Vainqueur ce dimanche du Valero Texas open, Jordan Spieth est le favori n°1 du Masters 2021 pour la rédaction de Golf Planète. Il l’était déjà avant ce succès. On vous dit pourquoi.
“All in” sur Jordan Spieth ! A l’heure où les “bookies” ont les yeux braqués sur le tenant du titre Dustin Johnson ou le bombardier Bryson DeChambeau, Golf Planète a jeté son dévolu sur un homme qui a remporté ce dimanche son premier tournoi depuis l’été 2017.
On ne vas pas vous sur-vendre ce pari. Dans toutes les rédactions du monde, Jordan Spieth fait partie des premiers noms cités parmi les candidats à la victoire à Augusta. Comme l’a dit Delacroix, “il faut toujours parier pour le génie”. Au-delà de son triomphe au Valero Texas Open qui achève de valider son retour au premier plan, voici trois raisons qui nous incite à miser sur Spieth. La quatrième, qui n’est pas développée ci-dessous, c’est qu’on l’aime beaucoup…
Raison n°1 : c’est un grand champion
On parle là d’un jeune homme qui a déjà remporté trois tournois majeurs à moins de 25 ans…
Petit retour en arrière : en 2015, le Texan au putter en feu remportait le Masters puis l’US Open et se classait deuxième de l’USPGA. Vainqueur de la FedExCup, n°1 mondial, il s’adjugeait cette année-là tous les honneurs possibles et imaginables pour un golfeur.
Le “Golden boy” du golf américain manquait l’année suivante le doublé à Augusta après une catastrophe au trou n°12 le dimanche qui profitait à Danny Willett. Un premier coup d’arrêt douloureux encaissé avec courage par l’intéressé.
En 2017, il rebondissait en champion avec un triomphe dans The Open au Royal Birkdale au prix d’un miraculeux sauvetage sur le trou n°13 suivis de plusieurs “ficelles” dont lui seul à le secret. A cette époque, le monde et l’avenir appartenaient à Jordan Spieth. Même les records de précocité de Tiger Woods semblaient menacés…
Et puis ce fut le trou noir. Inexplicable pour les “béotiens”, un peu moins quand on connaît les choses du golf et leur volatilité. Jordan Spieth a peu à peu perdu son jeu et sa belle confiance. Malgré une 3e place au Masters en 2018 conquise grâce à un 64 (-8) plein de panache au dernier tour, puis quelques jolies performances ici et là en 2019, il n’a plus jamais été dans le coup pour la gagne. L’année 2020, conclue au 82e rang mondial, s’apparente à une inexorable chute aussi brutale que fut son ascension météorique.
Les raisons de cette dégringolade ? Un grand jeu en déliquescence (190e de la saison 2020 sur le PGA Tour pour les greens en régulation !) et sa magie sur les greens évanouie (105e au stroke gained putting).
Raison n°2 : il a retrouvé son jeu
Et puis vint 2021. Les nombreux fans de Spieth ont commencé à retrouver l’espoir et le sourire lors de sa 4e place au Phoenix Open. Comme un symbole, c’est avec son instrument préféré que le “Houdini” du putting a de nouveau flirté avec les sommets. Le samedi, son 61 fut en quelque sorte une rédemption.
» J’ai retrouvé des coups que je n’avais plus dans mon sac depuis longtemps, j’ai joué enfin l’esprit libre, jubilait-il au sortir du 18e green. Ce fut un long chemin pour me débarrasser de certaines mauvaises habitudes. Il y a encore du travail, mais c’est tellement bon de pouvoir signer des cartes comme ça, que je pense mériter. Evidemment, mon putting m’a aidé aujourd’hui, mais j’ai aussi tapé de bons coups de fer et c’est indispensable pour que je puisse bien scorer. «
Dans la foulée, Spieth a confirmé avec une 3e place au AT&T Pebble Beach (en cédant un peu de terrain le dimanche alors qu’il menait après trois tours), une 15e place au Genesis Invitational, une 4e au Arnold Palmer Invitational (dommage pour ce parieur fou) ou encore un top 10 au WGC match play. Et la semaine passée au Texas Open, il a remporté son 12e titre sur le PGA Tour de main de maître.
Oui, Jordan Spieth est vraiment de retour. Le timing semble idéal pour Augusta…
Raison n°3 : Augusta est son jardin “extraordinaire”
Timing idéal car pour Jordan Spieth, jouer à Augusta c’est comme jouer à la maison. Ses stats sont tout simplement affolantes.
Mieux que Tiger et Nicklaus
Il a toujours franchi le cut depuis ses débuts professionnels en 2014, conclus par une deuxième place derrière Bubba Watson. L’année suivante, il enfilait la veste verte. Deuxième en 2016, onzième en 2017, troisième en 2018, il a logiquement baissé de rythme lors de ses deux années creuses (21e en 2019 et 46e l’an passé).
Lors de ses cinq premiers Masters, le joueur de Dallas a signé cinq cartes de 66 ou moins. Par comparaison, Tiger Woods ne l’avait réussi que trois fois lors de ses 20 premiers tours en Géorgie et Jack Nicklaus seulement deux fois.
Le style parfait
Son petit jeu et bien sûr son putting font merveille autour des greens carrelage et du parcours dessiné par Alister MacKenzie et Bobby Jones. Son driving parfois erratique n’est pas trop pénalisant à Augusta. A l’image d’un Woods ou d’un Mickelson, il peut compenser ses égarements par son jeu agressif et inventif.
Les conditions de jeu, annoncées venteuses et forcément moins « soft » que lors de l’édition de novembre 2020 (même si des possibilités d’orages sont annoncées), seront à son avantage. Qu’on se le dise, pour Jordan Spieth, le Masters 2021 est le moment idéal pour renouer avec le succès en majeur. Le jeu, la confiance, le parcours, son duo avec son caddie Michael Greller qui fonctionne de nouveau à plein régime, tous les voyants sont au vert.
Au-delà d’une prédiction, on en connaît beaucoup à qui cela ferait très plaisir…