Avec Perrine Delacour, la Francilienne installée à Dallas (Texas) représentera le golf tricolore cette semaine à Rancho Mirage (Californie) pour le premier Majeur de la saison. Un tournoi fort en traditions où elle n’a franchi qu’une seule fois le cut en trois départs. Analyse.
Il y a deux ans, Céline Boutier, ancienne n°1 mondiale amateur, trônait tout en haut du leaderboard de l’US Open après 54 trous avant de prendre la 5e place finale. C’est à ce jour son meilleur résultat en Majeurs. Engagé cette semaine sur le ANA Inspiration (ex-Kraft Nabisco remporté en 2003 par la Dijonnaise Patricia Meunier-Lebouc), elle entend, grâce à son expérience et son vécu sur le LPGA Tour, réaliser un gros coup, malgré un début de saison difficile. Vous avez dit déclic ?
Dans quel état d’esprit êtes-vous avant d’aborder ce premier Grand Chelem de la saison ?
Pour être franche, je n’ai pas connu un début de saison très satisfaisant. J’ai manqué les deux derniers cuts en Floride (Gainbridge LPGA et LPGA Drive on Championship). Mais je suis parvenue à le faire ce week-end au Kia Classic (72e). Je me suis entraînée assez dur ces deux dernières semaines afin de me donner les meilleures chances à Rancho Mirage.
On compare souvent l’ANA Inspiration avec le Masters d’Augusta chez les hommes. Etes-vous de cet avis ?
C’est vrai. On est dans les traditions ici à Rancho Mirage. Avec notamment ce plongeon pour le vainqueur dans la pièce d’eau du 18 (Poppie’s Pond). A l’instar du Masters, on joue chaque année au même endroit, sur le même parcours… Comme à Evian d’ailleurs. La première fois qu’on le joue, ça peut être assez intimidant car on joue rarement avec des roughs aussi épais durant la saison sur le LPGA. Le tracé est assez long aussi… Il favorise les longues frappeuses. Cela peut déstabiliser au départ mais plus on le joue, plus on sait où se situent les pièges, où seront positionnés les drapeaux. En termes de stratégie, il vaut mieux savoir où placer la balle. Bref, sur ce genre de parcours, l’expérience aide toujours.
Les fairways sont assez étroits avec un rough plutôt épais, des greens assez fermes. C’est assez difficile d’arrêter la balle si on n’est pas sur le fairway.
Céline Boutier
Après deux cuts manqués en 2015 et en 2019, vous avez terminé 44e en 2020…
Oui. Généralement, la préparation du tracé ici est compliquée. Les fairways sont assez étroits avec, comme je l’ai dit, un rough plutôt épais, des greens assez fermes. C’est assez difficile d’arrêter la balle si on n’est pas sur le fairway. Après, tout dépend de la météo, avec ou sans vent. Avec, ça rend les choses moins évidentes mais ça reste un Grand Chelem. Je me répète mais c’est un parcours bien plus difficile que ceux que l’on joue d’habitude sur le LPGA.
Déjà 20 majeurs !
Quels souvenirs conservez-vous de ce premier cut franchi ici à l’ANA Inspiration en septembre dernier ?
Honnêtement, je ne m’en souviens pas trop. Je sais que j’avais globalement bien joué, avec deux cartes sous le par (-1) et un dernier tour dans le par (72). J’avais fini à +1 total (289). J’avais très bien putté… En septembre dernier, il faisait très chaud… C’était une édition particulière, les caddies étaient en voiturettes… Cette semaine, les conditions seront bien plus favorables.
A 27 ans, vous allez prendre le départ de votre 20e Majeur. Déjà ! Le temps passe vite, non ?
Je ne réalise pas que j’en ai joué autant… J’en ai joué pas mal quand j’étais encore amateur… Mais c’est assez spécial les Majeurs en général. Quand on arrive sur le site, c’est toujours impressionnant. Que ce soit le premier ou le vingtième… C’est l’effet que ça donne à chaque fois. Avec l’expérience, avec mon niveau de jeu qui s’améliore, j’espère que ce sera de mieux en mieux au niveau des performances…
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