Vainqueur en août 2020 du PGA Championship pour sa première tentative, Collin Morikawa remet ça, cette fois à l’Open britannique. À seulement 24 ans, l’Américain l’emporte avec un score total de -15 (265), deux coups devant Jordan Spieth. Louis Oosthuizen, le grand perdant de la semaine, finit troisième à -11 avec Jon Rahm, le nouveau n°1 mondial.
À 24 ans seulement, Collin Morikawa, passé professionnel en… 2019, écrit une fois encore l’histoire dans le plus mythique des tournois du Grand Chelem, né en… 1860 sur un links d’Écosse. L’Américain, vainqueur de cette 149e édition de The Open avec un score magistral de -15 (265) – il bat ici au passage le record de -13 détenu depuis 1993 ici au Royal St George’s par l’Australien Greg Norman – en n’ayant concédé que quatre bogeys en 72 trous, est en effet le premier golfeur à gagner pour ses débuts dans deux Majeurs différents après le PGA Championship en août 2020.
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Comme vous avez pu le suivre sur notre live commenté, il est également le premier depuis Bobby Jones (en 1926) et Jim Barnes (en 1919) à remporter deux Majeurs en huit départs seulement.
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Quoi d’autre ? Il est avec Tiger Woods le second à gagner le British et l’UPSGA avant ses 25 ans. Une autre stat pour la route ? Collin Morikawa est le plus jeune golfeur venu de derrière au leaderboard à s’imposer depuis Severiano Ballesteros en 1979.
« C’est de loin l’un des meilleurs moments de ma vie, souffle-t-il juste après son exploit. Regardez tous ces fans ! C’est certainement le meilleur public que j’ai jamais vu. J’ai hâte de revenir chaque année ici pour jouer le British… »
The winning moment 👏
Collin Morikawa rounds off a truly magnificent performance at Royal St George’s 🏆
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Oosthuizen dévisse au 7
Deuxième à une longueur de Louis Oosthuizen au départ de ce quatrième tour, le Californien d’origine japonaise est rapidement revenu à hauteur de son adversaire avec lequel il partageait cette dernière partie. Tout près du birdie au 2, il profite d’un bogey du Sud-Africain au 4 pour recoller à -11.
Co-leader, il profite ensuite d’une grossière erreur de ce même Oosthuizen au 7 dans un bunker de green pour grimper à -12 alors que son concurrent direct signe un mauvais bogey après avoir visité en large et en travers le green et les bunkers. Deux coups d’avance puis bientôt trois au 8 et 4 au 9 avec deux autres magnifiques birdies.
Bras de fer à distance avec Jordan Spieth
Dans des conditions de jeu tout aussi optimales que la veille mais avec des positions de drapeaux un peu moins compliquées, Collin Morikawa semble alors intouchable, même quand il s’égare dans le rough au 10. Son recovery d’école et un putting hyper solide lui permettent d’accrocher le par. Le duel tant attendu entre les deux hommes a déjà vécu !
Je n’ai digéré qu’après le diner hier soir mes 2 bogeys au 17 et au 18 du 3e tour. Ils m’ont privé de jouer en dernière partie
Jordan Spieth
Le bras de fer s’effectue désormais à distance, avec Jordan Spieth parti dix minutes plus tôt. Le Texan, pourtant lesté de deux bogeys au 4 puis au 6, revient dans le coup avec un eagle au 7 puis un birdie au 10. Il passe à -11 au 11 puis à -12 au 13. Le triple vainqueur en Majeur n’est plus qu’à deux longueurs de Morikawa. L’écart se réduit même à un point au 14 avant que Morikawa ne réalise lui aussi un birdie sur ce même par 5 du 14.
« Jordan Spieth is not going away! »
A big birdie at the 13th for the Champion Golfer of 2017🐦
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-15 d’un côté, -13 de l’autre. On ne le sait pas encore mais les scores ne vont plus bouger. Comme sonné, Louis Oosthuizen, pourtant à un cheveu de claquer un trou en un sur le par 3 du 11, termine sa journée sur un 71 (+1). Sa pire carte en quatre tours. King Louis enregistre d’ailleurs ici la seule carte au-dessus du par parmi le top 11 final avec l’Américain Scottie Scheffler, 71 lui aussi. Onze ans jour pour jour après sa victoire à The Open 2010 à St Andrews, le golfeur de Mossel Bay ne soulèvera pas une nouvelle fois la Claret Jug.
