En favorisant une individualisation systématique du chronométrage des joueurs le PGA Tour espère provoquer une avancée dans sa lutte contre le jeu lent.
C’est devenu un enjeu capital alors que la concurrence avec les autres sports US pour se faire une place de choix dans la grille des programmes des grandes chaines américaines se fait de plus en plus intense. Pour ne pas laisser le fléau du jeu lent gangréner l’attrait du golf auprès des diffuseurs, le PGA Tour a mis en place, dès cette semaine, une nouvelle politique. Les joueurs sont prévenus !
La goutte d’eau DeChambeau
Le problème de la lenteur des parties sur le PGA Tour ou sur d’autres circuits pros n’est pas nouveau. Mais l’épisode d’août 2019 lorsque DeChambeau a été pointé du doigt, à raison, lors de la retransmission du 2e tour du Northern Trust Open (cf vidéo ci-dessous), prenant plus de deux minutes pour aligner un putt ou jouer un wedge de 60 mètres, est considéré comme la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
L’attitude laxiste du circuit américain a notamment été stigmatisée et les dirigeants n’ont pas aimé voir les internautes se déchaîner contre l’une de ses stars.
anyone need a nap?
here’s DeChambeau pacing off a 70-yard shot which took over 3 minutes to hit (couldn’t post the entire video it took so long) pic.twitter.com/7A3Azeftyu
— Eric Patterson (@EPatGolf) August 9, 2019
Une liste de joueurs fichés
La principale évolution de la nouvelle politique concerne la façon dont les officiels vont chronométrer les joueurs. Désormais les arbitres auront pour mission de déclencher leur chrono dès qu’ils soupçonnent un joueur de dépasser les bornes.
Auparavant seuls les joueurs d’une partie considérée comme en retard étaient surveillés. À partir de cette semaine, au Tournament of Champions, tout joueur dont la moyenne, calculée sur la base des données ShotLink, est de 45 secondes ou plus par coup, sera placé dans la liste des joueurs sous surveillance avec une limite de temps par coup de 60 secondes max.
Au delà ? Pénalités et sanctions plus sévères seront appliquées sans distinction.
Electrochoc
Pour garantir l’efficacité de la nouvelle politique il va falloir que les personnes chargées de sa mise en application soient intraitables. Désormais un deuxième “bad time” dans le même tournoi, et non plus dans le même tour comme cela était le cas avant, équivaudra à une pénalité d’un coup.
La sanction est suffisamment dissuasive pour provoquer l’électrochoc nécessaire. D’après les joueurs cela risque d’influer beaucoup sur le comportement de certains considérés comme les plus lents. On demande à voir.