Nommé membre à vie du Tour européen en milieu de semaine, Collin Morikawa, déjà deux fois vainqueur en Grand Chelem à seulement 24 ans, n’est pas prêt d’oublier l’exploit retentissant qu’il vient de réaliser ce dimanche à Dubaï. Un doublé historique, le premier pour un Américain, qu’il entend savourer à sa juste valeur.
Tout ce qu’il touche semble clairement se transformer en or. Victorieux en août 2020 du PGA Championship à Harding Park (Californie) pour sa première tentative, récidiviste en juillet dernier en Grand Chelem en soulevant la Claret Jug au Royal St. George’s, Collin Morikawa vient donc d’ajouter une nouvelle ligne à son palmarès déjà très épais…
En remportant à la fois la Race et le DP World Tour Championship, ultime rendez-vous de la saison sur le Tour européen, il écrit tout simplement l’histoire. Jamais un Américain n’y était parvenu depuis la création du Tour en 1972.
Il y a deux ans, je me disais : « allons jouer un peu partout dans le monde et on verra bien quels genres de droits de jeu j’aurais… » Mais ça n’allait pas plus loin.
Collin Morikawa
« C’est un honneur pour moi d’être le premier à le faire, souligne-t-il tout de suite au micro de l’European Tour, quelques minutes seulement après avoir signé une dernière carte de 66 (-6) sans erreur. De pouvoir inscrire mon nom aux côtés de ces illustres joueurs, tous de grands champions, c’est très spécial. Cela me touche rien que d’y penser… Et pourtant, il y a deux ans, je n’y pensais pas du tout. Je me disais seulement : « allons jouer un peu partout dans le monde et on verra bien quels genres de droits de jeu j’aurais… » Mais ça n’allait pas plus loin. »
Nommé membre à vie du Tour européen (qui s’appellera dès la semaine prochaine DP World Tour) en n’ayant disputé que quatre tournois spécifiques (hors Majeurs et Championnats du monde) et être déjà sacré n°1 de la Race en seulement deux petites saisons est un véritable exploit pour le Californien, né à Los Angeles le 6 février 1997.
Je vous mentirais en disant que je ne regardais pas ce que faisait Matt Fitzpatrick.
Collin Morikawa
Et pourtant, ce dimanche sur le Earth Course du Jumeirah Golf Estates, il n’a pas toujours été aussi sûr de son fait, la faute à un Matthew Fitzpatrick des grands jours (finalement deuxième à trois coups derrière en compagnie du Suédois Alexander Björk) mais qui a bien failli réduire à néant les rêves de doublé de l’Américain.
« Je vous mentirais en disant que je ne regardais pas ce que faisait Matt Fitzpatrick (une victoire de l’Anglais combinée à une 9e place de Morikawa et c’est Fitzpatrick qui aurait décroché la timbale). Il a signé une sacrée partie aujourd’hui, avec rapidement beaucoup de birdies réussis… Mais un tour dure dix-huit trous. Je devais juste attendre le bon moment… »
Il y avait bien sûr de la nervosité mais aussi beaucoup d’excitation. J’ai réussi à canaliser cette énergie positive tout en essayant de frapper un maximum de bons coups.
Collin Morikawa
« Il y avait bien sûr de la nervosité mais aussi beaucoup d’excitation. J’ai réussi à canaliser cette énergie positive tout en essayant de frapper un maximum de bons coups. Je savais qu’en y arrivant, j’allais me mettre en bonne position et que les putts allaient finir par tomber. C’est une sensation assez magique quand cela vous arrive. »
Victorieux d’un Championnat du monde (WGC-Workday Championship) au mois de mars, d’un Majeur (l’Open britannique) cet été, mais aussi de la Ryder Cup en septembre dernier avec une équipe US ultra dominatrice, Collin Morikawa, nouveau roi d’Europe, peut aussi très bientôt rêver monter sur le toit du monde s’il l’emporte dans quinze jours aux Bahamas au Hero World Challenge, tournoi sur invitation à champ réduit parrainé par Tiger Woods via sa Fondation. On ne voit en effet pas grand chose qui pourrait freiner en ce moment cet élan vertigineux !
Photo : Andrew Redington/Getty Images