A -10, le gaucher américain Brian Harman (photo) s’offre une confortable avance de cinq points avant un week-end forcément à rebondissements. La météo annonce ainsi de la pluie et du vent. Deux tours où Antoine Rozner, Romain Langasque et Victor Perez chercheront à briller de nouveau.
Lionel VELLA à Hoylake
Ce vendredi au Royal Liverpool Golf Club, Brian Harman n’a clairement pas joué le même parcours que les 155 autres concurrents de ce 151e The Open de l’histoire. L’Américain, 26e mondial, a ainsi claqué un impressionnant 65 (-6) sans la moindre erreur – après son compatriote Stewart Cink la veille – et ponctué par un splendide eagle sur le par 5 du 18. Histoire de boucler en beauté une journée sans nuage.
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Son score de -10 (132) relègue à cinq points son plus proche adversaire, l’Anglais Tommy Fleetwood, auteur d’un 71 (par) après son 66 inaugural. En 2006 puis en 2014, lors des deux dernières visites du British sur le Royal Liverpool, Tiger Woods et Rory McIlroy affichaient eux aussi le vendredi soir un total égal ou supérieur à -10. -12 exactement (sur un par 72). Les deux hommes, on le rappelle, l’avaient emporté.
Mon putter a été chaud ces derniers jours. Je vais essayer de le préserver tout au long du week-end
Brian Harman
« Mon putter a été chaud ces derniers jours, souffle celui qui est à la recherche d’une victoire depuis le Wells Fargo Championship (PGA Tour) en… 2017. Je vais essayer de le préserver tout au long du week-end. Il reste encore 36 trous à parcourir. »
Le Georgien (il est né à Savannah il y a 36 ans) s’est déjà retrouvé en tête d’un Majeur. C’était encore en 2017. A l’US Open, du côté d’Erin Hills. Après 54 trous, il possédait un point d’avance sur un trio composé de Tommy Fleetwood (déjà), Justin Thomas et Brooks Koepka. Il avait finalement terminé deuxième, ex aequo avec le Japonais Hideki Matsuyama, à quatre longueurs de Koepka.
« Lorsque que je me suis retrouvé en tête à l’US Open, j’y ai probablement trop pensé, se souvient-il. Je ne me suis pas concentré sur le fait de bien récupérer, de bien dormir et de bien manger. Ce week-end, ce sera mon objectif. »
Brian Harman holds a five-stroke lead at The Open Championship, becoming the ninth player in the last 40 years to hold a 36-hole lead of five strokes or more in a major championship.
Each of the previous eight went on to win: pic.twitter.com/uEz3OKbuKD
— PGA TOUR Communications (@PGATOURComms) July 21, 2023
Son expérience sur les links d’Angleterre et d’Ecosse se résume à quatre cuts manqués (de 2015 à 2019), à une 26e place en 2014, suivie d’un top 20 (19e) en 2021 et surtout d’une sixième place l’an passé à St Andrews. Dans une belle dynamique, il reste surtout sur deux tops 10 sur le PGA Tour (2e au Travelers Championhip et 9e au Rocket Mortgage avant de se contenter d’une 12e place au Scottish Open la semaine passée à North Berwick). En revanche, sa campagne en Majeurs cette saison est quasiment sèche : échec au Masters puis au PGA Championship et une très anecdotique 43e place à l’US Open.
Harman est le neuvième leader lors des 40 dernières années en Majeur à posséder une avance d’au moins cinq points. Les huit autres, dont Scottie Scheffler au Masters 2022 (5 points), Brooks Koepka au PGA Championship 2019 (7), Martin Kaymer à l’US Open 2014 (6) ou encore Louis Oosthuizen à The Open 2010 (5), étaient allés au bout.
Pressure brings out prowess.
The world number one has it in abundance. pic.twitter.com/3E630NJHvZ
— The Open (@TheOpen) July 21, 2023
Victorieux du John Deere Classic (PGA Tour) il y a deux semaines, l’Autrichien Sepp Straka – six birdies sur ses sept derniers trous pour un superbe 67 final – s’offre seul la troisième place à -4 (138). Min Woo Lee, quatrième grâce à son 68 (-3), est déjà à sept longueurs d’Harman, ex aequo avec le surprenant indien Shubhankar Sharma et le revenant Jason Day (-4 aujourd’hui).
Malgré 21 places de gagnées, Rory McIlroy, 70 (-1) dans ce deuxième tour, accuse un écart encore plus important. Neuf points ! Le n°2 mondial est onzième à -1 (141). Même s’il reste encore deux tours, et que la météo n’annonce rien de bon ce week-end avec beaucoup de pluie au programme, on voit mal comment le Nord-Irlandais pourrait combler ce retard quasi abyssal.
Carton plein des Français, comme en 2011 au Royal St George’s
Pour la première fois depuis l’édition 2011 du British au Royal St George’s (victoire de Darren Clarke), le clan tricolore réalise le sans-faute. Comme Raphaël Jacquelin, Grégory Bourdy et Grégory Havret il y a douze ans dans le Kent, Antoine Rozner, Romain Langasque et Victor Perez franchissent le cut. Le Racingman, dans le dur malgré un superbe birdie dès le 1, recule à la 11e place après un difficile 74 (+3) conclut sous la pluie et à la lueur des phares, à 21h30 locale (22h30 en France).
« C’était la bataille aujourd’hui, souligne le Français en zone mixte. Ce fut une journée délicate à manager avec un départ à 16h00. On ne peut que l’accepter. Une journée aussi compliquée club en mains. Je n’ai pas très bien tapé tout au long de ce tour, je ne me suis que très rarement mis en position de birdie. J’ai passé la journée à sauver les pars. Cela aurait pu être bien pire que +3. Donc voilà, je suis plutôt heureux de la manière dont je me suis battu. Je ne suis pas hors course dans la quête d’un très bon résultat. Il n’y a rien de perdu et il y a surtout tout à refaire ce week-end. »
Mickelson, D.Johnson, Lowry, Morikawa, out !
Romain Langasque, en difficulté plus tôt dans la journée avec son 74 (+3), occupe la 39e place à +2. C’est son sixième week-end en sept départs en tournois du Grand-Chelem depuis St Andrews en 2015. Longtemps sur le fil entre une frontière fixée tantôt à +2, tantôt à +3, Victor Perez, 71 aujourd’hui, rejoint ses collègues à +3, en 61e position. Une jolie bouffée d’oxygène pour le Tarbais dans l’optique d’une éventuelle qualification pour la prochaine Ryder Cup en Italie à la fin du mois de septembre.
C’est en revanche terminé pour une belle brochette de grands champions qui échouent au-delà de la marque autorisée. Citons Dustin Johnson (+13), Justin Thomas (+11), Phil Mickelson (+9), Shane Lowry (+7), Justin Rose (+6), tout comme Tony Finau et Sam Burns, ou encore Collin Morikawa (+4). So long guys !
Photo : Stuart Kerr/R&A/R&A via Getty Images