Bénéficiant finalement d’une météo clémente, Brian Harman, leader avec cinq points d’avance au soir du deuxième tour de The Open, reste solidement accroché à son fauteuil. L’Américain, auteur ce samedi d’une carte de 69 (-2), pointe ainsi à -12 (201). Son compatriote Cameron Young est seul deuxième à -7 (206). Propriétaire d’une incroyable carte record de 63 (-8), Jon Rahm complète le podium à -6 (207). L’Espagnol devance d’un point le Français Antoine Rozner, quatrième ex aequo à -5 (208). Romain Langasque est dix-septième à -2. Victor Perez est au-delà du top 50, à +3 !
Lionel VELLA à Hoylake
Brian Harman n’a pas craqué. Bien au contraire ! L’Américain, adepte de la chasse à l’arc dans sa propriété de 200 hectares en Georgie, a conservé son esprit prédateur ce samedi sur le par 71 du Royal Liverpool Golf Club.
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Malgré un début de partie poussif ponctué par un premier bogey dès le 1 et suivi par un second au 4, prêtant forcément le flanc à la concurrence, l’actuel 26e joueur mondial a su laisser passer l’orage et les quelques gouttes de pluie, résidu d’une météo finalement bien plus clémente qu’annoncée dans la soirée de vendredi.
Le gaucher de Savannah âgé de 36 ans a ainsi enclenché la machine à birdie sur le par 5 du 5. Avant de maitriser complètement son sujet, peu ou pas inquiété par son partenaire de jeu, en panne de sensation, l’Anglais Tommy Fleetwood, régional de l’étape puisque né à Southport à environ une trentaine de kilomètres au nord d’Hoylake.
« He’s found his groove again. »
Brian Harman moves five strokes in front. pic.twitter.com/RC49k9khul
— The Open (@TheOpen) July 22, 2023
Un deuxième birdie sur le par 3 du 9 puis deux autres au 12 et au 13 permettent à celui qui n’a pas gagné le moindre tournoi depuis le 7 mai… 2017 de conserver son sympathique matelas de cinq points d’avance avant l’emballage final ce dimanche. Au soir du 3e tour de l’US Open 2017 à Erin Hills, il ne possédait qu’un point d’avance sur Brooks Koepka (ainsi que Justin Thomas et Tommy Fleetwood) avant de se contenter de la deuxième place (ex aequo avec Matsuyama) à l’issue des 72 trous, à quatre points de ce même Koepka.
Je vais juste essayer de passer une bonne nuit de sommeil et de jouer dix-huit derniers trous demain.
Brian Harman
« Le début a été difficile, reconnait-il en conférence de presse. J’ai frappé quelques coups approximatifs. Mais j’ai su redresser la barre, notamment sur les neuf trous du retour. Alors oui, je possède cinq points d’avance mais je ne vais pas me focaliser là-dessus. Je vais juste essayer de passer une bonne nuit de sommeil et de jouer dix-huit derniers trous demain. »
Delicious.
A superb end to Cam Young’s round.
He is now Harman’s closest challenger. pic.twitter.com/g5noKRHDo0
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Deuxième de The Open 2022 à St Andrews, le New-Yorkais Cameron Young, 66 (-5) aujourd’hui, partagera avec son compatriote la dernière partie à 14h15 locale (15h15 en France). Ils auront devant eux, dans leur de champ de vision, un certain Jon Rahm, associé à Viktor Hovland (4e à -5) à partir de 14h05 (15h05 en France). L’Espagnol, 89e après 18 trous, a sorti l’artillerie lourde en réussissant un tour d’anthologie bouclé en… 63. -8 !
Le vainqueur du dernier Masters est ainsi le premier à rendre une carte sous les 65 au Royal Liverpool. C’est aussi son meilleur score en Majeur, son précédent record étant un 64 au 2e tour de The Open en 2021 au Royal St George’s.
C’est la meilleure partie que j’ai jamais jouée sur un parcours de golf
Jon Rahm
Troisième à -6, à six longueurs derrière Harman, le n°3 mondial peut-il rééditer son fabuleux rush ce dimanche ? Le Basque est en fait capable de tout. Et c’est d’ailleurs à ça qu’il est reconnu comme le plus dangereux des golfeurs en activité.
« C’est la meilleure partie que j’ai jamais jouée sur un parcours de golf, reconnait-il en zone mixte. J’ai connu une élan irrésistible putter en mains. J’ai frappé un super putt au 1, un bon putt au 2, un bon putt sur le 3, un autre bon putt au 4 avant d’enchainer au 5 puis au 6. Ils étaient tous bons. »
« L’objectif aujourd’hui consistait à me donner la meilleure opportunité possible, ajoute-t-il, le regard carnassier. Chaque fois que j’obtenais un birdie, je pensais au suivant. Il n’y a que comme ça que vous avancez. »
Rozner, comme Havret à Pebble Beach ?
Une devise que partage très certainement Antoine Rozner, fabuleux avec son second 67 (-4) en trois tours ici à Hoylake. Le Français pointe au quatrième rang à -5 et s’envolera du tee n°1 en antépénultième partie avec l’Australien Jason Day. Le rêve éveillé pour le Racingman qui, on le rappelle, ne s’est qualifié que le 4 juillet dernier (lors des finales sur quatre sites différents) pour cette 151e édition du plus vieux Majeur de l’histoire.
Pour l’anecdote, Grégory Havret pointait lui aussi à la quatrième place à l’US Open 2010 après 54 trous. Avant de terminer deuxième, à un point du Nord-Irlandais Graeme McDowell. Rappelons que le dernier golfeur tricolore à avoir signé la meilleure performance dans un tournoi du Grand Chelem dans la foulée de Havret demeure Victor Dubuisson, 7e de l’USPGA 2014 à Louisville (Kentucky).
Right in the heart.
As the rain continues to pour, the volume goes up.
Antoine Rozner gets the crowd going with a brilliant pitch. pic.twitter.com/uJYDEam1TT
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Romain Langasque peut lui aussi entrer dans l’histoire du golf tricolore. Auteur comme Rozner d’un solide 67, l’Azuréen pointe au dix-septième rang à -2. Comme il l’a précisé à la sortie du recording, il va saisir sa chance à fond, n’ayant évidemment rien à perdre. Il est attendu au 1 à 12h40 (13h40 en France) avec le Japonais Hideki Matsuyama, lauréat du Masters 2021.
Seulement cinquante-septième à +3 après un second 71 (par) en deux jours, Victor Perez, frustré par ce Moving Day où rien ne s’est emballé comme il l’aurait souhaité, cherchera pour sa part à conclure en beauté une semaine jusque-là plutôt terne (aucun tour sous le par), même si l’objectif principal était de franchir le cut et de garder une toute petite chance de participer à la prochaine Ryder Cup avec l’équipe européenne du capitaine Luke Donald. Mais n’est-ce pas déjà trop tard ?
Photo : Oisin Keniry/R&A/R&A via Getty Images