Fort de sa troisième place lors de la dernière épreuve disputée, Augustin Holé, que l’on avait pu découvrir dans un documentaire, peut encore rêver d’une accession sur le Challenge Tour au moment d’aborder le Hauts-de-France – Pas-de-Calais Golf Open.
Propos recueillis par Nathan CARDET, à Saint-Omer
Vous êtes 19e de l’ordre du mérite à deux tournois du terme de la saison. Est-ce encore possible de terminer dans le top 6 et accéder au Challenge Tour ?
Carrément possible. C’est même l’objectif ! Ça a toujours été l’objectif. Mais en début de saison, c’était vraiment de reprendre la confiance parce que les dernières saisons n’ont pas été bonnes. Vu le niveau que j’ai depuis quelques mois, je me rends compte qu’en fait, ça devient un objectif qui est largement atteignable. Il faut très bien jouer cette semaine. Le parcours est pas mal, j’ai la victoire dans un coin de la tête.
Alors qu’en début de saison vous n’aviez même pas de catégorie …
Exactement ! Et de base je voulais privilégier le Mena Tour (voir plus bas). Donc je ne savais pas dans combien de tournois j’allais entrer et jouer. J’étais sur le Mena Tour pour les premiers en Égypte, puis je ne suis pas rentré dans le premier en Europe. Donc j’ai commencé lors du quatrième de la saison sur une invitation. Ça c’est bien passé et j’ai rapidement validé ma carte. Au fur et à mesure, les perspectives ont changé. Quand on goûte aux dernières parties, quand on goûte au stress de la victoire, on se dit qu’on est capable de le faire. Avant, j’en avais peur, maintenant j’aime ça.
Que pouvez–vous nous dire sur le Mena Tour ?
C’est un circuit qui est de base dans le Moyen-Orient, mais on a été en Asie aussi. Franchement, ce sont des tournois qui sont pas mal organisés, mais ils se sont un petit peu perdus. C’est un peu le nouveau golf, on joue dans des pays chauds, les bermudas sont autorisés, les télémètres aussi. Je ne suis pas fermé à tout ça, je trouve que c’est pas mal et ça fait avancer le golf. Ça me plaît de pouvoir faire un peu des deux.
On est obligé de performer pour rembourser la semaine
En quoi est-ce si difficile de sortir des circuits satellites ?
C’est très dur parce que le niveau est très bon. Je fais une bonne saison et je ne suis que 19e. Faut sortir du contexte mais mes scores cette saison, on les met sur le Challenge Tour, je suis dans le top 50 et je conserve ma carte. Sauf que là, le Challenge Tour, je le renifle à peine. Et financièrement, on ne s’y retrouve pas du tout. Ça, c’est le plus important pour moi. Une saison, c’est 14 tournois. Il faut prévoir 1 000 à 1 200 euros de dépenses à chaque épreuve, plus les coachs et les entraînements. Donc, c’est un budget qui est colossal et si on fait une bonne saison, on gagnera 15 000 euros.
Vous sentez cette pression de l’argent en jouant ?
On est obligé de performer pour rembourser la semaine. Cela veut dire top 5 minimum. Et ça, c’est pour survivre. Dans les circuits supérieurs, on pense plus aux points. J’essaie vraiment de ne pas me focaliser sur l’argent, je ne sais pas combien j’ai gagné jusqu’à ce que je reçoive le virement, mais l’argent revient toujours sur la table.
©Nathan Cardet/ Golf Planète