Vainqueur le week-end passé pour la seconde fois en deux semaines sur le Legends Tour (circuit senior européen), Thomas Levet ne s’est jamais senti aussi fort. Conscient de son niveau de jeu, le Français, domicilié en Floride, veut évoluer la saison prochaine sur le Champions Tour.
En transit durant quatre heures à l’aéroport d’Amsterdam en provenance d’Ecosse avant un retour sur Paris, Thomas Levet nous a consacré ce lundi en milieu d’après-midi un peu de son temps pour évoquer son incroyable victoire en play-off à l’Open d’Ecosse face à l’Autrichien Markus Brier, qui suit de quelques jours seulement son succès retentissant à l’Open de France du côté de Saint-Cloud.
Propos recueillis par Lionel VELLA
Deux succès en deux semaines, on ne vous arrête plus. Vous êtes déchaîné…
(Rires) Déchaîné, je ne sais pas mais je sais que je n’ai jamais aussi bien putté de toute ma carrière professionnelle. A partir de là, tout le jeu se met en place au bon moment. Dimanche, lors du dernier tour de cet Open d’Ecosse, les conditions étaient très difficiles sur un parcours hyper exigeant mais cela ne s’est pas vu sur les scores des hommes de tête. On a ainsi joué (avec Markus Brier et le Suisse André Bossert, respectivement deuxième et troisième) -6 (65) et -7 (64) sans faire la moindre erreur alors que la meilleure carte de la semaine était jusque-là un -4… On n’a manqué aucun coup. C’est délirant !
Avez-vous aussi bien joué sinon mieux qu’à l’Open de France il y a une petite semaine de cela ?
J’ai beaucoup moins bien tapé le driver avec des petites erreurs de contact heureusement sans incidence. J’ai eu deux fois un petit coup de chaud en passant à ras des bunkers ou par-dessus. Mais plus la chance est de votre côté, plus on prend confiance. Et voilà le résultat.
C’est épuisant de gagner. Tous les sportifs de haut niveau vous le diront. Après un match de rugby, après un combat de boxe, on n’arrive pas à dormir.
Thomas Levet
Que ressentez-vous là maintenant alors que vous venez de fêter vos 53 ans ?
On est épuisé. En fait, c’est épuisant de gagner. Tous les sportifs de haut niveau vous le diront. Après un match de rugby, après un combat de boxe, on n’arrive pas à dormir. On est toujours dans la concentration bien longtemps après, et ça, c’est épuisant, oui.
Vous réalisez surtout un incroyable double double, c’est-à-dire victorieux de l’Open de France et de l’Open d’Ecosse sur l’European Tour et sur le Legends Tour…
Je rentre dans l’histoire (rires). Je le sentais déjà depuis l’an passé, où on n’avait pas trop joué compte tenu de la pandémie. Au British Senior, j’ai super bien joué mais j’ai très mal putté. Si je putte comme je l’ai fait à l’Open d’Ecosse, je gagne (le British) avec dix points d’avance. Et puis surtout, je ne fais plus de bogey. J’ai dû en faire un à Saint-Cloud et trois en trois tours en Ecosse, avec des bunkers partout. Cela démontre que mon niveau de jeu est vraiment complet.
Depuis le début de la saison, c’était dans mes ambitions de gagner toutes les semaines. Je me le disais secrètement.
Thomas Levet
Cette double victoire n’est donc pas un hasard ?
Loin de là. Depuis le début de la saison, c’était dans mes ambitions de gagner toutes les semaines. Je me le disais secrètement. Car je vois à l’entraînement la qualité de mon golf. Mon petit jeu est actuellement extraordinaire.
Votre objectif désormais, c’est de finir premier de l’ordre du mérite ?
Je veux terminer dans les cinq premiers, ce qui m’ouvrirait les portes aux Cartes du Champions Tour (aux Etats-Unis). Car la finalité, c’est d’évoluer sur le Circuit US en 2022… Je sais que j’ai le niveau pour. Le jeu est en place. Je n’ai aucun doute. J’ai un moral en béton.