Interrogé en conférence de presse au Mexique, le numéro 3 mondial, Collin Morikawa, a expliqué pourquoi il n’était pas intéressé par les millions de dollars du circuit de Greg Norman, concurrent direct du PGA Tour et du DP World Tour.
Longtemps nébuleuse, la ligue dissidente soutenue par Greg Norman et financée par le PIF, un fonds gouvernemental saoudien, commence à prendre forme.
Après l’annonce d’un calendrier et de dotations vertigineuses, c’est l’annonce de plusieurs demandes d’autorisation à jouer le premier tournoi de Londres, envoyées au PGA Tour par 15 joueurs parmi les 100 les mieux classés au monde, qui anime les discussions.
Le principal attrait de ce circuit soutenu par le très controversé Royaume d’Arabie saoudite est le montant des dotations. En effet, les 25 millions de dollars de prize money du premier tournoi de juin vont battre tous les records.
Je suis incapable de vous dire combien j’ai gagné l’année dernière, en revanche je peux vous dire ce que m’a procuré la sensation de brandir la Claret Jug
De quoi faire tourner les têtes mais pas celle de Collin Morikawa, qui a, depuis le début, déclaré qu’il était lié au PGA Tour.
« Vais-je encore suivre ce qui se passe ? Ouais mais par curiosité. Est-ce que je me soucie de qui va jouer ou est-ce que je me soucie de qui va gagner cet argent ? Non pas du tout. »
Suffisamment riche à 25 ans, le double vainqueur de majeur a d’autres plans pour la suite de sa carrière.
« Je suis ici pour gagner des tournois majeurs. Je suis ici pour gagner des tournois du PGA Tour et, espérons-le, retourner défendre mon titre de la Race to Dubaï. Il y a beaucoup d’autres choses qui me préoccupent et beaucoup d’objectifs que je me suis fixés au début de l’année et que j’attends avec impatience. »
Difficile de trouver meilleur ambassadeur que ce Californien extraordinairement doué et affable. Vainqueur du PGA Championship en 2020 puis de The Open en 2021, Collin Morikawa a également remporté le classement général du Tour Européen en fin d’année dernière aux Emirats arabes unis.
« Au final, je joue par amour du jeu. Je pense que ce que le PGA Tour et le DP World Tour font ce qu’il faut pour nous aider à grandir à leurs côtés. Je ne me plains pas de ma position et j’aime ce que je fais. Je veux continuer à gagner. »
« Évidemment que l’argent compte mais, je n’ai pas terminé The Open l’an passé en me demandant combien j’avais empoché. Je suis incapable de vous dire combien j’ai gagné l’année dernière, en revanche je peux vous dire ce que m’a procuré la sensation de brandir la Claret Jug, de voyager avec et de la montrer à mes proches. »
Morikawa, le Saint
Des souvenirs que l’argent ne remplace pas selon Morikawa, à qui il reste encore tant d’exploits à accomplir. Concentré sur ses objectifs, il ne s’intéresse guère à l’identité des joueurs qui vont céder aux sirènes des LIV Invitational Series.
Phil Mickelson, Louis Oosthuizen, Sergio Garcia tout comme Ian Poulter ou Lee Westwood sont les noms qui reviennent le plus souvent. Des joueurs plutôt en fin de carrière.
« Nous ne savons pas qui sont ils et nous ne savons pas s’ils vont réellement jouer » explique Morikawa, qui raisonne donc comme Saint Thomas et ne croit que ce qu’il voit.
« C’est ce que je dis depuis le premier jour, il n’y a rien de concret, rien n’a été factuel. Oui, des joueurs se sont inscrits mais cela ne veut pas dire qu’ils vont jouer. Cela signifie simplement qu’ils se donnent la possibilité d’en être. »
Photo © Andrew Redington/Getty Images