Justin Rose s’est emparé des commandes du Masters en claquant une impressionnante carte de 65 (-7). Il devance de quatre coups l’Américain Brian Harman et le Japonais Hideki Matsuyama. Victor Perez est 75e à +6.
Quel bien curieux premier tour délivré par Justin Rose… En difficulté sur ses premiers trous, +2 au leaderboard avec deux bogeys en sept trous, le vainqueur de l’US Open 2013, battu ici en play-off par Sergio Garcia en 2017, s’est ensuite offert un véritable récital, alignant un eagle (au 8) puis sept birdies entre le 9 et le 17.
Habitué des sommets
Son 65, synonyme de quatre coups d’avance sur l’Américain Brian Harman et le Japonais Hideki Matsuyama, est également le meilleur score de l’Anglais depuis ses débuts au Masters en 2003. Soit 59 tours.
Mais si Rose ne s’est jamais imposé à Augusta c’est la sixième fois qu’il occupe la tête (seul ou ex-aequo) du premier majeur de la saison, et aucun joueur n’ayant jamais enfilé la veste verte n’a si souvent mené le tournoi.
A third-consecutive birdie at No. 17 extends Justin Rose’s lead. #themasters pic.twitter.com/02KPsX3RCb
— The Masters (@TheMasters) April 8, 2021
53 à 12
Dans des conditions de jeu radicalement différentes de celles du Masters 2020 en novembre, le médaillé d’Or des JO 2016 a donné une véritable leçon de golf.
Le parcours sec, le vent par moment violent, et les emplacements de drapeaux délicats ont en effet rendu le « scoring » très difficile ce jeudi en Géorgie.
La preuve, ils étaient cinquante-trois à signer une carte sous le par en novembre dernier, ils ne sont que douze cette fois à l’issue de ces mêmes dix-huit premiers trous.
Parmi eux, l’Irlandais Shane Lowry, qui partageait sa partie avec Justin Rose justement. Le dernier vainqueur de The Open (en juillet 2019 au Royal Portrush) a rendu un solide 71 (-1), malgré un double bogey concédé sur le 10.
71 également pour le grand animateur du début de saison à savoir Tyrrell Hatton. Le bouillant anglais, lui aussi dans le dur en début de partie (un double, un bogey et un birdie en quatre trous), s’est parfaitement ressaisi sur le retour avec quatre birdies (contre un seul bogey).
Reed et Spieth en embuscade, Johnson en retrait
8e du classement il talonne Patrick Reed, quatrième à -2 et d’ores et déjà réglé en mode “chasseur”. Le vainqueur de l’édition 2018 est le mieux classé des joueurs pouvant déjà se targuer d’une victoire à Augusta.
Il devance Jordan Spieth, victorieux en 2015 et que beaucoup considèrent comme le favori pour la victoire finale depuis qu’il a regoûté au succès la semaine passée.
Malgré un triple bogey au 9 et un aller en 38 (+2) le Texan, a fait preuve d’un belle force mentale pour rendre une carte sous le par et rester au contact à -1. Il faudra évidemment compter sur lui dans les prochains jours.
Jordan Spieth makes a triple bogey on the par-4 ninth.
He drops to +2.
Only 4 players have won the Masters after making a 7 on the scorecard. pic.twitter.com/NqViBkm08T
— PGA TOUR (@PGATOUR) April 8, 2021
Entame plus discrète en revanche pour le tenant du titre Dustin Johnson (74, +2). Ultra dominateur lors de sa victoire en novembre, le numéro 1 mondial s’est montré nettement moins à son avantage ce jeudi sur un parcours “fast and firm” (dur et sec) comme se plaisent à dire les observateurs.
McIlroy, Garcia, Westwood dans le dur
Du côté des Européens, notamment ceux qui de façon générale lorgnent vers la prochaine Ryder Cup, certains vont devoir s’employer pour franchir le cut.
C’est le cas du vainqueur 2017 Sergio Garcia, en délicatesse au driving (+4), de son prédécesseur au palmarès Danny Willett (+4).
Même score de 76 pour le Nord-Irlandais Rory McIlroy, qui voit son rêve d’ajouter à son palmarès la veste verte, pour compléter un hypothétique grand chelem en carrière, s’éloigner.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’ex-numéro 1 mondial, sans victoire en majeur depuis 2014, n’a pas encore montré les signes annonciateurs d’un retour au sommet espéré depuis qu’il s’est adjoint les services de Pete Cowen.
Déception aussi pour l’Anglais Lee Westwood, très à son aise sur les tournois de préparation (2e du WGC en Floride et 2e à Bay Hill) mais nettement moins tranchant depuis quelques semaines. Sa carte de 78 le rejette au delà de la 70e place.
Deuxième trou en un en 2 semaines pour Fleetwood
Le coup du jour est néanmoins à mettre à l’actif d’un autre golfeur européen, à savoir Tommy Fleetwood, auteur du premier trou en un de cette 85e édition, sur le par 3 du 16.
On se souvient que lors du World Match Play le vainqueur de la Race to Dubai en 2017 s’était déjà fait remarquer de la sorte dans son match face à Dylan Frittelli.
Le 23e trou en un de l’histoire du Masters signé Fleetwood !
Ce coup de fer splendide permet au vainqueur de l’Open de France 2017 de redorer quelque peu une carte raturée par quatre bogeys…
A +2 total (31e), il est pour le moment du bon côté du cut, tout comme son alter-ego de la Ryder Cup 2018 au Golf National, l’Italien Francesco Molinari ou le vétéran Bernhard Langer.
L’Allemand qui fut déjà l’an passé le joueur le plus âgé (63 ans) de l’histoire du tournoi à franchir le cut pourrait donc battre son propre record ce vendredi.
DeChambeau inquiète
Il n’y a pas que les joueurs du vieux continent qui ont peiné lors de ce premier tour. Plusieurs américains sont également passés à côté de leur journée, à l’image de Matt Kuchar et Patrick Cantlay, respectivement +6 et +7 alors qu’ils affichaient de sérieuses prétentions cette semaine.
Idem ou presque pour Bryson DeChambeau, qui a dû attendre le 15 pour voir sa stratégie, portée sur l’attaque à outrance, lui offrir son premier birdie.
Après une succession d’erreurs (un double et trois bogeys), le Californien, qui n’a jamais fini dans le top 20 en 5 participations au Masters, a signé sa 2e plus mauvaise carte à Augusta. Il doit se contenter de la 60e place à +4.
Premier tour compliqué pour Perez
Seul français présent cette semaine à Augusta, Victor Perez est malheureusement lui aussi passé à côté de son sujet jeudi, postant un très lourd 78 (+6) qui l’envoie à la 75e place.
Comme DeChambeau Perez a été contraint de se contenter d’un seul birdie réussi (au 15) contre sept bogeys concédés. Et pour se qualifier ce week-end, le Tarbais va devoir jouer sous le par ce vendredi…
Performance qu’il était parvenu à réaliser lors des deux premiers tours en novembre dernier. Il est vrai dans des conditions nettement moins sévères.
Au vu de ses résultats des dernières semaines (top 10 au Players et demi finale au World Match Play), le numéro 1 français semble cependant posséder les moyens de rectifier le tir.