La Normande Céline Herbin joue cette semaine pour la première fois à Deauville le Lacoste Ladies Open de France. Dans la foulée de la semaine la plus stressante de sa carrière à La Sella, où l’Avranchinaise est touring pro, la lauréate 2015 sera cette fois très attendue par le public normand. En pleine forme après un début d’année gâché par le Covid, Céline Herbin est prête à relever le défi !
Propos recueillis par David CHARPENET, envoyé spécial à Deauville
GOLF PLANETE : Pouvez-vous nous raconter votre tournoi espagnol de la semaine dernière qui devait vous tenir particulièrement à cœur à La Sella Golf Resort ?
Céline HERBIN : C’était la semaine la plus stressante de ma vie ! Encore plus que pour un Majeur ! C’était la première fois que je représentais La Sella Golf Resort depuis que je suis touring pro là-bas. Pendant les deux premiers tours, on était trois joueuses du club avec deux autres membres qui n’ont pas trop l’habitude de ce genre de tournoi. C’était sympa parce qu’on avait beaucoup de monde pour nous suivre. Mais ça ne met pas forcément dans une dynamique positive de jouer avec des joueuses qui luttent pour passer le cut.
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J’ai finalement moi-même passé le cut d’un coup. Et ensuite ça allait mieux. J’ai fait -3 le troisième jour et -2 le dernier. C’était mieux, mais j’avais le jeu pour faire bien mieux. J’avais tellement envie de bien faire que ça m’a un peu inhibée. L’année dernière, j’étais crispée parce que je cherchais à bien jouer pour qu’ils me sponsorisent. Et cette année, j’étais crispée parce qu’ils me sponsorisaient. L’année prochaine, je vais peut-être enfin jouer libérée. Mais bon, je termine 14e et ça reste positif.
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G.P. : C’est effectivement une nouvelle fois un bon résultat qui doit vous faire plaisir et vous permettre de grapiller quelques places à l’Ordre du Mérite ?
C.H. : Depuis mon top 20 à Londres mi-juillet, ce n’est pas mal. Mais pour remonter au classement, il faut des top 10 ou des top 5. Là, j’enchaîne les top 20. C’est que je ne suis pas si loin. L’important, c’est de bien jouer pour se donner les chances de jouer la gagne. C’est ce que je fais depuis 2-3 mois.
Photo Tristan Jones / LET
G.P. : Comment expliquez-vous que votre début de saison ait été hésitant, alors que votre jeu semble si solide maintenant ?
C.H. : J’ai eu le Covid juste avant le Kenya Ladies Open en février. Et j’ai été affaiblie pendant plusieurs mois. Je n’ai vraiment retrouvé la forme qu’au mois de juin. Je me sentais tout le temps un peu fatiguée. Et au bout du compte, on a compris que je manquais d’oxygénation à cause des restes du Covid. Maintenant, je me sens bien physiquement. Et techniquement, j’ai les idées claires. Je sais ce que je dois faire.
Dylan Buell / LET
G.P. : Pouvez-vous nous donner votre avis sur le parcours Diane Barrière du Golf Barrière Deauville que vous découvrez cette semaine ?
C.H. : J’aime beaucoup le parcours qui est très varié. On ne s’ennuie pas. Et en plus, les greens sont juste exceptionnels cette semaine. La roule est parfaite ! Les joueuses en draw (pour les droitières) devraient être un peu privilégiées. Il faut aussi jouer avec les pentes parce qu’il y a beaucoup de dénivelés sur les fairways. La pluie aura son importance. Cela va donner l’impression d’un parcours plus long parce que les balles ne vont pas rouler. Et comme la moitié des joueuses n’ont pas de caddie, la pluie risque d’en gêner certaines.
G.P. : C’est étonnant qu’une normande d’Avranches n’ait jamais joué à Deauville. Pouvez-vous nous expliquer votre parcours de vie ?
C.H. : Je suis Normande, originaire d’Avranches et de Lisieux, mais c’est vrai que je n’ai jamais joué ici. J’ai commencé le golf quand j’étais au collège à Poitiers. C’est là-bas que j’ai appris à jouer. Et ces deux dernières saisons, je jouais sur le LPGA Tour un tournoi qui se déroule en même temps. La dernière fois que j’ai joué le Lacoste Ladies Open de France, c’était au Golf du Médoc, alors que j’avais gagné en 2015 à Chantaco.
G.P. : Pouvez-vous nous éclairer sur votre calendrier après le Lacoste Ladies Open de France ?
C.H. : Je vais jouer tous les tournois, sauf l’Inde. Je n’ai pas trop apprécié mes dernières expérience là-bas.
Si je ne vais pas jouer aux États-Unis,
ce n’est pas un drame
G.P. : Un retour sur le LPGA Tour reste-t-il un objectif ?
C.H. : Si je veux jouer sur le LPGA Tour, il faut que je rentre dans le top 10 de l’Ordre du Mérite pour intégrer les Q-Series. Et pour rentrer dans le top 10, il me faut au moins une victoire. Mais si je ne vais pas jouer aux États-Unis, ce n’est pas un drame. J’ai une catégorie class A à vie sur le LPGA Tour parce que j’ai joué au moins une douzaine de tournois pendant cinq ans. L’an passé, le re-ranking a eu lieu après le Scottish, ce qui m’a permis de jouer des tournois aux États-Unis avec ma 33e place en Écosse. Cette année, j’ai joué quelques tournois aux États-Unis. Mais je ne me vois plus jouer une saison complète là-bas. Ça ne correspond plus à mon style de vie.
Photo : Alika Jenner /LET