La charge sublime de Jon Rahm
Quelque peu trahi par son putting aujourd’hui à Sandwich, Jon Rahm a tout de même offert un golf d’un très haut niveau avec, certes deux bogeys sur l’aller (2 et 8) mais aussi avec un presque albatros sur le par 5 du 7 transformé en eagle pour passer à -8. Et puis surtout cette impressionnante série de quatre birdies du 13 au 16 pour finir troisième à -11. Vainqueur de l’US Open il y a un mois, l’Espagnol n’enchaîne pas avec un second Majeur mais redevient n°1 mondial devant Dustin Johnson, 8e ex-aequo dans ce 149e Open britannique.
J’ai vraiment bien joué. J’aurais juste apprécié mettre quelques putts.
Jon Rahm
After three birdies in a row, here’s @JonRahmpga‘s tee shot at 16🎯
He’s finishing fast👀
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Incroyable Koepka…
Hors-sujet samedi avec son 72 (+2), le Floridien, 31 ans, a réalisé un 4e tour d’anthologie avec un eagle et trois birdies en douze trous seulement pour une carte de 65 (-5) sans erreur (tiens, comme son ami Bryson Dechambeau !). Il finit 6e à -8, avec le Canadien Mackenzie Hughes. Son plus mauvais résultat dans un British en sept départs ? Un cut manqué en 2013 à Muirfield. C’est aussi son seul échec (4e en 2019, 6e en 2017, 10e en 2015).
« J’ai manqué une belle occasion, résumait ensuite le quadruple vainqueur en Majeurs. Je n’ai pas assez bien joué samedi (72). Mais peu importe comment j’ai fini aujourd’hui. Je n’ai pas eu la chance de gagner. C’est décevant. »
Just another Sunday for @BKoepka.
On track for his 12th top 10 in his last 16 majors. pic.twitter.com/HxgmlyP04b
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DeChambeau, la réaction d’orgueil
Incapable de jouer sous le par depuis le premier jour (71, 70 et 72), fâché avec son driver, l’Américain bodybuildé s’est déchainé ce dimanche avec un 65 (-5) sans bogey malgré 50 % de fairways touchés… Avec un score de -2, DeChambeau finit 33e (31 places de mieux que la veille) et signe ici sa meilleure performance dans un British en quatre participations après deux cuts manqués et une très anecdotique 51e place à Carnoustie en 2018.
Westwood, Mr 88
Toujours pas de succès en Majeur pour l’Anglais en 88 tentatives. Un record dont le vainqueur de la Race to Dubaï 2020 se serait bien passé, effaçant du même coup l’Américain Jay Haas, impuissant en 87 Majeurs joués… Pour son 26e The Open sans interruption (il a débuté en 1995 à St Andrews), Lee Westwood doit ainsi se contenter d’une place d’honneur (59e à +2) avec un dernier tour très contrasté : 33 à l’aller (-2) mais aussi 39 (+4) sur le retour. Son meilleur résultat dans un Open britannique ? 2e en 2010, à St Andrews. Encore.
Hébert, un tour sur deux
Après son 66 (-4) inaugural sans bogey, le Briviste a posté un excellent 67 (-3), là aussi sans erreur (birdies aux trous 3, 13 et 17). Il gagne 20 places au leaderboard pour un score final de -2. Une chose est sûre, il est clairement sur la bonne voie depuis qu’il collabore de nouveau avec Olivier Léglise.
En revanche, Antoine Rozner, auteur d’un magnifique 67 (-3) samedi, a vécu un dimanche en enfer. 41 à l’aller (+6 avec un double et quatre bogeys), à peine gommé par un retour un peu plus solide avec deux birdies au 10 et au 12 et le voilà rétrograder de 26 places avec son score final de 74 (+4). Il est 59e à +2.
« C’est rageant, fulmine-t-il au micro de Golf+ en sortant du recording ! Ce foutu dimanche vient tout gâcher. Il faut vite tourner la page de cette journée. J’ai les JO dans dix jours… »
Sur ses quatre derniers tours un dimanche, le Racingman affiche une moyenne de score de 73,5 alors que sa moyenne sur les autres tours en 2021 est de 70. Voilà du grain à moudre pour les semaines à venir…
Le leaderboard
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