L’édition américaine de la Ryder Cup 2021 vient de se terminer que déjà les observateurs scrutent l’horizon pour deviner l’équipe européenne qui pourrait être alignée afin de reconquérir le trophée tant espéré, en 2023, sur le parcours Marco Simone GC près de Rome.
Ecrabouillée 19 à 9 par une redoutable équipe américaine, alliant jeunesse et puissance, l’Europe est aujourd’hui à la croisée des chemins. Si elle veut reconquérir le titre en Italie en 2023, il lui faudra apporter des modifications sensibles et entreprendre une approche différente dans les critères de sélection.
L’exemple judicieux des six picks effectués par Steve Stricker au lendemain de la finale des play-offs de la FedEx Cup, soit trois semaines seulement avant la 43e Ryder Cup à Whistling Straits, en est la parfaite synthèse. Le capitaine US a privilégié ici les hommes en forme du moment alors que son pendant européen, l’Irlandais Padraig Harrington, s’est appuyé sur un critère de sélection rouillé avec seulement trois renforts : Garcia, Lowry et Poulter.
Donald plutôt que Westwood comme capitaine ?
Si le premier a parfaitement rempli son contrat (3 points sur 4), les deux autres, pas franchement au pic de leur forme, n’ont ramené qu’un point chacun en trois matches. Un constat d’échec qui amène à revoir totalement la copie européenne et envisager dès maintenant une sensible redistribution des cartes.
Du groupe présent dans le Wisconsin, on voit ainsi mal comment le prochain capitaine européen (qui pourrait être l’Anglais Luke Donald plutôt que son compatriote Lee Westwood, qui ne semble pas très chaud pour reprendre la main) pourrait se passer de l’actuel n°1 mondial, le Basque Jon Rahm, 3,5 points en 5 matches, ni du Norvégien Viktor Hovland, 24 ans, déjà paré aux joutes du PGA Tour (2 victoires). Malgré sa pire Ryder Cup depuis ses débuts en 2010 (1 point en 4 matches), Rory McIlroy devrait lui aussi être du voyage à Rome, tout comme Sergio Garcia, toujours aussi vert à 41 ans et plus que jamais recordman de points gagnés en Ryder Cup (28,5).
Fleetwood et Hatton en mode revanche
Bien moins saignant qu’au Golf National (4 points en 5 matches), l’Anglais Tommy Fleetwood, 30 ans, constitue lui aussi l’avenir de cette équipe européenne, tout comme Tyrrell Hatton, 30 ans le 14 octobre prochain, même si le jeu du bulldog anglais (1,5 point en 4 matches) n’a guère pesé dans la balance.
Qui viendront graviter autour de ce noyau dur auquel on pourrait peut-être y ajouter l’Irlandais Shane Lowry (s’il retrouve son niveau de jeu qui lui avait permis de remporter l’Open britannique en 2019) ou l’Italien Francesco Molinari, héros de l’édition 2018 en France (5 matches, 5 victoires), barré par des ennuis physiques mais dont la présence chez lui en 2023 est plus qu’une hypothèse ?
Les jumeaux Hojgaard, l’avenir de l’équipe européenne
Parmi les noms qui circulent, on peut ainsi citer les Écossais Robert MacIntyre, 25 ans, 54e joueur mondial, vainqueur à Chypre en novembre dernier, et Calum Hill, 26 ans, victorieux cet été au Cazoo Classic (European Tour) ; les Anglais Matt Wallace, tout près d’être retenu en 2018 par Thomas Björn, et Sam Horsfield, deux fois lauréat sur le Tour européen ; les Belges Thomas Detry, 28 ans, et surtout Thomas Pieters, 30 ans en janvier prochain, révélation de la Ryder Cup 2016 à Hazeltine (4 points gagnés en 5 matches).
Comment ne pas penser aussi aux jumeaux danois Rasmus et Nicolai Hojgaard, seulement 20 ans et déjà quatre fois vainqueurs (3 pour Rasmus, 1 pour Nicolai) sur le circuit européen. Ces deux-là se rapprochent le plus des morphotypes en vigueur dans l’équipe américaine à Whistling Straits, conjuguant une puissance de feu impressionnante et un physique de véritable athlète.
Paul Barjon, la touche américaine…
Le golf italien, en constante progression, pourrait lui aussi placer l’un des siens dans l’équipe 2023. On a évoqué plus haut Francesco Molinari (il aura néanmoins 40 ans passé en 2023) mais un garçon comme Guido Migliozzi, 24 ans, deux fois vainqueur sur le Tour européen, 4e du dernier US Open, est également un sérieux prétendant.
L’avenir s’annonce aussi radieux pour le jeune allemand Matthias Schmid, pas encore 24 ans, qui vient de passer professionnel (juste après l’Open britannique) et a déjà été à deux doigts de gagner au Dutch Open (2e), tout comme pour l’Autrichien Matthias Schwab, 26 ans, issu du Tour européen et qui évolue désormais régulièrement sur le PGA Tour.
Côté français, enfin, Victor Perez qui n’est pas passé loin cette année, aura certainement à cœur de figurer dans la prochaine équipe, tout comme Antoine Rozner et Paul Barjon. Ce dernier, membre à part entière du PGA Tour cette saison, est peut-être le mieux armé pour intégrer l’équipe européenne, un peu à l’image d’un Viktor Hovland, pur produit des facs US, et qui a fait toutes ses gammes en Amérique du Nord.