irlandais partagera sa dernière partie à partir de 12h35 (9h35 en France). Celui-ci avait déjà été accompagné par un Français dans le dernier groupe ici à Dubaï sur le Earth Course, à savoir Mike Lorenzo-Vera au 2e tour de l’édition 2019 (remportée par Jon Rahm, avec encore Lorenzo-Vera en dernière partie le dimanche) !
On a bien cru ce vendredi que le Britannique allait plier le tournoi dès ce deuxième tour avec un aller ô combien maitrisé : quatre birdies sur ses sept premiers trous. Mais ça, c’était avant que la machine se grippe brutalement avec deux bogeys rapprochés au 8 et au 10. En position de rejoindre Rozner au 18 avec un eagle, il s’est finalement contenté d’un cinquième et dernier birdie.
Je suis un peu déçu de ne pas avoir réussi à confirmer après un si bon départ. J’ai commencé à rater quelques fairways et puis le rough est tellement épais. Vous perdez tout contrôle de votre balle de golf si vous la frappez là-dedans.
Rory McIlroy
« Je suis un peu déçu de ne pas avoir réussi à confirmer après un si bon départ, regrette le n°3 mondial. J’ai commencé à rater quelques fairways et puis le rough est tellement épais. Vous perdez tout contrôle de votre balle de golf si vous la frappez là-dedans. Après les deux bogeys, j’ai su stabiliser le navire, j’ai eu quelques occasions sur le 14 et le 15. Et puis les derniers trous sont assez difficiles. Quand on est dans les derniers groupes, les greens commencent à être bousillés en fin de journée. Mais bon, je suis en bonne position pour entamer le week-end. »
« Je me sens à l’aise ici depuis la première fois que nous avons joué en 2009, poursuit-il. Mais le parcours est différent. Je dois être meilleur sur les fairways. Je l’ai fait sur les premiers trous, puis j’ai un peu lâché prise. J’ai commencé à rater un peu mes mises en jeu sur la gauche à mi-parcours. Mais si on touche les fairways ici, les greens sont très réceptifs et vous vous donnez beaucoup de chances. Je le répète mais j’ai de bonnes chances pour le week-end. »
Un Tyrrell Hatton grognon…
Comme McIlroy, Tyrrell Hatton a posté deux cartes de 67 et 69. A l’instar de son coéquipier de Ryder Cup, il est en embuscade avant le fameux Moving Day cher à nos amis anglais. Mais cela ne semble pas franchement lui convenir…
« Pour être honnête, je ne me sens pas très à l’aise, souffle le joueur du LIV Golf. Chaque coup m’a semblé un peu difficile. -3 est néanmoins un score assez acceptable, à tout bien considéré. Mais naturellement, on a toujours envie de s’améliorer. Bref, en résumé, je suis assez frustré. »
« Le point positif malgré tout, c’est ma position (au leaderboard) alors que n’ai pas l’impression d’avoir joué le genre de golf dont je suis capable. Donc, oui, j’espère pouvoir trouver ce week-end quelque chose et jouer un peu mieux. Cela rendrait tout cela un peu plus excitant pour moi. J’espère juste que quelque chose se passera. »
Il s’élancera en avant-dernière partie (à partir de 12h25 locale) avec son collègue du LIV, le Chilien Joaquin Niemann, très solide avec son 67 (-5) du jour et seul quatrième à -7 (137). Eux aussi auteurs d’un 67, Rasmus Højgaard, Jesper Svensson et Shane Lowry occupent la cinquième place à -6 avec le Japonais Keita Nakajima, deux fois 69.
Ugo Coussaud avec un monument du golf mondial
Egalement propriétaire de cette marque de 69, Ugo Coussaud apparait à la 16e place à -3 (141). A part un dérapage incontrôlé sur le par 5 du 14 (double bogey), le natif d’Angoulême est plutôt satisfait de sa journée. Il jouera ce troisième tour avec un monument du golf mondial, l’Australien Adam Scott. Coup d’envoi à 11h20 (8h20 en France).
« C’est une super journée, souffle-t-il. J’ai pratiquement tout fait comme il fallait. A part sur un trou, ce qui est un peu dommage. Non, ça a été du très bon golf. Sur les pars 3, j’ai tapé de très bons coups de fer, je me suis retrouvé à plusieurs reprises en position de birdie. J’en ai rentré qu’un seul (au 4), mais j’ai fait des pars facile. Mon grand jeu a été meilleur qu’hier, j’ai bien putté aussi. C’est de bon augure pour la suite. »
Je drivais mal, je ne trouvais pas les fairways, je passais mon temps à me recentrer ou à sauver des pars, quand ce n’était pas des bogeys…
Romain Langasque
Au-delà du top 20 après deux tours (21e à -2 avec deux cartes de 71), Romain Langasque, qui espère réaliser un grand coup cette semaine à Dubaï, demeure pour sa part optimiste. Il est pour le moment projeté 22e à la Race. C’est cependant insuffisant pour viser le PGA Tour en 2025…
« Sur les 5-6 premiers trous, je n’arrivais pas du tout à trouver mon rythme, analyse-t-il, lucide. Je drivais mal, je ne trouvais pas les fairways, je passais mon temps à me recentrer ou à sauver des pars, quand ce n’était pas des bogeys… Bref, ce n’est pas le départ idéal. Je ne savais pas si j’allais trouver les ressources mais je suis resté concentré sur ce qui fonctionne ou ce qui doit fonctionner. »
« Et à partir du 8, ça a été vraiment du très bon golf. Des fairways, des greens, des opportunités de birdies. Il y a un petit goût amer de finir avec un bogey au 18 mais très sincèrement, c’est un trou difficile aujourd’hui. La mise en jeu est très dure pour prendre le fairway. Cela reste une 2e carte sous le par. Je vais garder cela en tête. »
Le leaderboard
Le leaderboard des autres Français
Photo : Andrew Redington / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP