L’actuelle n°6 mondiale, tenante du titre du trophée, s’attend à une semaine tout sauf simple sur un tracé qui devrait se défendre un peu plus encore que les années précédentes. Retour sur ce qui a changé pour la Française depuis ce succès inoubliable, le premier en Majeur pour une Française depuis Patricia Meunier-Lebouc en 2003 au Kraft Nabisco (rebaptisé Chevron Championship).
Lionel VELLA, à Evian
C’est entourée de Franck Riboud et de Jacques Bungert, respectivement président et vice-président de l’Amundi Evian Championship, que Céline Boutier a répondu, en anglais d’abord, en français ensuite, aux questions des nombreux journalistes présents en salle de presse. Morceaux choisis en verbatim…
Revenir à Evian en tant que tenante du titre
« Revenir ici fait toujours ressurgir ces souvenirs de l’an passé, donc c’est toujours un bon sentiment, explique-t-elle. C’est aussi un peu triste que cela fasse déjà un an et que je doive rendre le trophée. C’est donc ça qui est triste. Je suis très heureuse d’être ici. Mon meilleur souvenir est probablement la cérémonie de clôture et la remise des prix sur le green du 18, le fait de pouvoir tenir le trophée. C’était en fait la première fois que je le tenais réellement. Il était beaucoup plus lourd que ce à quoi je m’attendais mais c’était bien. En écoutant l’hymne national, tout le monde applaudissait, c’était vraiment émouvant et cela a dépassé toutes mes attentes. »
Ce que cette victoire a changé en elle
« Ma carrière a définitivement changé. Avant, j’avais gagné peut-être deux ou trois fois sur le circuit, mais rien de vraiment important. Je voulais évidemment gagner un tournoi Majeur depuis un certain temps, mais le fait que cela se soit produit ici était simplement au-delà de tout ce à quoi j’aurais pu m’attendre. En grandissant, rien qu’en regardant le tournoi, on s’imagine évidemment le gagner, on sait à quel point ce serait génial. Alors honnêtement, cela a dépassé toutes mes attentes. C’était tellement puissant d’avoir tout le monde qui vous encourageait et qui était si heureux pour vous. Pouvoir partager cela avec autant de personnes était quelque chose à laquelle je ne m’attendais pas. Quand je regarde la vidéo qu’ils ont tournée sur le green du 18, je ne peux pas m’empêcher de pleurer. Je suis toujours aussi émue. Après, j’ai peut-être un peu évolué au fil du temps en tant que personne. La raison principale de ce changement, c’est que je me soucie moins du regard des autres. Je pense ce que je pense et je dis ce que je dis. Les autres en font ce qu’ils veulent… »
Ses souvenirs d’Evian au fil des années
« Je me souviens de l’avoir regardé (à la télévision) quand ce n’était pas encore un tournoi Majeur. Quand j’étais petite, c’était l’Evian Masters au mois de juillet. Nous avions les Championnats de France en même temps, donc je ne pouvais jamais y assister en été parce que nous avions des tournois. Mais je le regardais toujours. Je l’adorais surtout à cause du rose, la couleur prédominante du tournoi. J’avais l’habitude d’idolâtrer Paula Creamer et Michelle Wie, et Paula a gagné ici quand j’étais encore adolescente (en 2005). Ça m’a vraiment fait rêver. C’était mon objectif d’y être un jour. J’ai eu la chance d’être invitée en 2014 en tant qu’amateure. C’était la première fois que je mettais les pieds à Evian et j’ai été tout simplement époustouflée par la beauté de l’environnement et du parcours, et aussi par la chaleur qu’il y faisait. »
Son 39e Majeur, son 8e Evian Championship. La pression est-elle toujours aussi forte malgré l’expérience accumulée ?
« Dans un Majeur, tout est plus difficile. Donc la pression est différente. Il y a toujours cette envie de bien faire, plus d’attention, notamment de la part des médias en France. C’est vrai que c’est aussi différent d’un Majeur à un autre. Le parcours sur trois des cinq Majeurs change tous les ans. Il y a toutefois un plus peu d’attente, donc un peu plus de pression quand on est au départ d’un Majeur, quelle que soit l’expérience… »
Gagner de nouveau à Evian un 14 juillet, ce serait un rêve ?
« Ce serait l’idéal. Ce sera en tout cas un bon challenge cette semaine. C’est toujours agréable de jouer en France, surtout à Evian. Ce serait à la fois un défi mental et sportif. Je suis prête. Je vais essayer d’englober cela à partir de demain (jeudi). Le principal est d’appréhender chaque tour comme je sais le faire. Si j’ai une chance de gagner dimanche, je n’hésiterai pas. Gagner un 14 juillet, ce serait énorme. »
Le parcours plus dur que l’an passé ?
« Le rough est plus épais, les fairways sont plus réceptifs, cela ajoute un peu plus de longueur. Les greens sont plus rapides également, ils roulent pas mal. Bref, c’est un peu plus difficile qu’en 2023. Cela change la stratégie sur le parcours, notamment sur les endroits où il faudra placer la balle sur les greens. Je pense que ça va être une défense difficile du titre, mais je suis vraiment impatiente de commencer. Il m’a fallu quelques années pour me sentir vraiment à l’aise sur ce parcours de golf. C’est difficile. Même la télévision ne rend pas justice à la difficulté de ce parcours. Il est très difficile du tee au green. Il faut donc être très précis et très bon pour pouvoir marquer et performer. »
Photo : Philippe Millereau / KMSP