Handicapé par des douleurs récurrentes au dos et également enseignant en Belgique, le double vainqueur sur le DP World Tour Julien Quesne peine à enchaîner les tournois sur le Challenge Tour. Le Vaudreuil Golf Challenge de cette semaine représente une nouvelle occasion de briller pour le Manceau de 42 ans, après un cut passé au Blot Open de Bretagne il y a deux semaines.
Golf Planète : Comment va votre dos qui vous gêne depuis tant d’années ?
Julien Quesne : Je souffre toujours et je ne peux pas vraiment enchaîner les séances d’entraînement. J’ai dû me faire opérer d’une hernie discale récurrente l’année dernière. Et si ça va mieux depuis, ça reste douloureux au niveau des disques lombaires.
Vous n’avez pas eu beaucoup l’occasion de jouer ces deux dernières saisons. Comment parvenez-vous à rester dans le rythme de la compétition ?
C’est vrai que je n’ai joué que deux tournois en 2021 et j’en suis seulement à ma troisième épreuve du Challenge Tour cette saison. C’est compliqué de maintenir un niveau de jeu.
Quelles sont les objectifs de cette deuxième moitié de saison ?
Je vais aller aux cartes en fin de saison. Je pense que je n’ai plus aucune protection liée à ma dernière victoire en Italie en 2013 sur le DP World Tour. Il va falloir que je marque des points pour éviter les PQ1, voire les PQ2. Le projet reste toujours de jouer sur le DP World Tour. J’ai encore des rêves plein la tête. Mais tant que j’ai mal au dos, c’est compliqué.
Throwback to PING Pro @JQuesne80‘s 2013 #ItalianOpen victory at Golf Club Torino! #TBT 🏆🇮🇹 pic.twitter.com/duB9ngaVPu
— PING Golf Europe (@PINGTourEurope) October 12, 2017
Vous en avez profité pour développer d’autres projets ?
Je suis également enseignant près de Bruxelles, au Golf Club d’Hulencourt. J’y suis régulièrement et il faut parfois faire des choix. Entre mes douleurs et mes obligations, je n’ai par exemple pas pu jouer les Championnats de France professionnel chez moi à Bordeaux. C’était vraiment très frustrant mais c’est comme ça.
Comment se situe votre niveau de jeu actuel ?
Je ne me sens pas trop mal au niveau du jeu, mais j’ai besoin d’enchaîner. À chaque fois, je fais un tournoi et après je dois faire une pause parce que je ne rentre pas dans le champ ou je dois reposer mon dos, ou bien je dois enseigner. Ce n’est pas idéal. Il y a encore des mauvais coups qui sortent de mes clubs. J’ai notamment concédé au moins un double-bogey par jour à Pléneuf-Val-André lors du Blot Open de Bretagne dont j’ai passé le cut. Mais je trouve que ce n’est vraiment pas si mal. Et je fais du bon travail avec Patrick Talon au Golf d’Hossegor et Matthieu Van Hauwe au Golf de la Gloriette, à Tours. Je ne travaille plus avec Benoît Ducoulombier.
Vous qui êtes un joueur expérimenté, que pensez-vous du nouveau circuit du LIV ?
Je n’ai pas toutes les informations pour me prononcer, mais je n’ai pas un bon a priori. Je trouve que c’est mal fait. Il font passer le golf pour un show uniquement basé sur l’argent. La plupart des joueurs ont commencé leur carrière professionnels par passion. Là, ce sont des joueurs déjà sur-payés sur le PGA Tour qui vont chercher à gagner encore plus. Je trouve ça ridicule. On en parle beaucoup entre nous. Mais moi, je vois les choses de loin. En tout cas, ça ne donne pas une bonne image du golf. C’est dommage. Mais ça a quand même l’air de marcher. Il y a un nombre impressionnant de joueurs qui est déjà parti sur le LIV. Ça risque de faire un effet boule de neige et on a l’impression qu’ils vont tous finir par y aller. Sauf peut-être si les Majeurs se lient et ferment la porte aux joueurs du LIV. Un joueur comme Rory McIlroy ne joue plus que pour les Majeurs. Mais si ça continue comme ça, il va peut-être y aller lui aussi…
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