Les probabilités de victoire des joueurs du top 10 aux chances de victoire des distancés au classement en passant par l’élimination pas si rare du tenant du titre, tout ce qu’il faut également retenir de ce 2e tour du Masters d’Augusta.
Peut-on revenir de l’arrière à Augusta ?
Une question que doivent se poser Tommy Fleetwood (Par), Tyrrell Hatton (+1), Jon Rahm (Par) ou Bryson DeChambeau (-1).
Pour les joueurs avec plus de 6 coups de retard sur le leader Justin Rose à -7, les chances sont extrêmement minces. En effet, un seul joueur a réussi cet exploit en 1956 : Jack Burke Jr.
Avec 6 coups de retard, cela reste envisageable puisque c’est arrivé 7 fois par le passé. Le dernier en date est le Sud-Africain Charl Schwartzel, vainqueur en 2011.
La puissance pas si cruciale
Justin Thomas (290 mètres), Tony Finau (282 mètres) et Cameron Champ (304 mètres) sont les joueurs du top 10 les plus puissants.
Mais aux 5 premières places, on trouve plutôt des joueurs dans la moyenne. Parmi les 28 joueurs présents au départ et dont la moyenne se situe au delà des 275 mètres, aucun ne figure dans le top 5.
Malgré son allure maigrichonne, Will Zalatoris est le plus puissant du lot avec 274 mètres. Justin Rose drive en moyenne à 267 mètres, à peine plus que les 266 mètres de Brian Harman. Enfin, Marc Leishman et Jordan Spieth sont respectivement à 269 et 267 mètres de moyenne.
Justin Rose en mode Match Play
Le leader à mi-tournoi a souffert vendredi. Après un aller en 39 (+3), Rose s’est fait rejoindre par plusieurs joueurs en tête du classement alors qu’il s’était élancé avec 4 coups d’avance.
Mais le médaillé d’or aux Jeux de Rio en 2016 a trouvé un bon moyen de se remettre en selle. “ J’ai décidé de jouer un match play contre le parcours. J’étais 3 down et j’ai même failli l’emporter au 18. Nous avons finalement partagé ” a expliqué celui qui est +5 du 1 au 7 et -12 du 8 au 18 cette semaine.
Non DJ t’es pas tout seul
Avec deux cartes de 74 et 75, Dustin Johnson va devoir passer le week-end à Augusta sans pouvoir jouer. Ce n’est pas le premier tenant du titre à qui pareille mésaventure arrive puisque depuis l’instauration du cut en 1957, 11 autres joueurs, victorieux l’année précédente, ont été contraint d’attendre le dimanche pour remettre la veste verte à leur successeur.
Parmi eux, Jack Nicklaus en 1967, Ben Crenshaw en 1996, Nick Faldo en 1997 ou encore Sergio Garcia, complètement à côté de son golf en 2018 avec des cartes de 81 et 78 !
A noter que l’Espagnol, qui fait partie des éliminés précoces de vendredi, n’a plus passé le cut depuis sa victoire. Absent en novembre 2020 car positif au Covid, il avait également dû plier bagages prématurément en 2019 !
Quant à Severiano Ballesteros, il a connu pareil affront les deux années qui ont suivi ses 2 victoires ! en 1981 et en 1984…
Cours de probabilité
Les probabilités de s’imposer des joueurs du top 10 du Masters après 2 tours sont calculées d’après la modélisation développée par DataGolf en charge du calcul de prévision du cut sur tous les tournois du PGA Tour.
Pour faire simple, ce modèle tient compte de la forme du joueur et de la difficulté des trous qu’il reste à jouer.
Exemple : Justin Thomas, 6e avec 3 coups de retard, aurait plus de chances de s’imposer que Brian Harman, pourtant 2e classement à un coup de Rose
1 Justin Rose (1, -7, 15.7%)
2 Will Zalatoris (T2, -6, 12.5%)
3 Justin Thomas (T6, -4, 11.0%)
4 Jordan Spieth (T4, -5, 9.9%)
5 Brian Harman (T2, -6, 8.6%)
6 Tony Finau (T6, -4, 7.0%)
7 Xander Schauffele (12, -3, 5.4%)
8 Hideki Matsuyama (T6, -4, 5.3%)
9 Marc Leishman (T4, -5, 3.7%)
10 Si Woo Kim (T6, -4, 3.3%)
Brian Harman sur les traces de Cameron Smith
Seul joueur à avoir rendu deux cartes sous les 70, l’Américain Brian Harman pourrait devenir dimanche le 2e joueur à signer 4 cartes dans les 60 après que Cameron Smith y soit parvenu pour la première fois en novembre dernier.
2e de l’US Open à Erin Hills (Wisconsin) en 2017, Harman avait débuté son tournoi par un 67 suivi d’un 70.
En net progrès…
La moyenne des scores jeudi était particulièrement élevée mais vendredi les organisateurs ont rendu les greens moins sévères et la différence entre le 1er et le 2e tour s’est traduite en chiffre : 72,33 contre 74,52.
Un écart important de plus de 2 coups, ce qui n’était plus arrivé depuis l’édition 2000 lorsque le 1er tour s’était achevé sur une moyenne de 75,589 contre 72,645 le lendemain !
Juniper, le surprenant trou infernal
Le trou n°6, « Juniper », c’est son nom, petit par 3 de 165 mètres (distance courte pour les champions bien sûr), n’a pas la réputation d’être le plus costaud du parcours d’Augusta National. Historiquement, il se situe au 13e rang des trous les plus difficiles.
Mais vendredi, l’emplacement de drapeau diabolique sur la partie droite, sur un dôme de 10m2 pas plus, a rendu les joueurs chèvre. On a vu ainsi Dustin Johnson manqué un putt pour le birdie de 5 mètres et redescendre… 23 mètres en contrebas. Les trois putts se sont accumulés au point que la moyenne de score du trou ce vendredi a été de 3,307, ce qui en a fait le trou le plus difficile du jour.
La vidéo du putt de Dustin Johnson