Où êtes-vous vers la fin juillet ? Si vous pouvez prendre un ou deux jours sur vos vacances estivales ou en poser deux en RTT, votre GPS sera heureux d’être programmé sur le bon itinéraire vers Evian-les-Bains.
Avec le Léman comme fond d’écran, du très grand golf vous donne rendez-vous du 24 au 30 juillet sur un Par 71 de 5 969 mètres, version actuelle d’un parcours ouvert en 1904 dans un décor arboré de soixante hectares.
Clients ou non des deux grands hôtels voisins, ils n’étaient pas trop nombreux ceux qui venaient y taper la balle.
Parmi eux, chez lui dans ce décor, Antoine Riboud, grand patron imaginatif de BSN (future Danone) et donc de l’eau d’Evian, était à la recherche d’une réanimation de ce parcours et de son club dont la principale qualité était d’exister.
La bonne décision
Ainsi montait-il en 1992 un tournoi associant professionnels et amateurs, une première à Evian. Désenchanté par le spectacle de pros loin de l’esprit convivial désiré, Antoine Riboud appelait en 1993 une sélection de talents féminins reconnus, telles Laura Davis ou Marie-Laure de Lorenzi, qui jouaient le jeu.
Elles mettaient le feu à cet Evian Pro-Am, premier et dernier du nom, remplacé par l’Evian Masters en 1994, et nouveau membre du Ladies European Tour. Franck Riboud chaussait les footjoys de son père et la star Helen Alfredsson enlevait le titre, après une semaine haut-savoyarde pleine de bonne humeur.
La douce attention portée aux moindres désirs des joueuses allait devenir la règle n°1 difficile à égaler. L’impact Riboud marche ainsi depuis trente ans, sortant du train-train ce grand tournoi Majeur depuis 2013. La réussite se note dans chacune de ses composantes enrobées d’une symphonie fuchsia, couleur aussi emblématique de l’Amundi Evian Championship que le vert peut l’être pour le Masters d’Augusta.
Succès mondialisé
Le Président Riboud avait vu juste, avant tout le monde. Ce tournoi, richement doté, ancré sur un faisceau de nouvelles idées, serait bon pour la promotion de Evian, eau minérale d’exception, purifiée et filtrée naturellement. Aujourd’hui, le produit est une référence sur les cinq continents et son image de marque est l’une des plus identifiées qui soient.
Côtoyer les meilleures
La nouvelle marque EVIAN RESORT rassemble toute l’offre hôtelière et un bouquet de prestations de qualité dont celles du Golf Club. Pas question d’une belle endormie. Franck Riboud et son staff se voulaient plus audacieux. L’effort passait forcément par la révision des dix-huit trous historiques. A force d’y travailler et de mûrir le tournoi, une autre idée prenait forme après une première intervention de Cabell Robinson, architecte notoire formé à l’école Trent Jones.
Être du LPGA Tour pour commencer. Devenir le 4e tournoi Majeur, voire le 5e… C’était juste susurré. Mais Riboud et les partenaires de l’Evian Masters avaient la bonne clé. En 2000, le club rejoignait le LPGA Tour. Avec l’appui de Mike Whan, actuel patron de l’USGA (United States Golf Association), le petit tournoi du début des années 90 entrait dans la cour des plus grands.
Madame est servie
The Amundi Evian Championhip est Majeur depuis 2013 et le Champions Course prêt à titiller les 132 talents au départ pour une dotation de $6,5 millions réunie avec le concours des fidèles partenaires Amundi, Danone, Rolex, Evian, le tout raconté par les voix de Canal+ à la télé.
Questions sans réponse
A quelques heures du premier drive, on compte dans la liste de départ à peu près une cinquantaine de joueuses originaires d’Asie-Pacifique.
Cela incite-t-il à annoncer déjà la défaite des filles de l’ouest ? A voir… La canadienne Brooke M. Henderson conservera-t-elle son titre ? On en doute. Le score record du parcours (-21) de In Gee Chun en 2016 sera -t-il écorné ? La météo détient une bonne partie de la réponse.
Rose Zhang, ex-n° 1 américaine et mondiale dans les rangs amateurs, vainqueur de son premier tournoi pro très récemment, est-elle prête pour son premier titre Majeur ?
Suzann Pettersen , capitaine du Team Europe en Solheim Cup et vainqueur du premier Evian Championship en 2013, nous livrera-t-elle – en douce – assez d’infos pour imaginer la composition de son équipe en septembre en Costa del Sol ?
Et qu’en sera-t-il de Linn Grant, récente gagnante aux Etats-Unis après une victoire ici même au Jabra Ladies Open en mai sur le Champions Course ?
Et on s’en voudrait de moins penser aux Françaises, Céline Boutier en tête, un peu émotives devant leur public. Et si elles gardaient enfin la tête froide ? Quelle semaine !
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