Absent de la 43e Ryder Cup à Whistling Straits où l’équipe européenne de Ryder Cup s’est lourdement inclinée (19-9), Justin Rose est revenu pour The Telegraph sur cette non-sélection. Jusqu’au dernier moment, l’Anglais a bien cru faire partie des trois picks de Padraig Harrington.
Aurait-il été l’élément déclencheur de la révolte ? L’Europe aurait-elle pu inverser la tendance avec lui dans l’équipe ? On ne le saura jamais. Justin Rose, 41 ans, trois fois victorieux en Ryder Cup (2012, 14 et 18) avec en point d’orgue un sans-faute à Gleneagles (3 victoires, 2 nuls), fut avec l’Italien Francesco Molinari (héros au Golf National en 2018) le grand absent côté européen.
Dans un entretien exclusif accordé au Telegraph, le lauréat de l’US Open 2013 est revenu sur sa non-sélection. Et le moins que l’on puisse écrire, c’est qu’il est un peu amer. En prenant la sixième place finale du BMW PGA Championship (European Tour) qui clôturait les sélections par points (mondiaux et européens) grâce à un eagle sur le green du 18 et après avoir rendu une carte de 65 (-7) vierge de tout bogey, Rose pensait avoir fait le plus difficile. Mais il a vite déchanté en arrivant dans le Player’s Lounge.
Un drôle de pressentiment
« Quand j’ai signé ma carte, je sentais plutôt bien les choses, explique-t-il au quotidien britannique. Mais j’ai rapidement compris que ça n’irait pas. Il y avait une atmosphère étrange ce dimanche après-midi. Dans le salon des joueurs, tous les vice-capitaines étaient autour de Padraig (Harrington) et j’ai eu un drôle de pressentiment. »
« En fait, je me rendais compte que j’avais encore creusé un peu plus profondément mon trou. Je ne vais pas vous mentir, j’étais vidé (…) C’est vrai que j’aurais pu faire un peu plus lors des derniers tournois (avant l’annonce des picks) mais c’était une période un peu difficile pour moi. Je n’avais pas joué l’European Masters, ni en Italie. En plus, je venais de me voir décerner le Payne Stewart Award et il m’était, vis-à-vis de sa famille, impossible de ne pas retourner aux Etats-Unis pour recevoir le prix. »
Parti de trop loin…
Dans le creux de la vague en termes de résultats sportifs, l’ancien n°1 mondial pensait aussi que ses récentes sorties (sur le PGA Tour) auraient pu faire pencher la balance en sa faveur. Nouvelle erreur.
« J’ai bien joué lors des derniers tournois précédant les sélections (8e au PGA Championship fin mai, 10e au Wyndham Championship le 15 août). J‘aurais même pu gagner sur ces deux épreuves. J’avais l’impression d’être en forme et d’avoir fait ce qu’il fallait faire. J’aurais adoré jouer grâce à mes points, mais mon objectif était avant tout de bien jouer (…) Mais Padraig savait ce qu’il faisait. A moi d’en tirer les leçons et de me dire que vous ne contrôlez pas tout quand vous dépendez des choix des autres… »