La longueur du parcours (5777 mètres) en Espagne pourrait être un atout pour les… USA , qui semblent posséder plus de joueuses puissantes que la sélection européenne. Mais à l’image de Céline Boutier, la gagnante de l’Evian Championship, les bleues et jaunes ont d’autres arguments à faire valoir…
Par Philippe P Hermann
Si Céline Boutier passe un bon moment à Finca Cortesin, une adresse-référence de la grande hôtellerie – on le serait à moins, tant l’accueil espagnol est fait façon Evian Resort – elle ne cache pas que le Par 71 qui attend les 24 joueuses est « un peu long, trop long, plus long » que celui qu’elle aurait souhaité. Mais pour la Française, « le défi proposé aux joueuses sera de qualité, avec un tracé au dessin chahuté et des trous parfaits pour le match play. »
Depuis l’inauguration en 2009, les 18 trous de Cabell Robinson, élève assidu de Robert Trent Jones Sr, ont vu passer trois championnats du monde (messieurs) et la longueur originelle n’a pratiquement pas été touchée. Les greens sont bien plus grands que ceux de l’Evian Championship. Pour contrer ces longues distances exigeantes, les douze joueuses du Team USA semblent mieux armées. L’Europe comptera plutôt sur la densité du rough et des greens ralentis. Le « set up » du parcours sera en quelque sorte un copier-coller de ce qui attend les messieurs la semaine prochaine à Rome.
Le public, atout Europe ?
L’Europe comptera aussi sur l’appui du public, qui peut être un atout précieux. « J’ai encore en mémoire mes débuts en Solheim Cup à Gleneagles (Ecosse), soutenue par un nombreux public », se remémore Céline Boutier. Ici, on annonce 80 000 spectateurs. Les Anglos-Saxons et les Scandinaves vont faire du bruit et on devrait entendre quelques « Vamos girls » ! »
Une pour toutes
Il y a bien sûr aussi le mystère des « pairings » qui peut changer la face des matchs. Céline Boutier en sait déjà un peu plus. « Suzann Pettersen, la capitaine, a vite été d’accord d’associer les bonnes copines que nous sommes Leona Maguire et moi. Il nous reste à savoir qui seront nos adversaires en foursomes. » L’ensemble des choix a été validé d’une seule voix, tant ces douze filles en bleu et jaune s’entendent à merveille.
Dans sa bulle
Au-delà de ses réserves sur le parcours, la n°5 mondiale semble bien, mais dans sa bulle. Très concentrée. Deux mots aux supporters français à la sortie d’un parcours d’entraînement, 48 heures avant le tournoi, auraient sûrement fait des heureux. Dommage mais les raisons sont bonnes…
« Chacun se prépare à sa façon. Personnellement j’essaye de me reposer le plus possible, détaille Céline. Le parcours est très physique et je tiens à être à 100% dimanche après-midi. »
Pas question de se disperser donc. D’ailleurs, la championne française a-t-elle changé depuis son sacre à l’Evian Championship ? A-t-elle plus de responsabilités au sein de l’équipe européenne ? « Non, la joueuse et la personne sont les mêmes, assure-t-elle. Je tiens à gagner le plus de points possible pour mes camarades, le reste n’est pas de mon ressort. Mais je dois avouer que je ressens une émotion plus intense quand je joue pour un groupe tel ce Team Europe… »
Les premiers grands frissons sont prévus pour vendredi matin !