Ancien membre de l’équipe de France valides, malgré un handicap au bras droit, Charles-Henri Quélin enchaîne les titres de champion de paragolf depuis une dizaine d’années. Profitant du rapprochement entre le DP World Tour et le circuit du G4D réservé aux paragolfeurs, le golfeur de Saint-Nom-la-Bretèche aide au développement du paragolf en France, en rêvant à l’organisation des mondiaux amateurs… et l’inscription du paragolf au programme des Jeux Paralympiques.
Charles-Henri Quélin, c’est avant tout un extraordinaire golfeur amateur ! Né avec un handicap au bras droit et une main atrophiée, le Parisien s’est rapidement découvert un talent au golf, avant d’intégrer les équipes de Saint-Nom-la- Bretèche, avec qui il a gagné cinq Trophée Gounouilhou. Vainqueur en 2001 de la Coupe Frayssineau-Mouchy, la référence du golf amateur individuel, Charles-Henri Quélin a intégré l’équipe de France amateur pendant plusieurs années, à l’époque de Raphaël Jacquelin et Grégory Havret notamment. «J’ai joué pendant cinq ans en équipe de France valides quand j’avais à peu près 25 ans. J’ai participé aux championnats du monde et à deux championnats d’Europe avec l’équipe de France composée notamment de Grégory Havret et Raphaël Jacquelin. Je faisais complètement partie du groupe France, même si je tenais le club avec deux doigts. J’avais quand même un petit complexe de gamin parce que je jouais tout le temps en manches longues.»
Paragolfeur, mais avant tout joueur de golf
C’est donc tardivement que le parrain de l’ICD Golf Trophy 2022 a intégré le monde du paragolf. «Quand on m’a sollicité pour jouer en paragolf il y a une dizaine d’années, j’étais hésitant parce que j’avais presque l’impression de passer pour un usurpateur. J’ai toujours joué en équipe de France valides et je n’ai pas un bras en moins ou une jambe en moins. J’ai découvert ce monde du paragolf assez tard. Mais c’est une vraie famille et les moments de partage sont toujours très agréables. C’est étonnant d’ailleurs ce mélange entre des gens comme moi qui sont nés avec un handicap et qui ne se voyaient pas vraiment handicapés et ceux qui malheureusement ont eu un accident de la vie. Pour eux, il y a un avant et un après l’accident. Ce sont des gens qui se battent et qui ont cette même envie farouche d’y arriver dans le golf. Il ont une vraie envie de gagner des titres et un très fort esprit de compétition. Ils sont dans la performance sportive et ils ne lâchent rien !»
(Lors de l’ICD Golf Trophy aux côtés notamment de Thierry David) À l’image près/Steeve Gurbaz
Un immense palmarès amateur
Encore champion de France paragolf en 2022 à 46 ans, Charles-Henri Quélin se construit un palmarès de paragolfeur hors-norme. «Depuis dix ans, j’ai gagné sept fois le championnat de France. J’ai fini trois fois deuxième du championnat d’Europe et on gagné avec l’équipe de France. Je ne joue pas beaucoup de tournois, mais quand je joue, j’essaye de m’amuser et de viser la gagne. Je fais d’ailleurs encore un peu de tournois valides également. Mais j’ai 46 ans, je suis entrepreneur et j’ai des enfants. Donc je joue de moins en moins.»
J’espère qu’on pourra organiser les championnats du monde paragolf en France prochainement
Charles-Henri Quélin
La tendance est au rapprochement entre le DP World Tour et de la EDGA (Association européenne de golf pour handicapés) avec la création du circuit du G4D (Golf for Disabled) dont certains tournois se sont disputés la semaine des tournois du circuit européen, sur le même parcours. Surfant sur cette démarche inclusive, Charles-Henri Quélin endosse de plus en plus régulièrement le costume de dirigeant, pour aider au développement du paragolf en France. «J’espère qu’on pourra organiser les championnats du monde paragolf en France prochainement. Il n’y aura malheureusement pas de handigolf aux JO de Paris 2024, mais ce serait un beau message que le paragolf soit intégré au programme des Jeux paralympiques.»
Le chantier du paragolf féminin en France
Le développement du paragolf féminin reste aussi un chantier balbutiant. «En France, on a très peu de paragolfeuses. Avec Philippe Pée, Président de l’Association Handigolf France, on essaie de communiquer auprès des femmes. On en a toujours quelques-unes sur les compétitions… mais pas assez.»
(Photos Ross Kinnaird/Getty/AFP, sauf mention)