Les championnats du monde de match play, créés en 1999 et qui débutent mercredi au Texas, ont déjà une riche histoire. Tiger Woods, Dustin Johnson mais aussi Victor Dubuisson ont marqué le tournoi de leur empreinte.
Découvrez notre « top 10 » du WGC match play, où les grands moments de sport se confrontent aussi à des instants moins glorieux…
1) 2014 : « cactus kid » séduit l’Amérique !
Vu de France, c’est évidemment le moment le plus inoubliable de ces match play. Mais pas seulement. Dans le désert de Dove Mountain en Arizona, Victor Dubuisson, 30e mondial, unique Français en lice, est la surprise du tournoi quand il se hisse en finale en battant successivement Bubba Watson, Graeme McDowell, Ernie Els…
En finale, il est opposé à l’Australien Jason Day. Un superbe finish permet à « Dubush » d’arracher un play-off. Sur les 19e et 20e trous, il réussit alors deux sauvetages totalement insensés dans les cactus et les broussailles. Après le deuxième sauvetage, le sourire halluciné et dégoûté de son adversaire et les commentaires de Nick Faldo et David Feherty de l’époque sont restés dans les annales.
Day finira par s’imposer au 23e trou, mais le monde du golf est totalement séduit et estomaqué par le talent fou de « cactus kid ».
2) 2006 : Woods met la fessée à Ames
Ouh la boulette ! Stephen Ames, né à Trinidad et Tobago et Canadien depuis octobre 2005, s’avance un peu trop confiant vers son premier tour de l’édition 2006, disputée à La Costa en Californie. Il a hérité de Tiger Woods, le n°1 mondial, au premier tour. Mais le Tigre n’est pas dans la forme de sa vie. Alors, Ames se lâche au micro d’un reporter la veille de son match : « Tout peut arriver, surtout quand on voit la façon dont il tape la balle en ce moment… »
Le résultat ? Victoire 9&8 de Tiger Woods, soit le score le plus sévère jamais infligé à un joueur dans ce tournoi de match play. Woods a joué -7 sur les 9 premiers trous. Au moment de commenter sa victoire et à la question de savoir si la petite phrase de son adversaire l’avait piqué au vif, Tiger offrira une réponse sobre : « 9&8« .
Avant de fulminer d’avoir manqué un petit putt au 10 qui lui aurait offert une victoire de 10&8…
3) 2000 : Clarke surprend le Tigre
En 2000, Tiger Woods écrase tout sur son passage. Il va remporter neuf victoires au cours de l’année, dont trois tournois du Grand Chelem. Mais en février, surprise, à La Costa, il est battu en finale du WGC match play par Darren Clarke. Sur un format de 36 trous, le Nord-Irlandais mène de bout en bout et s’impose 4&3. « Clarkey a tout simplement été meilleur que moi« , reconnaîtra Woods, qui nouera une belle relation d’amitié avec le vainqueur de l’Open britannique 2011.
©Getty Images
4) 2015, Jimenez-Bradley, ça chauffe !
Notre numéro quatre n’est peut-être pas le plus brillants des moments forts du tournoi, mais il illustre bien la différence d’état d’esprit que peut provoquer le format match play, la confrontation directe entre deux joueurs (au lieu du medal play traditionnel). En match de poules, Miguel Angel Jimenez et Keegan Bradley s’affrontent dans un duel qui va tourner à la confrontation presque physique entre les deux hommes. Sur le par 5 du trou n°18, l’Américain demande et obtient un « free drop » qui ne convient pas à l’Espagnol. Bradley viendra même dire sa façon de pensée de très près après que Jimenez eut demandé au caddie de son adversaire de se taire. Viril mais correct !
5) 2017 : « DJ » vs « Rambo », le duel de poids lourds
Historiquement, le WGC match play a souvent offert des surprises de taille, mais la finale 2017 à Austin au Texas s’annonce séduisante entre le n°1 mondial Dustin Johnson et la valeur montante du vieux continent, l’Espagnol Jon Rahm. DJ semble s’envoler vers une victoire facile quand il mène 5 up après 9 trous. Mais le Basque au fort caractère revient comme une bombe. Après une ficelle au n°16, il n’est plus que 1 down. Rahm sauvera le par au n°17, mais manquera son approche au n°18 alors qu’il avait presque drivé le green de ce court par 4.
