Tiger Woods et le Masters, c’est une grande histoire d’amour débutée il y a 25 ans… On a tenté de classer dans l’ordre de performance ses cinq victoires. Un classement forcément subjectif.
2019, la résurrection
Il y a 3 ans, Tiger Woods remportait, 22 ans après son premier titre à Augusta, 14 ans après son quatrième (un record d’écart entre deux victoires) son 5e Masters et son 15e titre du Grand Chelem, en battant d’un coup un trio de costauds, Dustin Johnson, Brooks Koepka et Xander Schauffele, au terme d’un dernier tour étouffant.
Mais cette incroyable victoire représentait bien plus que des chiffres. Revenu de nulle part, Woods était presque considéré perdu pour le golf un an et demi plus tôt, après avoir dû subir une fusion des vertèbres.
A 43 ans, il signait là l’un des “come-backs” les plus incroyables du sport. Un exploit partagé avec ses enfants à la sortie du 72e trou. Difficile de ne pas partager son émotion…
1997, l’explosion à la face du monde
A seulement 21 ans, 3 mois et 14 jours, il devient le plus jeune golfeur à s’imposer à Augusta, le premier homme d’origine afro et asiatique à remporter un majeur dans le golf masculin. Ce jeune homme encore méconnu du très grand public mais dont tout le monde parle depuis son arrivée chez les pros, après avoir multiplié les victoires juniors et amateurs, triomphe avec 12 coups d’avance.
Douze ! Un record évidemment dans l’ère moderne du golf. Sa puissance met à mal le parcours et bouleverse les codes du golf. Il termine avec un score total de -18 après avoir joué ses neuf premiers trous de jeudi en +4. Ce 13 avril 1997, la performance de Eldrick “Tiger” Woods secoue le monde du sport.
2005, un chip pour l’éternité
La victoire de Tiger Woods en 2005 n’est peut-être pas la plus spectaculaire, la plus émouvante ou la plus dominatrice. Cette année-là, le Tigre possède trois coups d’avance sur le coriace Chris DiMarco avant le dernier tour. Il finira par avoir raison de son compatriote au premier trou du play-off en rentrant un putt de 4,50m pour birdie, non sans avoir été rejoint sur la distance des 72 trous après avoir commis des bogeys au 71e et 72e trou.
Mais c’est évidemment son fabuleux chip rentré au 70e trou du tournoi, sur le par 3 du 16, qui a fait entrer cette édition dans la légende. L’un des coups les plus iconiques de sa carrière.
Bousculé par DiMarco, il embarque son coup de fer derrière le green du 16 à la pente sévère. Cela semble presque un chip impossible. Tiger dira plus tard qu’il « espérait poser la balle à 2 ou 3 mètres du drapeau, au mieux ».
Le reste est gravé à jamais dans la mémoire de ceux qui ont vécu ce coup en direct. Le chip roulé de Woods, touché à la perfection, épouse parfaitement les ondulations du green, se dirige lentement vers le trou, hésite, puis fini par rentrer presque au ralenti avant l’explosion de joie de Tiger et de son caddie Steve Williams. Une pub parfaite pour son sponsor à la virgule !
À voir et à revoir !
2001, le « Tiger Slam »
Les années 2000-2001 sont celles de l’ultra domination de Tiger Woods sur le golf mondial. En s’imposant au Masters en 2001, il devient le premier homme (et toujours l’unique) à remporter les quatre titres majeurs à la suite. Cet exploit sera baptisé le “Tiger Slam”.
A Augusta, Woods est à la bagarre avec deux grosses pointures le dimanche après-midi, David Duval et Phil Mickelson. Duval manque un putt de 2 mètres au 18 pour mettre la pression sur Tiger.
Son éternel rival “Lefty”, toujours en quête d’un premier majeur, coince dès l’entame des trous du retour. Comme un symbole, Woods parachève son exploit par un birdie sur son 72e trou.
Le “Tiger Slam” est une immense performance, mais dans le sprint final, il aura manqué un peu de sel. C’est l’époque aussi où les rivaux de Tiger semblent presque complexés et anesthésiés par la stature du Commandeur de Woods !
2002, presque une formalité
Pour la première fois depuis Sir Nick Faldo en 1990, un tenant du titre à Augusta conserve la veste verte. Cette troisième victoire est presque obtenue sans émotion. En tête à égalité après trois tours avec Retief Goosen, Woods fait cavalier seul le dimanche. Il s’impose avec trois coups d’avance sur le Sud-Africain.
Malgré l’allongement du parcours (9 trous ont été modifiés) pour contrer sa puissance, il termine avec un score de -12 en rendant quatre cartes sous le par. Sa confiance semble inébranlable.
Et aussi…
Woods a connu bien sûr des déceptions à Augusta. Ainsi en 2000, alors qu’il survole le golf mondial (3 victoires et 3 places de deuxième sur ses sept tournois précédant le Masters), il doit se contenter d’une 5e place, plombé par une première journée décevante (75). Idem en 2003 où il arrive avec déjà 3 victoires au compteur de sa saison mais termine seulement 15e avec un 76 le jeudi.
Son plus grand regret est peut-être celui de 2006, où il finit troisième, à trois coups du vainqueur Phil Mickelson, en ratant un nombre important de petits putts le dimanche.
« Je voulais tellement revenir en haut du leaderboard, j’ai forcé beaucoup de ces putts, ça fait mal parce que je sais qu’il regardait ça à la maison », peste Tiger qui aurait voulu faire plaisir à son père Earl, malade, qui n’a pu faire le déplacement et qui décédera quelques semaines plus tard.
Des regrets, il en aura encore en 2007 et 2008 quand il termine deuxième, à deux coups de Zach Johnson puis à trois longueurs du Sud-Africain Trevor Immelman.
L’année 2013 est celle où l’image de Woods a été un peu écornée à Augusta.
Alors qu’il prend un mauvais drop sur le trou n°13 le samedi (deux mètres trop en retrait), il se voit infliger une pénalité de deux coups mais il reste dans le tournoi, qu’il terminera à une anonyme 40e place pour lui. D’autres joueurs auraient sans doute été disqualifiés puisqu’il avait signé une carte de score incorrecte.
Mais Tiger Woods à Augusta, c’est vraiment tout une histoire…