Arrivée lundi après-midi à Rabat après une nuit dans l’avion en provenance d’Arabie saoudite, l’expérimentée Céline Herbin s’apprête à découvrir le parcours bleu de Dar Es Salaam qui va accueillir dès jeudi la Coupe Lalla Meryem. En quête d’un nouveau swing avec Alain Alberti pour soulager son coude gauche, la joueuse d’Avranches a des ambitions des deux côtés de l’Atlantique cette saison, avec les Jeux olympiques de Paris 2024 dans le viseur.
David CHARPENET, envoyé spécial à Rabat
GOLF PLANÈTE : Comment vous sentez-vous après les deux premiers tournois de la saison du LET ?
CÉLINE HERBIN : Le début de saison était un peu compliqué parce que j’étais malade au Kenya. Je n’ai pas voulu annuler en pensant que ça irait mieux, mais le voyage m’a remis un coup et j’étais encore fatiguée en Arabie saoudite. J’ai quand même réussi à sortir un -2 dans des conditions difficiles le premier jour de l’Aramco Saudi Ladies International. Les greens étaient très lents le premier jour parce qu’il y avait beaucoup de vent, donc ils n’avaient pas trop tondu pour que la balle tienne. C’était vraiment compliqué ! J’étais top 10 après le premier tour, mais je me suis contentée de la 50e place finale. J’enchaîne une troisième semaine de tournoi après le Kenya, l’Arabie saoudite et le Maroc.
G.P. : Avez-vous déjà joué le parcours bleu du Golf de Dar es Salam ?
C.H. : Non, jamais ! J’ai déjà participé au tournoi, mais à l’époque il était à Agadir. J’ai même fait un top 10 de la Coupe Lalla Meryem. Mais c’était avant qu’il soit localisé à Rabat. J’étais toujours aux États-Unis pendant le tournoi les années précédentes. Je vais enfin découvrir le parcours bleu dont on m’a dit beaucoup de bien !
Je fais très attention à ma condition physique, mais malgré ça on n’est pas à l’abri d’une blessure…
GP : Comment vous sentez-vous physiquement ?
C.H. : J’ai passé la quarantaine et je sens que ça devient un peu plus dur physiquement. J’ai eu des soucis au talon en début d’année dernière. Et j’ai aussi eu un doigt douloureux qui s’infectait à cause du frottement avec mon autre main pendant le swing. Ça m’a gêné l’an passé pour bien gripper mon club. Et ça a réactivé ma tendinite du coude. Je fais très attention à ma condition physique, mais malgré ça on n’est pas à l’abri d’une blessure… C’est d’ailleurs ce qui m’a convaincu de travailler avec Alain Alberti.
GP : Expliquez-nous cette collaboration avec Alain Alberti…
C.H. : Tout est parti de cette douleur au coude justement. J’avais besoin de modifier un peu mon swing pour moins solliciter mon coude douloureux. Fin 2020, j’avais changé de coach pour me mettre avec un entraîneur de la Sella Golf, là où je joue près de chez moi en Espagne. C’était une période de transition. Quand ma douleur au coude s’est réveillée, j’ai sollicité Alain Alberti qui a accepté fin 2022 de relever le défi avec moi. Je le côtoyais puisqu’il travaillait avec Pauline Roussin-Bouchard. Je suis persuadée qu’on est sur la bonne piste. J’arrive de plus en plus à reproduire le bon geste et c’est très efficace. Pour le putting, je travaille avec Jean-Pierre Cixous. Je me suis mis au programme AimPoint cette année. C’est encore récent pour faire un bilan, mais je sens que c’est mieux pour les longs putts. J’ai juste un problème de confiance avec les putts d’un mètre. Mais ça va venir !
J’ai préféré revenir sur le LET plutôt que de jouer sur l’Epson Tour. C’est un circuit beaucoup moins professionnel que le LET. J’ai fait trois tournois, mais je ne compte pas y retourner en 2024.
GP : Allez-vous continuer de jouer sur trois circuits comme l’année dernière ?
C.H. : L’an dernier, j’ai fait pas mal de top 10 sur le LET et j’ai rapidement assuré ma carte, en obtenant même une place pour The Evian Championship. Après le Scottish Open, je suis partie aux États-Unis et ça s’est moins bien passé au niveau des résultats. Ensuite, j’ai préféré revenir sur le LET plutôt que de jouer sur l’Epson Tour. C’est un circuit beaucoup moins professionnel que le LET. J’ai fait trois tournois, mais je ne compte pas y retourner en 2024.
GP : Avez-vous une des deux places des JO de Paris 2024 dans un coin de votre tête, même si Perrine Delacour est bien partie pour accompagner l’indéboulonnable Céline Boutier ?
CH : Céline Boutier est intouchable. Donc il reste effectivement une place à côté d’elle à aller chercher. Perrine Delacour est quand même très bien partie pour jouer les JO avec Céline. Elle a très bien joué la saison dernière et elle évolue sur le LPGA Tour qui offre beaucoup plus de points que le Ladies European Tour. Les Aramco Series permettent de marquer pas mal de points, donc ça reste possible. Mais il va falloir sacrément cartonner ! J’ai fini 3e du ranking des deux derniers JO, alors qu’il n’y a que deux places pour la France. J’aimerai bien arracher la deuxième place et jouer Paris 2024.
GP : Quel va être votre calendrier des prochaines semaines avant l’arrivée du LET en Europe au mois de mai ?
C.H. : Après le Maroc, je vais jouer l’Aramco Team Series en Floride sur le LET. Ensuite, je vais aller en Californie jouer les monday qualifiers du LPGA Tour. Et en fonction des résultats, j’irai soit en Australie, soit je reste aux États-Unis. Pour le retour du LET en Europe, il y a de belles échéances avec le tournoi allemand et la qualification de l’US Open qui se déroule le lundi sur le même parcours berlinois. J’ai terminé 6e en 2023 de l’Amundi German Masters, donc c’est un parcours qui me réussit plutôt bien…
Photo : Golf Planète