6) 2019 : Garcia Kuchar, le putt de la discorde
A l’instar de l’incident Jimenez-Bradley, voilà un exemple peu glorieux de ce que le match play peu générer comme désaccord entre deux joueurs, entre la règle et l’esprit. En quart de finale de l’édition 2019, Sergio Garcia est opposé à Matt Kuchar. Mené 1 down, il a un putt de 2 mètres pour égaliser au trou n°7. Manqué de quelques centimètres. Déçu, l’Espagnol tape négligemment la balle et son « tap in » manque le trou. Puisque Kuchar n’a pas eu le temps de donner à haute voix ce putt minuscule, il se voit attribuer le gain du trou. L’impétueux Garcia a commis une faute, la règle est en faveur de Kuchar. Mais l’esprit…
Sur le trou suivant, les deux hommes auront une discussion assez véhémente, l’un reprochant à l’autre de ne pas avoir eu un geste de fair play (Kuchar n’a pas cherché à faire infléchir l’arbitre ou n’a pas concédé le trou suivant). En 2014, Sergio avait, lui, eu une attitude plus généreuse en proposant un partage du trou à Rickie Fowler parce qu’il estimait avoir pris trop de temps pour jouer son coup précédent… Finalement Kuchar remportera le match, mais sa réputation de pingre s’est empirée depuis…
Matt Kuchar did not have a chance to concede Sergio Garcia’s second putt.
Therefore, Garcia lost the hole.
Kuchar told the official he wanted to give Garcia the putt, but that cannot be done retroactively. pic.twitter.com/AJFF8N5J7h
— PGA TOUR (@PGATOUR) March 30, 2019
7) 2019 : Tiger vs Rory, l’affiche au goût d’inachevé
Le monde du golf en rêvait, le WGC match play l’a fait. Un duel entre le plus grand joueur de l’histoire, Tiger Woods, et le meilleur joueur des années 2010, Rory McIlroy. Le Tigre a remporté trois fois l’épreuve (2003, 2004 et 2008), le Nord-Irlandais une fois (2015) et a été finaliste en 2012. L’affiche de ce huitième de finale est alléchante mais elle ne tiendra pas tout à fait ses promesses. La faute surtout à Rory, à côté de son jeu. La victoire 2&1 de Woods est presque anecdotique, mais elle aura permis de voir pour la seule fois de l’histoire les deux hommes en confrontation directe.
8) 2003-2004 : le doublé unique du Tigre
Un seul homme s’est imposé deux années de suite dans ce WGC et sans surprise, il s’agit de Tiger Woods. Dans un format où tout est possible, où n’importe quel joueur peut s’imposer dans un jour de grâce, ces victoires « back to back » (2003 et 2004) montrent la domination écrasante du Tigre au début des années 2000. David Toms et Davis Love III sont ses deux victimes en finale. Mais la victoire de 2004 marque aussi les premières difficultés de Woods avec son physique. Ce sera d’ailleurs sa seule victoire de l’année…
9) 2005-2007, O’Hern se paie Woods
Encore du Tiger Woods dans ce « top 10 », mais comment ne pas oublier les deux victoires de l’Australien Nick O’Hern sur le meilleur joueur du monde. Aucun autre homme n’a battu le Tigre deux fois en match play (Francesco Molinari compte une victoire et un nul en Ryder Cup). En 2005, le gaucher de Perth crée la sensation en battant le n°2 mondial d’alors (Vijay Singh était n°1). Il récidive deux ans plus tard en éliminant de nouveau Woods au 20e trou, cette fois au troisième tour.
Sa recette ? « Mener au score le plus vite possible et avoir un body language positif. » Si vous voulez vous en inspirer avant d’affronter le pro de votre club n’hésitez pas !
10) 2014 : l’attaque du cactus piquant
Allez, pour le n°10 on vous propose un petit moment plutôt amusant, en tout cas qui s’est bien terminé pour l’infortuné. En 2014, Rory McIlroy doit jouer un coup compliqué avec sa balle bloquée par un caillou. Sa balle prend la direction d’un spectateur qui n’a d’autre choix que de se jeter dans un cactus pour éviter l’impact. Le pauvre homme sera heureusement aidé par d’autres spectateurs pour se débarrasser des aiguilles et des branches. Piquant !