L’Olympic Club à San Francisco accueille pour la première fois un US Open féminin. Réputé comme impitoyable, ce par 71 de plus de 7 000 mètres (pour les hommes) avait vu Webb Simpson l’emporter à +1 total en 2012. Céline Boutier et Céline Herbin sont les deux Françaises qualifiées.
Cette 76e édition de l’US Open féminin est historique. C’est en effet la première fois que l’USGA (United States Golf Association) programme son plus vieux Majeur sur le Lake Course de l’Olympic Club de San Francisco (Californie). Seuls les hommes avaient jusque-là été conviés. La première fois en 1955 pour un US Open remporté par l’Américain Jack Fleck devant le légendaire Ben Hogan. Quatre autres US Open suivront entre 1966 et 2012. Trois US Open amateur ont également été disputés ici (entre 1958 et 2007), ainsi qu’un US Junior amateur décroché en 2004 par le Sud-Coréen Sihwan Kim.
“Something that jumps out right away is the fact that I have to shape a shot… it looks really fun!”@DanielleKang shares her strategy on @TheOlympicClub’s first hole ahead of the 76th #USWomensOpen. pic.twitter.com/qbHcUl47Gt
— U.S. Women’s Open (USGA) (@uswomensopen) May 28, 2021
Webb Simpson vainqueur à +1 en 2012
Conçu par Willie Watson et construit par Sam Whiting, le Lake Course, un par 71 de 5 904 mètres pour ces dames cette semaine (allongé à 7 170 mètres en 2012 pour les hommes), a ouvert en 1924. Il est redessiné dès 1927 par ce même Sam Whiting à la suite des terribles tempêtes hivernales de 1925/26. Pour accueillir comme il se doit l’US Open 1955, l’USGA fait appel à Robert Trent Jones pour relooker le parcours. Il subira plusieurs autres liftings, dont le plus récent remonte à 2009. Tracé ô combien redoutable truffé de pièges (dont un rough abyssal), il s’était gagné à +1 total en 2012 avec l’Américain Webb Simpson.
Plus vieux Majeur féminin (l’Américaine Patty Berg fut la première lauréate en 1946), l’US Open est aussi le mieux doté des cinq Grand Chelem de la saison. Sa dotation est de 5,5 millions de dollars, dont 1 million pour la gagnante. En 2014, quand Michelle Wie s’est imposée à Pinehurst, cette même dotation était encore de 4 millions. Longtemps chasse gardée des Américaines (seulement trois victoires étrangères entre 1946 et 1986), l’US Open n’a plus franchement résisté depuis aux « hordes » venues d’Europe (trois victoires pour la Suédoise Annika Sörenstam) et surtout d’Asie. Plus particulièrement de Corée du Sud.
7⃣ days until the action begins for the 76th @uswomensopen 🏆 Here is a look at hole No. 12 narrated by @KayCockerill, as we count down to tee off! Who won’t be intimidated by the hole’s tunnel effect and finish strong with par or better? 📸: @USGA #OlympicClub #USWomensOpen pic.twitter.com/WU0tOrwCLF
— The Olympic Club (@TheOlympicClub) May 27, 2021
Sept victoires sud-coréennes depuis 2010
Depuis Se Ri Pak en 1998, le pays du matin calme a très régulièrement trusté les victoires. Sept par exemple depuis 2010, contre trois pour les Américaines (la dernière remontant à 2016 avec Brittany Lang). Victorieuse à Houston (Texas) en décembre dernier, A lim Kim va remettre entre jeudi et dimanche son titre en jeu. Plusieurs de ses compatriotes sont évidemment favorites, à l’image de la n°1 mondiale*, Jin young Ko. Dans son sillage, on retrouve Inbee Park, n°2, deux fois vainqueur de l’US Open (en 2008 et 2013), et Sei young Kim, n°3, vainqueur du dernier KMPG PGA Championship.
Les Nord-Américaines sont cependant bien décidées à contrer cette impressionnante machine à gagner. Citons côté US les sœurs Korda (Nelly et Jessica), Danielle Kang et Lexi Thompson ou encore la Canadienne Brooke M. Henderson (n°5 mondiale). Attention également à la Néo-Zélandaise Lydia Ko, n°8 mondiale, en net regain de forme, ou la Thaïlandaise Patty Tavatanakit, n°10 mondiale, surprenante lauréate début avril du ANA Inspiration à Rancho Mirage (Californie). A noter la présence dans le champ de la très jeune américaine Chloe Kovelesky, 14 ans seulement, qualifiée le 11 mai du côté de West Palm Beach (Floride)…
L’exploit de Catherine Lacoste en 1967
Impossible de ne pas évoquer Catherine Lacoste quand il est question de l’US Open. Vainqueur en 1967 à Hot Springs (Virginie), la Française, fille du célèbre tennisman René Lacoste, est toujours à ce jour la seule amateure à s’être imposée. Céline Boutier, 64e joueuse mondiale, et Céline Herbin, qualifiée il y a quelques semaines dans l’Illinois, auront à cœur de faire flotter le plus haut possible le drapeau tricolore.
La première, après un début de saison compliqué (deux cuts manqués lors de ses trois premiers départs), demeure sur une solide tournée en Asie (14e à Singapour, 17e en Thaïlande). Cinquième de l’US Open 2019 (après avoir été en tête au départ du 4e tour), elle ne s’est pas qualifiée pour les 8es de finale de match play à Las Vegas (Nevada), bien qu’ayant gagné deux de ses trois matches de poule… La seconde, en possession d’un droit de jeu limité sur le LPGA, n’a pour l’instant joué que deux tournois, manquant le cut au Pure Silk Championship le 20 mai dernier et prenant la 69e place au LOTTE Championship à la mi-avril.
A noter enfin que cet US Open 2021 est le premier Majeur féminin à accueillir du public depuis le British Open 2019. L’USGA table sur une jauge de 10 000 spectateurs par jour. C’était celle du dernier USPGA masculin à Kiawah Island il y a une semaine maintenant…
* Classement arrêté au 30 mai 2021