Professeur au golf des Argileyres (33), Béatrice Pavon-Deler avoue ne pas regarder son fils Matthieu à la télévision. Trop d’émotions. Mais là, pour cette victoire historique sur le PGA Tour – la première d’un Français aux Etats-Unis depuis Louis Tellier en… 1921 – elle a fait un effort. Melissa, sa femme, a quant à elle hâte de revêtir la salopette blanche des caddies d’Augusta pour le Par 3 Contest du mercredi…
L.V.
Comme le souligne Olivier Léglise, ami de Béatrice Pavon-Deler, l’environnement « sportif » dans lequel a grandi Matthieu Pavon a très certainement été déterminant. Michel Pavon, son père, a ainsi été footballeur professionnel aux Girondins de Bordeaux et au Toulouse FC. Béatrice Pavon-Deler, vice-championne de France en 1989, enseigne au golf des Argileyres, en Gironde. CQFD.
« Un champion, c’est souvent une circonstance de vie, un ADN, souligne celui que l’on surnomme The Church dans le milieu. Cela ne se fabrique pas mais on crée les conditions pour qu’il puisse éclore. Ces conditions sont souvent identifiées d’abord par une famille de sportifs. En l’occurrence, pour Matthieu, c’est l’exemple parfait avec son père et sa mère. »
Il était tellement beau, sa démarche était sûre et son regard déterminé. Il réalise son rêve d’enfant.
Béatrice Pavon-Deler
Ce samedi 27 janvier, Béatrice Pavon-Deler a, malgré ses habitudes, suivi devant sa télévision son fils sur les derniers trous du South Course de Torrey Pines. En partie grâce à Thomas Levet…
« Généralement, je ne regarde pas Matt à la télé tellement j’ai mal au ventre, avoue-t-elle. Sur les conseils de Thomas Levet, j’ai pris mon courage à deux mains pour vivre cet exploit. J’ai donc regardé à partir du 12 tout en me cachant les yeux quand j’avais peur (rires). Je suis tellement fière de lui. Il était tellement beau, sa démarche était sûre et son regard déterminé. Il réalise son rêve d’enfant. C’est juste magique. Toute ma tribu est derrière lui. Il a écrit une page du golf français. »
Certainement l’une des plus belles du sport tricolore, en effet. On va voir ainsi dans les prochaines semaines, les prochains mois, Matthieu Pavon sur les plus grands tournois de la planète. Notamment au Masters (11-14 avril) à l’Augusta National. Un rêve qui devient réalité pour le joueur mais aussi pour son épouse, Melissa !
Je lui ai dit que j’étais trop contente d’aller à Augusta pour le Masters et que j’allais porter la salopette blanche et la casquette de caddie pour le concours de par 3 le mercredi !
Melissa, sa femme
« J’étais entourée de mes sœurs, mes anciens patrons, la femme de Julien Quesne (Stéphanie) chez ma soeur, explique-t-elle. Au fond de moi, j’y croyais mais avec Steph, on savait qu’il ne fallait pas s’emballer dans ce sport. Certains ne comprennent pas, que tout peut se passer jusqu’au dernier trou et c’est ce qui s’est passé. Les larmes me sont montées à partir du putt du 16, je tremblais de partout, je ne réalisais tellement pas. Il y a quelques mois quand il gagne à Madrid, je lui ai dit qu’il allait marquer l’histoire de son sport, qu’il fallait qu’il ait confiance en lui. »
« On ne peut pas être plus fière de son mari, ajoute-t-elle. Le seul regret, c’est de ne pas avoir été là pour les deux victoires. Mais quand je l’ai eu au téléphone hier, je lui ai dit que j’étais trop contente d’aller à Augusta pour le Masters et que j’allais porter la salopette blanche et la casquette de caddie pour le concours de par 3 le mercredi ! »
En attendant, Melissa s’envole mardi pour rejoindre son champion de mari à Pebble Beach, en compagnie de leur fils, Aaron, 21 mois. Ils vont passer trois semaines aux Etats-Unis et en profiter pour commencer à chercher une maison.
Photos : DR / St Laurent Golf Team / Martin Pavon